Philippe, le français dans la Garde Républicaine de Donetsk

Pris par nos activités et déploiements respectifs Philippe et moi, nous nous sommes rencontrés malheureusement qu'une seule fois lors des 3ème rencontres francophones à l'université de Donetsk réalisées ce mois ci,. Nous avons pu y partager notre engagement commun et une vision de la crise européenne en général et de la guerre dans le Donbass en particulier et en espérant nous retrouver encore jusqu'à la victoire de la Novorossiya !



Philippe, courage et discrétion 
au service de l’Armée républicaine du Donbass

Publié le 11 novembre 2015     


"Philippe n’a que 23 ans, c’est également le Français le moins médiatisé des volontaires qui combattent dans le Donbass. Discret, l’homme est arrivé en mars 2015 à Donetsk mais a choisi de servir loin de l’agitation des premiers volontaires du réseau Novopole et de l’Unité continentale. Philippe est donc d’abord parti dans le sud, incorporé dans une unité d’infanterie où il passa quatre mois dans les tranchées sur le front. Il a connu de sérieux combats et se trouve actuellement après plusieurs entraînements dans une unité sur le front de Donetsk. Sa rencontre fortuite lors d’une animation de l’Institut culturel franco-russe de l’Université technique de la ville fut un grand moment. Derrière la jeunesse se cache en effet un pur et l’histoire de son engagement est à elle seule à exemple pour tous les jeunes français.

Il indique lui-même avoir compris assez vite le désastre annoncé du Maïdan et fut choqué par l’affreux massacre d’Odessa où entre 106 et 200 russophones furent massacrés dans des conditions horribles par 1 500 à 2 000 fanatiques ultranationalistes et néonazis armés de marteaux, de haches, de barres et d’armes à feu. Dans la maison des syndicats ceux qui tombèrent entre les mains des fous furieux furent achevés à l’arme blanche ou contondante aux cris de « pendons les Moskals, détruisons les doryphores, nettoyons la place ! ». Philippe mettra longtemps à organiser son voyage, il dira lui-même avoir été long. Il prépare son engagement avec ses parents qui s’inquiéteront de sa décision mais ne tenteront pas de le retenir. Parti dans le Donbass pour combattre, son histoire de vie annonce à son jeune âge un destin exceptionnel. Son père Alain sera venu après de long mois le visiter à Donetsk, il aura vu lui aussi les populations du Donbass et les combattants.



Un jeune sous-officier de son unité l’accompagne, il peut avoir une trentaine d’années et parle un français remarquable : « Je vivais à Kiev où je coulais des jours tranquilles et puis j’ai compris que toute « cette merde » du Maïdan allait nous conduire à la catastrophe. J’avoue qu’au début je me suis demandé si je ne devais pas soutenir le Maïdan, et puis dans la rue j’ai vu les drapeaux de l’UPA, les néonazis de Svoboda, la lie de l’Humanité, le fascisme renaissant, alors j’ai décidé de partir et de retourner chez moi pour combattre, c’était en avril 2014. J’ai donné ma démission et ma chef, une très belle femme de l’Ouest de l’Ukraine m’a dit « je suis une bandériste tu dois m’obéir et pour partir du travail tu dois encore travailler deux semaines pour respecter le préavis, c’est la loi ukrainienne ». Je n’écrirais pas la réponse d’Alexandre… elle fut ferme. Prenant quelques affaires il part donc pour Lougansk où il participera à l’insurrection et connaîtra toute la guerre du Donbass jusqu’à ce jour. Me parlant de Philippe il m’indique : « notre officier dans notre unité dit de Philippe que c’est le plus courageux des Français dans le Donbass et « qu’il en a » ! La compagnie s’esclaffe à cette déclaration.

Philippe lui restera tout au long de l’entretien très modeste, énonçant clairement les raisons politiques de son engagement. C’est pour la France qu’il combat ici, c’est pour combattre un système, pour le droit des gens, pour la justice sociale. Je trouve en lui les convictions de ma jeunesse qui je l’espère sont toujours aussi vivaces en moi. Droit dans son uniforme, simple dans sa tenue et son discours, c’est un personnage qui s’il refuse le titre de « héros » écrit déjà sans qu’il le veuille une histoire héroïque. Son engagement admirable, la pureté des intentions, l’abnégation de son combat dans des conditions très difficiles forcent l’admiration. S’il reste encore dans les rangs de la jeunesse de France des âmes comme lui, l’espoir à n’en pas douter d’un renouveau de notre peuple existe bel et bien. Lui et moi nous conclurons avec beaucoup de plaisanteries qu’après le Donbass, nous aurons besoin d’entamer une nouvelle bataille, celle de France. Car un jour ou l’autre, le Reich européen de mille verra sa fin, un jour ou l’autre l’élite oligarchique de France et de Navarre verra naître un souffle que plus aucune propagande médiatique gouvernementale ne pourra arrêter."

Laurent Brayard, volontaire français, journaliste à DONi News
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Sources de l'article :

- Site Doni Press; le lien ; ICI
- Site FortRuss en anglais, le lien : ICI

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