Un témoignage à deux voix, honnête et professionnel
Pendant 4 mois, entre février et juin 2022, une équipe de TF1 dirigée par Liseron Boudoul a sillonné le front du Donbass, principalement entre Donetsk, Volnovakha et Gorlovka, Plus tard Erik Tegner du média Livre Noir est arrivé à son tour sur les sentiers ravivés de cette guerre du Donbass qui menace aujourd'hui et plus que jamais d'enflammer l'Europe sous l'action incendiaire des maitres et valets de l'OTAN.
4 mois de reportages mais aussi de rencontres passionnantes au cours desquelles j'ai pu apprécier à la fois une rigueur professionnelle, une patience exemplaire et un humanisme authentique de la part d'une équipe aux personnalités différentes mais dont la complémentarité a toujours été au service d'une efficacité maximale recherchée et de la préservation d'une éthique professionnelle de plus en plus difficile à maintenir dans les instrumentalisations politiques des médias.
Début juin, Liseron Boudoul et Charles d'Anjou ont donné plusieurs entretiens à l'occasion de leur livre témoignant de leur expérience passée dans ce Donbass qu'il espèrent tous deux revoir bientôt.
Cet entretien devrait être écouté et réécouté par tous ces pseudos "journalistes" et ceux qui rêvent de le devenir car chaque mot prononcé par Liseron semble soigneusement choisi pour à la fois correspondre à l'environnement sémantique de la doxa mainstream mais sans toutefois enfermer le public dans un "prêt à penser" domestiquant l'esprit critique et la liberté de conscience individuelle. Une neutralité qui devrait être la norme et la rigueur de tous ceux qui prétendent Être "Journaliste".
Avec Liseron, j'ai eu maintes discussions où nous n'étions pas toujours d'accord sur les termes et les mots employés, mais aujourd'hui je lui reconnais la pertinence de son argumentaire qui obéit à ces principes élémentaires de la pédagogie qui sont de "se mettre à la portée du public" et de "partir du connu", même si ce dernier est entaché de faussetés d'ignorances et de mensonges.
Enfin Liseron a cette qualité majeure, et qu'elle partage avec son équipe, de savoir traverser les tragédies de l'Histoire sans verser dans l'indifférence ou pire le pathos; elle sait apporter dans son regard un humanisme mesuré et sincère qui respecte la dignité des personnes que la guerre malmène et parfois brise comme des fétus de paille dans une tempête. Décrire le drame sans forcer l'émotion et en restant pudique est une marque de respect profond pour les personnes rencontrées, le public interpellé et le métier exercé.
Charles d'Anjou est un personnage franc et ouvert doté de cet instinct qui sait jauger les situations et les personnes avec justesse. Pragmatique et prudent il est animé avant toute chose par ce "culte de la mission" où son efficacité n'a d'égale que sa discrétion.
Un relation de confiance s'est rapidement installée autour des reportages de TF1 et je suis heureux et fier de cette expérience qui, en plus d'une amitié solide m'a appris beaucoup sur le métier de reporter de guerre, car entre être sur le terrain de l'information et le maîtriser, il y a un gouffre abyssal où la vanité se perd toujours....
Lorsque je suis contacté mi février pour rencontrer Liseron Boudoul, reporter de guerre pour TF1, j'avoue être aller au rendez vous avec méfiance, tant les 8 années à fréquenter le monde de l'information sur le Donbass m'ont échaudé.
Trop de "journalistes" en effet ne sont en réalité que des propagandistes médiocres gavés de fantasmes, délires mensongers et paranoïaques, qu'ils soient pro-atlantistes ou pro-russes. Et sous une superficielle opposition partisane, ces larbins et courtisans montrent le même manichéisme mais juste inversé et tout aussi stupide et dangereux car animé par ce même syndrome de la pensée unique qui les rend tous indistinctement pathétiques et même contre productifs.
Et les pires sont certainement ces petits affairistes arrivistes qui d'une part s'autoproclament "journaliste" alors qu'ils n'en ont ni la formation et encore moins l`éthique et qui de surcroit prétendent lutter contre la dictature de la pensée unique tout en cherchant à imposer la leur avec les mêmes moyens que leur adversaire (censure, calomnies, mensonges...) et en s'appuyant sur le totalitarisme d'une bureaucratie de l'information obsolète et inapte.
C'est avec plaisir que j'ai pu enfin rencontrer une équipe de reporters, honnêtes, patients et professionnels et en plus sympathiques !
Merci infiniment à eux !
Erwan Castel