Un problème urgent à régler
Bombardement ukro-atlantiste de Novoya Kharkova avec du 227mm étasunien "HIMARS" |
Depuis début juillet, les systèmes d'armes étasuniens HIMARS sont opérationnels sur le front russo-ukrainien, bombardement des objectifs militaires lointains mais aussi depuis lundi des villes sur la ligne de front tuant au passage des civils que les Kiev pourtant revendique comme les siens et soit disant occupés par l'envahisseur russe.
Ce 11 juillet, à Novaya Kakhovka, sur la rive gauche du Dniepr dans la région de Kherson libérée par les russes au Nord de la Crimée les forces ukro-atlantistes en voulant bombarder avec des roquettes HIMARS de 227mm un dépôt de salpêtre ainsi qu'un dépôt militaire russe ont tué et blessé plusieurs civils. En outre plusieurs dizaines de civils restent prisonniers sous les décombres des dizaines d'habitations détruites lors de ce bombardement massif qui a touché le quartier du marché de Novaya Kakhovka.
Bilan provisoire au 12 juillet - 12h00
7 tués et plus de 80 blessés dont 15 enfants
Comme d'habitude les versions propagandistes s'affrontent et rivalisent de stupidité:
- D'un côté la version ukrainienne affirmant que les tirs visaient un dépôt de munitions russes de roquettes de 300 mm "Smerch" où il y avait "une concentration de 200 camions chargés de munitions"
- De l'autre côté la version russe affirmant que ce n'est qu'une usine civile de salpêtre et ses dépôts qui ont été visé entrainant une explosion semblable à celle qui a détruit le port de Beyrouth en 2020.
Ce qui reste réel en revanche ce sont les pertes et les dégâts civils considérables qui sont la conséquence de ce bombardement ukro-atlantiste et qui justifient pleinement les réactions officielles qui se se sont immédiatement fait entendre au delà du théâtre des opérations militaires dès l'annonce de cette nouvelle tragédie humaine:
- Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’Onu, a déclaré que les Nations unies s’opposaient à tout bombardement d’infrastructures civiles.
- Dmitri Polianski, adjoint du représentant permanent russe auprès de l’ONU a qualifié les frappes de conséquence directe des livraisons d’armes à Kiev par les USA.
La veille toujours des roquettes HIMARS avaient frappé le village de Stepano-Krynka dans la République Populaire de Donetsk tuant 3 civils et blessant 39 autres sans compter 4 qui sont portés disparus, probablement sous les décombres.
Et cela ne fait que s'amplifier depuis ce 2 juillet, date à laquelle ces cadeaux de l'OTAN ont été opérationnels sur le front russo-ukrainien
- Une priorité et des moyens dédiés à leur localisation et destruction (2 HIMARS et des dépôts de munitions auraient déjà été détruits par des frappes de missiles russes),
- Un renforcement des moyens de défense anti-aérienne par des systèmes plus modernes capable d'intercepter les roquettes et missiles de l'HIMARS (S 400 ?),
- Un réorganisation du réseau des dépôts logistiques, qu'il est nécessaire de diviser disperser avec des stocks mobiles et des approvisionnements d'unités permanents.
Ce dernier point est le plus faible certainement de l'armée russe, à savoir sa logistique, surtout dans une dynamique offensive qui pousse les consommations munitions et carburant au maximum et étire continuellement les voies d'approvisionnement. Les dépôt de 3e échelon (Division) sont à 50 km en moyenne derrière le front. Traditionnellement, ce sont des dépoôt très importants situés près de gares ou de port par lesquels arrivent les stocks. Plus vers l'avant nous trouvons des dépôts de brigades et à proximité du front des petits dépôts de bataillons souvent mobiles et plus facilement dissimulables.
Si les forces ukrainiennes multiplient les HIMARS et leurs tirs sur les grands dépôts russes, et les étendent aux gares, ponts et ports d'approvisionnement, les forces russes devront mobiliser encore plus de flottes terrestres qui alimenteront en continu depuis le lointain les dépôts, avec des camions classiques, à chargement manuels, mobilisant personnels et carburant et surtout temps. Cela ralentira la logistique, donc l'effort offensif. D'où l'urgence de régler le problème de cette artillerie de précision occidentale qui a permis aux ukrainiens de détruire une quinzaine de dépôts divisionnaires en 10 jours.
A noter au passage le retard de réaction du commandement russe qui, connaissant la couverture satellite étasunienne et l'arrivée de roquettes de précision HIMARS d'une portée de 84 km, n'a pas su immédiatement anticiper soit en renforçant ses défenses antiaériennes, soit en dispersant les stocks et les rendant au maximum mobile. Manque d'évaluation ? je e le pense pas, manque de réactivité ? peut-être, rigidifié du commandement pour mettre en œuvre les procédures adaptées ? Sans nul doute !
de roquettes HIMARS détruit un autre dépôt
De plus, dans ce jeu des mesures et contre mesures il est probable que l'OTAN surenchérisse la menace de ces HIMARS en augmentant leur nombre et leur portée qui sont aujourd'hui de 12 unités et 84 km. Alors l'Etat Major russe devra probablement aborder le problème en prenant de la hauteur car ce système d'armes modernes est dépendant pour repérer, géolocaliser et guider ses roquettes et missiles d'un réseau de satellites d'observation et systèmes GPS qu'il lui faudra absolument neutraliser ou détruire.
Avant chaque bombardement des M142 HIMARS, des satellites d'observation occidentaux, civils ou militaires ont été repérés au dessus des sites visés. Ainsi pour rester sur le bombardement de Novaya Kharkova évoqué ci dessus, 3 jours avant les frappes ukro-atlantistes, un satellite commercial étasunien , le Worldview-2 était à la verticale du secteur.
Même si factuellement l'emploi de ces ressources spatiales étasuniennes au profit des forces ukrainiennes constitue une "cobelligérance" flagrante, juridiquement c'est leur destruction par les forces aérospatiales russes qui constituera un "casus belli"...
Et pourtant, si le volume de ce types de systèmes d'armes guidées augmente, il faudra bien que les forces russes s'occupent se débarrassent de ces vautours étasuniens. Et peut-être que cette nouvelle menace de l'OTAN sur le front russe va peser dans les décisions qui vont être prises ce 15 juillet 2022 lors d'une convocation extraordinaire de la Douma, le parlement russe, sans nul doute centrée autour de la conduite des opérations militaires en Ukraine et de leur nécessaire radicalisation.
Erwan Castel
avec des missiles ATAC MS? voici les régions russes
qui seront à la portée de leurs tirs de précision :