Les batailles pour Marinka et Avdeevka


Sur le front du Donbass, dans un premier temps et en coordination avec l'Etat Major russe, les milices républicaines ont cassé au Nord de Lugansk et au Sud de Donetsk la ligne de front ukrainienne jusqu'à faire jonction avec les forces terrestres de la Fédération de Russie arrivant de la région de Koupiansk (Est de Kharkov) et de Melitopol (Nord Est de la Crimée).

Depuis un peu plus d'une semaine et tandis que s'achève la libération de Marioupol s'opère sur les arrières du corps de bataille ukrainien du Donbass le début d'un large encerclement par 2 offensives russes venant du Nord et du Sud à l'Est du Dniepr.

Mais, les actions les plus significatives des derniers jours, en dehors de Marioupol et du secteur d'Izium où se poursuivent des combats violents, est sans conteste la rupture du front central ukrainien par les forces républicaines, appuyées par l'artillerie et l'aviation russes.

Les objectifs de ces opérations sur le front de Donetsk sont multiples :

  • Fixer les forces ukrainiennes dans des combats pendant que s'opère plus à l'Ouest leur encerclement,
  • Faire tomber les 2 points d'appui de la pression ukrainienne sur la ville de Donetsk que sont Marinka et Avdeevka,
  • Faire "respirer" la capitale de la République Populaire de Donetsk qui est depuis une semaine la cible de bombardements meurtriers,
Ces offensives républicaines prendront sans nul doute de l'ampleur dès que le chaudron de Marioupol sera détruit et que le bouclage russe du Donbass sera achevé.

Des tirs ukrainiens génocidaires

Ces opérations russo-républicaines sur le front central, au lieu d'attendre un bouclage des unités ukrainiennes Donbass dans un grand chaudron, ont été certainement motivées par l'intensification des bombardements ukrainiens meurtriers au coeur des cités du secteur (Donetsk, Makeevka, Gorlovka...) et qui, depuis le mois de février ont tué 57 civils.

Lorsque des civils, quel que soit leur camp, meurent ou sont blessés au milieu de combats militaires, cela reste un drame absolu, MAIS il convient aussi, lorsque que l'on veut conserver un minimum de dignité de ne pas chercher à instrumentaliser par le mensonge leur souffrance. Tout d'abord, dans toutes les guerres, et particulièrement les guerres modernes aux capacités de destructions augmentées, des civils tombent pour avoir été au mauvais moment à proximité d'un objectif militaire visé ou entre les deux feux d'un combat débridé, ces victimes sont qualifiées alors de "dommages collatéraux". Puis il y a les civils qui sont délibérément pris pour cible par des forces militaires, sur ordres ou pulsions meurtrières, et qui dans ce cas sont victimes de "crimes de guerre" qualifiés par toutes les conventions internationales en vigueur. 

Mais lorsque depuis 8 ans des bombardements sont réalisés sciemment contre une population civile au seul prétexte de son identité russe, alors ces crimes de guerre deviennent génocide conformément à la convention de l'ONU sur le sujet qui rappelle que "le génocide s'entend de l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux". Et dans son dernier rapport du 31 décembre 2021, le Haut Commissariat des Droits de l'Homme de l'ONU, relevant que 81,4% des victimes civiles de la guerre du Donbass vivaient que les territoires bombardés des républiques de Donetsk et Lougansk a bien confirmé cet état de fait imputable au régime de Kiev !

Alors que les médias serves occidentaux font aujourd'hui démarrer le conflit 
en Ukraine au 24 février 2022, il est vital de rappeler qu'il a en réalité commencé 
en avril 2014, et l'augmentation brutale des bombardements ukrainiens à partir 
du 16 février, révélant l'imminence d'une offensive a été une des causes des
opérations militaires de démilitarisation de l'Ukraine et libération du Donbass.


Et pour leurs derniers bombardements, les forces ukrainiennes
n'ont pas hésité à utiliser plusieurs fois des missiles balistiques 
"Tochka U", dont certains chargés avec des sous munitions. 

Ainsi de ce bombardement ukrainien du centre de Donetsk intervenu le 14 mars avec un missile Tochka U à sous munitions et qui a fait 21 tués et plus de 40 blessés dans les rues de la capitale. Dès le lendemain, un autre Tochka U s'abattait dans le centre de Makeevka, près de la gare routière et heureusement tard dans la soirée, ne provoquant que 6 blessés. 

Et ici pour faire ici une parenthèse du côté de la guerre de l'information voici comment la chaîne de télévision française "C News", coutumière des raccourcis mensongers et fake news serviles a réutilisé dans une  stupidité pathétique l'image du débris du Tochka U tombé sur Donetsk qualifiant un missile vieux de 50 ans de missile hypersonique russe tiré contre l'Ukraine.
Quant à la presse italienne, même propagande mensongère concernant ce bombardement meurtrier ignoré sur Donetsk (et ses victimes méprisées) mais dont les images sont quand même reprises et détournées pour illustrer  les bombardements russes sur les défenses ukrainiennes de la ville de Kiev.                                                                                                                                           
Il suffit pourtant pour rétablir la vérité de regarder les reportages nombreux réalisés à Donetsk ce 14 mars comme par exemple celui du journal télévisé de TF1 20 heures qu'on ne peut pas qualifier d'être un organe de la propagande du Kremlin !

Mais revenons aux opérations militaires en cours sur le front de Donetsk et destinées à faire enfin respirer cette ville meurtrie par 8 années de bombardements ukrainiens quotidiens :


Sur le front de Donetsk :

Dans le Donbass la ligne de front a considérablement changé depuis le 24 février dans son centre, le secteur de Donetsk commence à craquer à son tour. 

  • dans le Sud, à Marioupol une résistance désespérée les ukrainiens qui viennent de refuser de déposer les armes, préférant entrainer la ville dans leur destruction.  
  • dans le Nord, l'arc ukrainien Severodonetsk-Lysichansk-Rubezhnoye, malgré une défense obstinée est en train de se refermer et se transformer en chaudron.
  • Au Centre, alors que le front évolue vers une défaite totale des forces ukrainiennes encore présentes, ces dernières s'accrochent désespérément au terrain 
Des violentes batailles se déroulent autour de Marinka et Avdiivka les deux piliers principaux du dispositif ukrainien enserrant à l'Ouest et au Nord la ville de Donetsk.

Après avoir mené des attaques frontales mais infructueuses contre ces deux secteurs ukrainiens, les forces républicaines, tout en y maintenant une pression offensive avec les appuis feu russes de l'artillerie et de l'aviation, ont concentré leurs opérations au Sud de Marinka et au Nord d'Avdeevka pour réaliser des mouvements enveloppant permettant de les encercler et de les attaquer sur leurs flancs moins protégés.

Pour ces opérations des forces terrestres républicaines appuyées par les forces russes se trouvent également renforcées par des équipements de combat nouveaux abandonnés ou capturés sur le front de Marioupol. Ainsi 113 chars et autres blindés, 138 systèmes antichars étasuniens "Javelin" et 67 systèmes antichars britanniques NLAW et d'autres armes capturées ont déjà été transférés dans les dotations des unités républicaines au combat. D'autres, endommagés par les combats, subissent des réparations à l'arrière du front avant de les rejoindre.


1 / Dans le secteur de Marinka 

Depuis la libération de Volnovakha, le front ukrainien Sud (entre Marioupol et Donetsk) est en plein effondrement, et tandis que les dernières résistances des unités ukrainiennes sont détruites dans Marioupol, au Nord les forces républicaines avec l'appui des forces russes repoussent les unités ukrainiennes vers Marinka, au Sud-Ouest de Donetsk.

Sur le front de Marinka, après avoir subi des bombardements intenses sur leurs lignes de défense, les unités ukrainiennes ont commencé à céder du terrain devant des attaques terrestres républicaines qui ont réussi à prendre pied dans les quartiers pavillonnaires à l'Est de la ville, près du village d'Aleksandrovka. Les chars du bataillon Somalie ont été déployés en renfort pour mener cette reconquête de Marinka.

Vidéo montrant les quartiers Est de Marinka
libérés par les forces républicaines

Dans ce secteur Sud les principales attaques se font en direction de Charterskoye, Novoukrainka et Sladkoe où les forces ukrainiennes de la 54ème Brigade tentent d'y retarder la manœuvre d'encerclement de Marinka par le Sud. Au cours des 48 dernières heures les forces républicaines ont progressé d'environ 15 km, libérant de nouveaux petits villages et hameaux agricoles. Plus à l'Est de ce secteur un autre axe offensif a été engagé par les forces républicaines contre la petite ville de Novomikhaïlovka où s'est repliée la 53ème Brigade mécanisée ukrainienne en perdant de nombreux personnels et véhicules blindés.

Les opérations offensives républicaines avancent vite car elles bénéficient d'un appui décisif des forces aériennes russes qui détruisent de nombreuses positions d'artillerie et blindés ukrainiens engagées dans des combats retardateurs désespérés et de moins en moins coordonnés. Ainsi par exemple, pour la seule journée du 26 mars et dans ce secteur au Sud de Donetsk, les forces aérospatiales russes ont traité 89 cibles ukrainiennes, détruisant au minimum 60 soldats, 2 chars de combat, 3 véhicules de combat d'infanterie, 6 pièces d'artillerie... tandis que leur défense antiaérienne abattaient de son côté 7 drones. A noter qu'au cours de ces opérations combinées russo-républicaines les dernières unités du bataillon néo-nazi "Donbass", qui avaient battu en retraite vers le Nord après la bataille de Volnovakha, ont été définitivement mises hors de combat.

Progressant dans les faubourgs de Marinka
un char de combat T64 capturé sur le front
de Marioupol et réengagé immédiatement 
dans les rangs du bataillon "Somali" qui
est engagé dans le Sud-Ouest de Donetsk.

2 / Dans le secteur de Avdeevka

Sur le secteur d'Avdeevka, situé à 15 km au Nord de Donetsk, la situation est légèrement différente car d'une part, les défenses de la ville sont fortement enterrées et organisées autour d'un complexe industriel majeur (1ère cokerie d'Europe) et où trouve surtout un centre de production chimique (80 000 tonnes par an) avec des stockages de matières dangereuses et toxiques. Un stratégie comme celle opérée sur Volnovakha ou Marioupol avec des frappes, mêmes ciblées au maximum, au centre du dispositif urbain n'est pas possible dans la même intensité.

Donc, la stratégie qui semble se dessiner depuis ces derniers jours est également celle d'une manœuvre d'encerclement cette fois par le Nord coordonnée avec une pression offensive frontale importante menée sur les lignes de défenses ukrainiennes de Marinka par l'artillerie et les forces aérospatiales russes. Chaque jour des Sukhoï travaillent dans le secteur où je suis, en coordination avec des unités d'artillerie, principalement lances roquettes multiples, qui frappent continuellement jour et nuit les défenses ukrainiennes. 

Au Nord d'Avdeevka entre Donetsk et Gorlovka, le front ukrainien a été nettement enfoncé par les forces républicaines qui ont repoussé vers le Nord-Ouest la 25e Brigade motorisée ukrainienne, libérant de nombreux villages, dont Vergnotorestkoe qui était le point d'appui central de ce secteur. Aujourd'hui les forces ukrainiennes se sont repliées sur des villages comme celui de Kamienka où elles peuvent bénéficier de la couverture des unités d'artillerie encore opérationnelles à Avdeevka. 

La libération des territoires au Nord de 
Vergnotorestkoe, par les forces armées 
de la République Populaire de Donetsk. 

Fin janvier, dans un inventaire des sites du front du Donbass susceptibles d'être la scène d'un "false flag" ukrainien cherchant à accuser les russes ou pro-russes d'un crime de guerre légitimant une action offensive, j'avais placé le site d'Avdeevka en tête de liste. Depuis, si les forces russes ont anticipé sur l'offensive ukrainienne, la menace d'un tel scénario reste présente et surtout depuis que Biden a lancé entre deux insultes envers le président russe que ses forces armées en Ukraine sont sur le point d'utiliser l'arme chimique.

Alors que la doctrine occidentale jusqu'à présent affirme officiellement que l'OTAN n'interviendra pas en Ukraine (très hypocritement car elle est déjà partie prenante entre ses ressources de renseignement militaire, ses livraisons d'armes, ses soutiens logistiques, ses mercenaires etc...), le POTUS quasi sénile, repris en chœur par sa meute de gouverneurs occidentaux, vient de déclarer que SI la Russie utilise l'arme chimique (ou s'il y a un accident nucléaire), alors l'OTAN interviendra, ce que demande à cors et à cris Zelensky depuis 3 semaines. 
  • "Nous répondrons s’il y a utilisation (d’armes chimiques). La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation" a déclaré Joe Biden ce 23 mars 2022.
En résumé la porte de l'OTAN est fermé pour l'Ukraine mais Biden vient d'en donner la clef à Zelensky !

Conclusion 

Tandis que le Sud de la République Populaire de Donetsk est désormais sous le contrôle des opérations militaires russo-républicaines, et que la libération de Marioupol est désormais acquise, on observe une augmentation des combats et bombardements d'une part sur le front de Kramatorsk / Slaviansk (au Nord de la République Populaire de Donetsk) et sur le front central, dans le secteur de Donetsk où les forces ukrainiennes de Marinka et Avdeevka seront bientôt menacées par un chaudron républicain.

Une fois les forces ukrainiennes du secteur de Donetsk détruites un deuxième chaudron plus important pourra alors être engagé par l'encerclement du corps de bataille ukrainien concentré entre Slaviansk, Kramatorsk, Severodonetsk, Lisichansk.

Cette évolution des actions militaires ne fait aucun doute car les forces de Kiev, même si elles conservent encore un potentiel défensif résistant et une combativité honorable, ne disposent plus de moyens suffisants pour leur permettre des contre-offensives, notamment logistiques car la plupart de leurs dépôts de carburant et munitions ont été détruits par les missiles et l'aviation russes. 

Il faut dans cette histoire en mouvement savoir raison garder et surtout ne pas céder aux fantasmes débiles de certains analystes pro-russes qui depuis leurs salons moscovites ou parisiens ne sont que des larbins ne cherchant qu'à être plus propagandiste que la propagande pour remplir leurs portefeuilles et nourrir leurs egos surdimensionnés comme le prouvent les cartes militaires utilisées pour leurs prétendues "expertises" et qui sont plus "optimistes" que celles publiées par... le Ministère de la Défense russe lui-même ! 

Erwan Castel 

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