Jour Z+13, point de situation

BTR détruit dans un combat en banlieue de Kharkov

Le pourquoi de cette guerre russo-ukrainienne

Je ne reviendrai pas ici sur les origines de cette guerre commencée il y a 8 ans dans le Donbass et qui a explosé en Ukraine depuis le 24 février, maintes fois rappelés lors d'articles précédents mais il m'a semblé très intéressant de publier ici ce que Biden, alors sénateur étasunien,  disait avec justesse en 1997: 

"La seule chose qui peut provoquer une 
réponse hostile et énergique de la Russie 
c'est l'expansion de l'OTAN aux États baltes."

Nous constatons donc ici que l'argumentaire déployé par le Président Poutine concernant cette inadmissibilité sécuritaire de l'expansion de l'OTAN aux frontières de la Russie est légitime et même reconnue de longue date par ceux là mêmes qui dirigent cette alliance militaire au coeur de l'Europe. La crise ukrainienne, qui commence sur le Maïdan en février 2014, qui se radicalise avec le conflit asymétrique du Donbass et finit par exploser par cette  guerre moderne en Ukraine est donc bien le fait de cette obstination occidentale à vouloir menacer et provoquer la Russie jusque sur ses frontières occidentales ! 

Il est vraiment temps que les peuples européens ce libèrent de leurs étatismes capitalistes serviles qui les entrainent dans un chaos voulu par cette ploutocratie mondialiste cherchant dans une fuite en avant suicidaire à se sauver de ses propres folies cannibales...


A / Situation générale

A-1 : Du côté de l'OTAN

Les occidentaux dans leurs provocations habituelles contre la Russie viennent d'arriver au bord d'une nouvelle ligne rouge avec la demande de Washington de voir les avions MIG 29 et les aérodromes polonais mis à dispositions des pilotes ukrainiens Alors que déjà les pistes et et bases aériennes polonaises près de la frontière ukrainienne sont déjà de facto intégrées à la chaîne logistique des forces ukrainiennes au combat, cette action de l'OTAN (car la Pologne est membre à part entière de l'Alliance) serait une nouvelle étape majeur dans l'escalade Est-Ouest et surtout le franchissement d'une nouvelle ligne rouge impardonnable !

Si de prime abord, la Pologne et l'OTAN ont été rétifs à la proposition de Washington, la Russie menaçant de bombarder les aérodromes concernés si elle était mise en œuvre, non seulement ils n'ont pas rejeté formellement l'idée mais le Pentagone a déjà déployé sur les frontières orientales polono-ukrainiennes 2 systèmes de missiles antiaériens "Patriot".
  
"Patriot" étasunien sur la frontière polono-ukrainienne

Quant aux livraisons d'armes et de munitions, le pont aérien de l'OTAN s'intensifie déversant des milliers de tonnes d'aide militaire aux forces ukrainiennes (jusqu'à 1400 tonnes/jour) sur les aérodromes à l'Est de la Pologne. Ces aides sont aussitôt acheminées sur le front comme par exemple à Kharkov quasiment assiégée où, le 8 mars 2022, il a été signalé qu'une nouvelle cargaison de missiles antichar/casemate britanniques NLAW venaient d'arriver avec des "instructeurs" de l'OTAN. Au total, selon des rapports ukrainiens l'OTAN aurait livré aux forces ukrainiennes depuis la mi janvier 17 000 missiles antichars (principalement "Javelin" et "NLAW") et 2000 missiles antiaériens "Stinger".


Alors que les opérations militaires russes destinées à vidanger l'Ukraine de la guerre du Donbass, de sa militarisation atlantiste rampante et de la résurgence du nazisme européen se poursuivent, les occidentaux, fidèles à leur folie criminelle et suicidaire, au lieu de chercher concrètement une désescalade, surenchérissent en provocations militaires scabreuses.



A-2 : Des civils pris en otage

Dans les précédents articles consacrés à Marioupol, j'ai déjà évoqué la situation dramatique des populations civiles prises au piège dans les villes assiégées (Tchernigov, Kharkov, Soumy, Marioupol, Nyzhin, Volnovakha...) avec les nationalistes ukrainiens qui leur refusent l'évacuation par les corridors humanitaires organisés côté russe et ukrainien, et ce, malgré les pressions diplomatiques et internationales exercées sur Kiev.

La raison de cette "prise d'otage des civils" est simple à expliquer et comprendre : devant la stratégie de frappes sélectives et ciblées de forces russes cherchant à épargner au maximum les populations, les soldats ukrainiens veulent utiliser ces dernières comme "bouclier humain" et les impliquer dans les zones des combats.

Chaque jour de nouvelles preuves de cette stratégie criminelle nous parviennent dont par exemple cette zone d'immeubles résidentiels de Marioupol dont les immeubles habités sont utilisés aussi comme positions de combat par les nationalistes du Régiment Spécial Azov :

Ici, près de l'avenue "Pobedy" à l'Ouest de Marioupol les drones russes repèrent
des postions antichars installées sur le toit d'immeubles encore habités par des
civils interdits d'évacuer pour empêcher qu'ils soient lourdement bombardés.

Ailleurs, si ici et là des évacuations de civils ont pu quand même se faire un tout petit peu le 9 mars (environ 3000 personnes dans le Nord de l'Ukraine) dans certaines villes assiégées les bataillons ou les administrateurs nationalistes aux commandes n'hésitent pas à terroriser la population afin qu'elle reste sur les zones des combats, comme par exemple le maire de la ville de Soumy (Nord Est Ukraine), Alexandre Lyssenko, qui a déclaré publiquement: "Il n'y aura pas de couloirs humanitaires, pas un seul civil n'ira en Russie, et ceux qui tenteront de le faire seront fusillés".

Dans l'ensemble des villes assiégées il y aurait environ 4 millions de personnes bloquées par  les forces ukrainiennes, empêchées d'emprunter les corridors d'évacuation humanitaire.

A-3 : Les opérations militaires russes 

Sur le front des opérations militaires, l'avancée des forces russes se poursuit inexorablement et si la vitesse de progression semble plus lente que celle des premiers jours c'est essentiellement due :

  • La présence, évoquée ci dessus, d'une population civile imbriquée dans le dispositif défensif ukrainien ralentit sensiblement les opérations offensives qui doivent se réaliser précautionneusement et parfois au prix de pertes russes (l'aviation de bombardement par exemple s'approche au plus près de ses cibles pour éviter au maximum les erreurs de tir, et les unités blindées risquent des reconnaissances offensives dans les localités sans préparation d'artillerie massive).
  • Après le premier choc des attaques russes, les forces ukrainiennes ont réussi à créer des résistances sur des zones urbaines, des cours d'eau ou des reliefs, engageant des combats qui même s'ils ne repoussent pas leur ennemi le ralentissent un peu voire l'obligent à rechercher des axes de progression alternatifs ou de contournement. 
  • Les villes aux unités ukrainiennes, encerclées initialement et mises de côté pour privilégier la vitesse et optimiser la surprise des attaques initiales, doivent être maintenant "traitées" pour ne pas immobiliser autour d'elles, loin d'un front qui avance chaque jour un peu plus des forces de combat et d'appui importantes pour la stratégie globale de l'Etat Major russe. De plus, en dehors de leur importance militaire, certaines de ces villes,  comme par exemple Kharkov et Marioupol, sont aussi un symbole politique et psychologique important pour chacun des belligérants.
Carte générale des opérations militaires en Ukraine et dans le Donbass

Les actions significatives du front actuel :
  • Dans le secteur de Kiev, appuyées par des frappes aériennes de plus en plus intenses, les forces russes, d'une part poursuivent leurs manœuvres d'encerclement de cette immense mégapole de plus de 800 km2 et d'autre part engagent ses défenses périphériques ukrainiennes, notamment dans les banlieues Nord-Ouest. 
Les entrepôts militaires ukrainiens à Balakliya, détruits
  • Au Nord de l'Ukraine, les villes de Tchernigov et Soumy continuent d'être les cibles de frappes aériennes et d'artillerie sur les positions militaires et ressources de défense ainsi que des attaques d'épuisement sur leurs périphéries, tandis que dans leurs avancées vers le Dniepr, les forces russes ont réalisé un nouveau chaudron urbain à Nyzhin.
Soumy, bombardement d'une position de radicaux nationalistes 
  • A l'Ouest de l'Ukraine, dans la ville de Kharkov (350 km2) les forces russes rencontrent une résistance importante menée par nombre de bataillons et volontaires nationalistes qui continuent à recevoir quotidiennement des renforts et de la logistique. Cette ville de Kharkov qui est le verrou Nord de l'Est de l'Ukraine est tellement symbolique pour le régime de Kiev que Arsen Avakov, l'ex ministre de l'Intérieur mais toujours homme politique fort du régime de Kiev est venu en prendre la direction. Les forces russes œuvrent toujours pour encercler cette ville et couper ses voies logistiques Sud, tout en poursuivant leur progression vers le Sud depuis un axe partant de Koupiansk, une ville située plus à l'Est tandis qu'à l'Ouest une percée russe vers la ville de Poltava a encerclé sur son passage la ville de Okhtyrka.
Bombardements de positions ukrainiennes à Okhtyrka.
  • Dans le Donbass, les opérations se poursuivent avec de plus en plus de bombardements et de combats au sol au Nord et au Sud du front: 
    • Au Nord, le mouvement tournant des forces républicaines de Lougansk, rejointes par les forces russes venant du Nord, est arrivé à moins de 20 km de Slaviansk (ville symbole où la guerre commença en 2014) et Kramatorsk plus au Sud où se situe l'Etat Major des forces ukrainiennes dans le Donbass. Plus à l'Est de Kramatorsk le pression républicaine s'exerce désormais sur Severodonetsk et Lisichansk,
    • Au Centre, si la ligne de front est stable, sauf une petite percée républicaine dans le secteur de Popasnaya, à l'Est de l'arc Svetlodarsk (Nord Est de Gorlovka), en revanche les bombardements ukrainiens se poursuivent, avec des frappes d'artillerie lourdes jusqu'au coeur des zones résidentielles. De leur côté, les forces républicaines et russes augmentent elles aussi leurs frappes sur les positions ukrainiennes et font monter sur les premières lignes des effectifs de combat en renfort.
Une école qui heureusement n'était pas en activité,
bombardée dans les quartiers Nord de Donetsk

Au cours des derniers jours, plusieurs missiles
tactiques ukrainiens "Tochka U" ont été tirés sur
Lougansk, Gorlovka, Donetsk et même Rostov et
Taganrog en Russie, interceptés par la Défense russe.
1 seul Tochka U ukrainien est parvenu a toucher 
sa cible: un dépôt de carburant sur Lougansk :
    • Au Sud, le nettoyage de Volnovakha est toujours en cours à cause du maintien de la population civile dans la ville et de la résistance ukrainienne qui s'abrite derrière elle. Les unités républicaines ont désormais encerclé ce carrefour routier et ferroviaire et poursuivent leur progression vers l'Ouest. 
    • Du côte de Marioupol, les bombardements russes et républicains s'intensifient ainsi que les pressions offensives sur les périphéries de la ville où les forces républicaines ont déjà pris quelques quartiers Ouest. Le siège de Maroupol est également un enjeu politico-médiatique très important comme le montre la guerre de l'information qui y fait rage également.
  • Au Sud de l'Ukraine, les forces russes poursuivent leur progression sur Zaporodje le long du Dniepr en sécurisant le site de sa centrale nucléaire et vers Odessa sur le chemin de laquelle l'encerclement de la ville de Nikolaïev est en phase terminale. toujours sur cette poussée à l'Ouest de Kherson les forces russes progressent à l'Ouest du Dniepr vers la ville de Krivoï Rog et plus à l'Ouest en direction de Pervomaïsk, avec sur la route Vasnessensk où se trouve une autre centrale nucléaire à aborder avec précaution et sécuriser. Depuis Odessa, les forces de défense antiaérienne ukrainienne ont abattu un Mig 29 roumain qui s'approchait des frontières ukrainiennes.
Lance Roquettes Multiples russes dans le secteur de Kherson

Centrale nucléaire de Zaporodje (à Ernegodar) sécurisée

Parmi les documents saisis dans les Etats majors des unités ukrainiennes conquises plusieurs confirment que les forces ukrainiennes devaient attaquer les républiques du Donbass au tout début de mars, ce qui a vraisemblablement déclenché le lancement des opérations militaires préventives russes visant à démilitariser l'Ukraine. 

Pour conclure, signalons le départ effectif des observateurs de l'OSCE, via le territoire de la Fédération de Russie qui seule peut assurer leur sécurité. Leur mission très controversée est donc achevée, avec des observations certes nombreuses et intéressantes démontrant les violations quotidiennes du cessez le feu principalement par les forces ukrainiennes, mais sans efficacité concrètes car pilotées par une partie occidentale partiale et une absence de moyens coercitifs forçant les parties à respecter les accords de paix.

Départ de Donetsk des impuissants observateurs de l'OSCE


B / Concernant Zelensky


Le président ukrainien Zelensky ne serait plus à Kiev, et il y a des signes que son emplacement exact est caché. Zelensky a enregistré deux vidéos prétendument à Kiev, mais quelques indices permettent d'en douter :
  • Il enregistre la vidéo sur son smartphone téléphone, 
  • il y a un montage où le tableau qui est derrière lui disparaît lorsque l'angle change. 
  • Zelensky a une coiffure légèrement différente et différentes longueurs d'ombre sur son visage. 
  • Etc..
Certains  disent que le chef de guerre ukrainien est en Pologne, d'autres en Roumanie, ces derniers s'appuyant sur un vol d'un avion non identifié avec escorte militaire aérienne allant vers le frontière roumaine 

Erwan Castel

Posts les plus consultés de ce blog

Attentats à Lugansk !

Volontaire français sur le front

L' UR 83P "Urki" au combat