Je t'aime moi non plus
France-Ukraine, un couple embourbé dans Minsk et qui tire à hue et à dia |
Le format Normandie où l'impossible association des contraires |
Ces derniers jours, le jeu de la France vis à vis de la Russie, qui lui tend la main en Ukraine et la menace en Syrie pourrait paraître étrangement incohérent si on ne cherchait pas a regarder derrière le décor hypocrite que la diplomatie occidentale a construit sur le Dniepr dans le seul but de rassurer le public et dissimuler ses véritables projets de guerre...
- En Syrie, la crise diplomatique est arrivée à son point de rupture avec un net avantage à la coalition syrienne (Russie-Iran-Syrie-Chine) qui a réussit a bloquer la stratégie étasunienne en la noyant dans son incohérence et le sang de ses mercenaires djihadistes punis par les bombes russes. Sur le chemin de Damas, Washington doit aujourd'hui jeter l'éponge ou franchir le Rubicon
- En Ukraine en revanche, la même hégémonie occidentale, même si elle a mis la main sur Kiev, est confrontée à un échec cuisant du fait de l'échappée des 2 plus beaux morceaux ukrainiens : La Crimée et le Donbass et l'enlisement du conflit dans le Donbass ou les sanctions économiques contre Moscou ressemblent aujourd'hui de plus en plus à des "victoires à la Pyrrhus".
Les accords de Minsk, même s'ils ont permis dans un premier temps à Kiev de sauver son armée d'une déroute militaire effarante (après les "chaudrons" d'Iliovaisk en 2014 puis de Debaltcevo en 2015), sont aujourd'hui une entrave et même une menace au projet nationaliste mené par les survivants de l'Euromaidan qui au sein du Parlement ukrainien ne représentent bientôt plus qu'eux mêmes.
Un bâton merdeux pour les occidentaux
Pour les Européens, ces accords de Minsk leur ont permis aussi de gagner du temps pour tenter de consolider le pouvoir pro-occidental installé à Kiev et imaginer une nouvelle stratégie adaptée aux résistances populaires spontanées des populations pro-russes. Mais aujourd'hui, ces accords qui ne décollent pas de leurs 3ème point d'application sont également une contrainte car ils consolident les séparatismes de la Crimée et du Donbass et affaiblissent une Ukraine déjà en perdition.
Mais contrairement aux excités du Maïdan qui n'ont plus rien à perdre et s'enferment dans un fanatisme russophobe primaire dont le seul avantage est qu'il est clairement exprimé, les diplomaties occidentales quant à elles continuent à vouloir jouer au poker menteur avec la Russie.
Berlin et Paris veulent liquider ces accords irréalisables dans le contexte actuel, non pour qu'ils aboutissent vers une paix véritable mais plutôt vers un échec qu'ils chercheront à imputer à la Russie. En jouant aux aveugles les occidentaux prétendant nourrir aujourd'hui la colombe blanche, tentent aujourd'hui de lancer ces accords de Minsk dont l'échec inévitable selon les directions prises par la crise syrienne et les élections présidentielles étasunienne pourra servir (peut-être) en cas d'alerte à déclencher en Ukraine un chantage ou un deuxième front contre la Russie.
Le problème c'est que depuis le Maïdan, le pouvoir national-oligarque ukrainien se moque de ses parrains occidentaux (pour le plus grand plaisir de l'Oncle Sam), et poursuivant sa politique nihiliste refuse par principe toute forme d'accord ou négociation avec la Russie diabolisée au rang d'ennemi mortel et éternel.
La seule qualité que l'on peut trouver chez l'ukropithèque est qu'il ne cherche pas a habiller sa stupidité ou sa haine dans des circonvolutions levantines semblables à celles que maladroitement Hollande cherche à mettre en oeuvre... Aussi lorsque ce dernier précédé le mois dernier par son ministre des affaires étrangères Jean Marc Ayrault a rappelé l'obligation pour l'Ukraine de respecter la feuille de route de Minsk (cessez le feu, élections, statut spécial...) il a essuyé un tir nourri venant de Kiev.
Qui gouverne réellement l'Ukraine ?
Il est intéressant de noter que ce tir nourri ne vient pas de Porochenko lui-même mais de Arsen Avakov, le ministre ukrainien de l'intérieur, appartenant à la "coalition de la guerre" et proche des radicaux et de l'opposition à l'actuel président (on le soupçonne d'ailleurs de fomenter un coup d'état avec l'es 1er ministre Iatsienouk)
Entre un Président français "qui veut péter plus haut que son cul", un présidente allemande qui veut juste protéger son économie et un président Porochenko qui a tellement peur de ses chiens du Maïdan qu'il les laisse aboyer, on voit que seul la Russie reste constructive et cherche à faire sincèrement avancer le dossier de cette crise ukrainienne défendant la réalité qu'une mauvaise paix vaut mieux qu'une bonne guerre !
Le fait est que Porochenko avec les accords de Minsk est au pied d'un mur infranchissable qui, s'il tente de le briser pour passer en force risque de se transformer en mur d’exécution. Soit il rejoint officiellement la majorité des parlementaires qui refusent de réformer la constitution pour engager Minsk, et il est lâché par ses parrains occidentaux qui veulent pousser le processus de Minsk jusqu'à son explosion, soit, pressé par ses accords internationaux, il menace de dissoudre l'assemblée ukrainienne pour imposer la réforme constitutionnelle, et alors il est lâché par la classe ukrainienne qui le renverse et met au pouvoir la coalition de la guerre (Iatseniouk, Avakov Iarosh etc...)
Dans les 2 cas, et même si les accords de Minsk cesseront sans que l'on puisse attribuer leur échec à Moscou, les occidentaux seront quand même parvenus à leur fin: ouvrir à nouveau en grand la barrière à la guerre et liquider Minsk sans toutefois en porter la responsabilité directe et surtout médiatique...
C'est pourquoi on peut imaginer que le satrape de Kiev qui veut le beurre (la guerre avec la Russie) l'argent du beurre (les aides occidentales) le sourire de la crémière (l'accord des ultras nationalistes) et le cul de la laitière (la fin des accords de Minsk) est actuellement silencieux, lorgnant certainement du côté de la Syrie ou de la Maison Blanche en espérant que les faucons de guerre étasuniens le débarrasseront eux mêmes de ce bâton merdeux qu'il a signé à Minsk en Septembre 2014 et février 2015, et qui lui impose aujourd'hui un choix cornélien mortel.
Car ne nous leurrons pas, la colère d'Avakov même s'il elle est adressée officiellement au Président français, vise avant tout le "Piètre" Porochenko en lui rappelant que l'élite politique ukrainienne n'acceptera jamais les accords de Minsk et qu'une épée de Damoclès est suspendu au dessus de son trône illusoire...
Les prochains jours et notamment le prochaine réunion du 'Format Normandie" qui doit se tenir à Berlin ce 19 octobre prochain nous confirmera si Porochenko qui était déjà la marionnette des USA a bel est bien perdu toute forme de pouvoir en Ukraine...
Les prochains jours et notamment le prochaine réunion du 'Format Normandie" qui doit se tenir à Berlin ce 19 octobre prochain nous confirmera si Porochenko qui était déjà la marionnette des USA a bel est bien perdu toute forme de pouvoir en Ukraine...
En tous cas sur le front du Donbass ses canons depuis une semaine joignent leur aboiements à celui des nationalistes ukrainiens suicidaires qui veulent reprendre le chemin de la guerre...
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
Source de l'article, le lien ici : Russie Politics
Format Normandie: quand l'Ukraine insulte F. Hollande
6 maisons détruites lors du bombardement ukrainien des faubourgs de Donetsk il y a 3 jours |
Lorsque l'on entend A. Merkel inviter tous ses amis du Format Normandie à un dîner le 19 octobre au soir à Berlin, sans même parler du clash entre F. Hollande et V. Poutine, l'on se demande quelles illusions, ou quelle cécité, bercent les pays européens au sujet de l'Ukraine. Ce pays qui veut le départ du président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) et dont les ministres insultent F. Hollande sur Facebook. L'Ukraine ne veut pas la paix, ce régime ne peut survivre à une pacification des relations avec son peuple et elle l'affirme. Encore faut-il le lire. Pour qu'il n'y ait pas d'excuse en voici quelques morceaux choisis.
Ce qui a déclenché la colère des dirigeants ukrainiens, c'est cette petite phrase de F. Hollande, osant inciter l'Ukraine, pourtant timidement, à appliquer les accords de Minsk lors de la réunion de l'APCE à Strasbourg:
"Je le dis tout net, les progrès sont trop lents et nous devons avancer sur les conditions politiques et sécuritaires qui permettront d'obtenir le plus rapidement possible, comme les accords de Minsk le prévoient, des élections à l'Est de l'Ukraine, selon la loi ukrainienne et dans le respect des critères internationaux"
Le ministre de l'intérieur, A. Avakov, sur sa page Facebook, n'a pas supporté que la France ose critiquer publiquement l'Ukraine et lui demander d'appliquer les accords de Minsk, à savoir d'organiser des élections dans le Donbass et de respecter le cessez-le-feu. Lui qui se regorge de n'être pas un diplomate s'adresse en ces termes à F. Hollande. Au fait, il écrit en russe, et non en ukrainien, surprenant pour un "patriote".
François Hollande, Président de la France, en intervenant à l'APCE, a dit des choses absolument inacceptables pour l'Ukraine. Il a exigé qu'il y ait d'abord des élections dans le Donbass et que, ensuite seulement, les forces d'occupation russes soient retirées de la terre ukrainienne et que l'Ukraine reprennent possession de ses frontières. Il veut directement les élections après le cessez-le-feu et le retrait des forces!
En principe, il n'y a ici rien de choquant, et c'est d'ailleurs pourquoi les républiques ont organisé des primaires. Mais Kiev ne peut accepter un processus politique dans cette région, car il sait très bien qu'il ne peut le contrôler ni le falsifier, or, si le processus est libre, il perd politiquement. Quant aux mythiques troupes russes, passons.
De quel cessez-le-feu s'agit-il?! Quand 2 de nos militaires sont morts aujourd'hui et 7 sont blessés, justement lors du cessez-le-feu.
A. Avakov oublie certainement de préciser les dizaines de civils touchés, les centaines de mortiers envoyés sur les zones habitables ou les sites civils stratégiques, comme les centrales électriques. L'artillerie lourde utilisée hier dans le sud de la république de Donetsk. Par exemple encore, le 11 octobre, suite aux tirs ukrainiens sur le quartier de Sakhanka, il y eut 3 morts et 5 blessés, tous civils. En 24h, l'armée ukrainienne a tiré 462 fois sur la région de Donetsk et a utilisé 334 fois des armes interdites par les accords de Minsk. Autre exemple significatif, quand les combattants ont retiré leurs forces de la ligne de front, notamment à Stanitsa Luganska ou Petrovskoe, conformément aux derniers accords du groupe international de travail pour l'implantation des accords de Minsk, l'Ukraine, elle, ne se résoud pas remplir ses obligations et reporte toujours le moment du retrait. En raison des tirs ...
Ce Président français se prend trop au sérieux! D'abord le ministre des affaires étrangères français, Ayrault, qui raconte n'importe quoi lors de sa visite en Ukraine, maintenant Hollande.
Ainsi, ouvertement, Avakov, ministre de l'intérieur, considère comme du "n'importe quoi" l'incitation des autorités françaises à remplir ses obligations découlant des accords de Minsk. Les délires continuent sur toute une page sur les thèmes récurrents, notamment celui, fétiche, de l'Ukraine qui sauve les valeurs européennes contre l'agression russe, qui va bientôt toucher la France.
Autrement dit, l'Ukraine n'a pas besoin des accords de Minsk, ce que nous savions déjà, mais maintenant elle ne fait même plus semblant et ne gène pas pour le lancer au visage des "européens" qui jouent encore cette comédie de "l'Ukraine démocratique et pro-européenne qu'il faut défendre contre la Russie". L'Ukraine veut bien des aides financières, des aides militaires et stratégiques, elle n'a aucunement besoin des conseils pour appliquer les accords de Minsk. Car elle n'a pas besoin de la paix, le régime a besoin de terreur pour rester en place.
Et dans leur mégalomanie, les ukrainiens vont jusqu'à préparer une pétition pour demander le départ du président nouvellement élu de l'APCE, Pedro Agramunt, qui veut sortir de l'impasse avec la Russie et veut son retour entre les murs du Conseil de l'Europe:
The participation of the Speaker of Russia's Federation Council, Valentina Matvienko, in the European Conference of Speakers of Parliament is very important because Russia is a member state of our Organisation and this year we are celebrating the 20th anniversary of Russia’s accession to the Council of Europe (...). The views of Russian MPs – as well as those of the MPs from the other Council of Europe member states – are essential when we discuss global challenges. The voice of parliamentarians from all 47 member states must be present in the Assembly Chamber
Forcément, l'Ukraine accuse P. Agramunt de défendre une position "pro-russe", donc inacceptable dans cette institution et veut son départ.
Voici l'Europe ouverte, tolérante, défendant ses valeurs historiques, cette Europe ukraïnisée noire-brune que l'on se prépare. Si ce repas à lieu à Berlin, les discussions seront certainement intéressantes, très intéressantes, tout autant que stériles. Pour qu'il y ait la paix, il faut soit la volonté de l'agresseur, soir la mise en oeuvre de moyens de contraintes réels. Je ne vois pas très bien Merkel ou Hollande contraindre Poroshenko, qui de toute manière n'obéit qu'aux Etats Unis.
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"Il est parti Avakov ?"
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Erwan