Ingérence étasunienne indirecte
Dans leur volonté d'écraser la résistance du Panshir, les talibans, mis en place à Kaboul dans une passation de pouvoir étasunienne renforçant leur arsenal militaire, sont aujourd'hui appuyés dans leur guerre par l'armée pakistanaise qui ici appuie leurs offensives avec des chasseurs bombardiers.
Lorsque l'on connaît l'histoire des relations tordues entre Washington et Islamabad, commencées dans les années 50, chacun cherchant à profiter d'une alliance avec l'autre (avoir un allié régional anti communiste et nucléaire pour les USA, et se renforcer dans sa rivalité avec l'Inde pour le Pakistan) qui se sont renforcées pendant l`occupation soviétique de l`Afghanistan puis dégradées après le 11 septembre et la complaisance pakistanaise avec les réseaux islamistes, on peut observer ici un nouveau changement qui semble confirmer que les USA veulent jouer une nouvelle fois la carte salafiste dans la région tout en restaurant leur relation avec le Pakistan.
Cela préfigure d'une alliance militaire probable entre un Afghanistan abandonné aux talibans par les américains et un Pakistan opportunément pro-atlantiste.
Un alliance qui sonne le glas pour le Panshir s`il reste isolé, et qui va déplaire fortement à plusieurs pays, comme la Russie, le Tadjikistan et surtout l`Inde qui connaît des guerres et confrontations régulières avec le Pakistan notamment autour du territoire contesté du Cachemire.
Si cette radicalisation des tensions régionales déjà existantes se confirme alors on comprendra mieux le pari de la Maison Blanche d`offrir le pouvoir aux talibans pour qu`ils donnent au chaos afghan une dimension régionale dirigée contre les "non alignés" et au milieu de laquelle un terrorisme international peut potentiellement être réactivé.
Le merdier occidental continue donc de plus belle...
Erwan Castel