Au coeur du chaos régénérateur


« Le vieux monde se meurt, 
le nouveau monde tarde à apparaître 
et dans ce clair-obscur 
surgissent les monstres. »

Antonio Gramsci

Il y a 3 ans je photographiais ce paysage apocalyptique d`une ligne de front du Donbass où même les nuages écrasent de leur acier automnal les moignons calcinés des arbres gardant les ruines de "Promka", cette zone industrielle au Nord de Donetsk où combattent et meurent depuis 7 ans des européens sacrifiés sur l`autel de la marchandise occidentale.

Le Donbass est certainement l`un des volcans les plus importants qui marquent cette tectonique meurtrière entre un monde unipolaire entraîné par une hégémonie mondialiste libérale amorale et une résistance des identités et traditions populaires qui refusent leur dissolution dans une marchandisation criminelle du Monde.

Aujourd'hui ce système, devant les résistances diverses qui refusent l`aliénation des peuples à son consumérisme esclavagiste, tente de les entraîner dans des impasses via des idéologies passéistes fantasmées et clivantes empêchant une internationalisation de la lutte  antimondialiste. 

Ces idéologies réactionnaires proposent aux Tartuffe trépanés par 2000 années de pensée unique occidentale protéiforme (religieuse, politique, culturelle économique, cosmopolite...) de céder à leurs paresses intellectuelles et de former les bataillons des crétins utiles et circulatoires du Nouvel Ordre Mondial.  

Ces idiots utiles s'agitent autour de fanatismes comme celui des bandéristes ukrainiens nostalgiques d'une "Neue Europa" nazie ou de cagotismes comme celui de Zemmour qui avec Mélenchon forment en France les rémiges extrêmes d'un même système dont ils animent le théâtre médiatique de leurs divergences politiques superficielles. Ainsi l'un et l'autre, par le morcellement des oppositions provoqué, protégent le vol tranquille de la marchandise vers les sommets de sa dictature en enfermant les vents contraires de la dissidence dans des vallées idéologiques improductives.

Et il ne faut pas imaginer que cet effondrement est récent comme cherche à nous le faire croire dans ses obsessions xénophobes la marionnette Zemmour. Il n'est que l'aboutissement logique d'une ère vulgaire de totalitarismes de pensées et de pouvoirs qui a commencé il y a 2000 ans. 

Puisse l'Europe renaître des cendres de cet Occident pervers. 

Erwan Castel 

« L'actuelle "civilisation" d'Occident est en attente d'un bouleversement essentiel sans lequel elle est destinée, tôt ou tard, à s'écrouler.

Elle a réalisé la perversion la plus complète de l'ordre rationnel des choses.

Règne de la matière, de l'or, de la machine, du nombre, en elle il n'y a plus ni souffle, ni liberté, ni lumière.

L'Occident a perdu le sens du commandement et de l'obéissance.

Il a perdu le sens de la Contemplation et de l'Action.

Il a perdu le sens des valeurs, de la puissance spirituelle, des hommes-dieux.

Il ne connaît plus la nature. Celle-ci n'est plus, pour l'Occident, un corps vivant fait de symboles, de Dieux et de gestes rituels ─ une harmonie, un cosmos où l'homme se meut librement, comme "un roi en son royaume" : la nature est tombé au rang d'une extériorité opaque et fatale, dont les sciences profanes cherchent à ignorer le mystère avec de petites lois et de petites hypothèses.

L'Occident ne connaît plus l'État : l'État-valeur, l'Empire, comme synthèse de spiritualité et de royauté, l'État tel qu'il brilla de la Chine à l'Égypte, de la Perse à Rome, a été submergé dans la misère bourgeoise d'un trust d'esclaves et de trafiquants.

Ce qu'est la guerre ─ la guerre voulue en soi, comme une valeur supérieure tant à la victoire qu'à la défaite, comme la voie héroïque et sacrée de réalisation spirituelle exaltée par le Dieu Krishna dans la Bhagavad Gîtâ ─ ce qu'est une telle guerre, nos formidables "hommes d'action" d'Europe ne le savent plus, eux qui ne connaissent plus les guerriers mais seulement les soldats, et qu'une petite guéguerre a suffi à terroriser et à faire retomber dans la rhétorique de l'humanitarisme et du pathos, voire dans celle ─ encore pire ─ du nationalisme fanfaron à la D'Annunzio.

L'Europe a perdu la simplicité, a perdu la centralité, a perdu la vie. Le mal démocratique la corrode dans toutes ses racines ─ jusque dans le Droit, jusque dans les sciences, jusque dans la spéculation. Des chefs ─ des êtres qui tranchent non par la violence, non par la possession de l'or, non par une habileté d'exploiteurs d'esclaves, mais au contraire par d'irréductibles qualités de vie ─ il n'y en a pas. L'Europe est un grand corps insignifiant, suant et s'agitant à cause d'une angoisse que nul n'ose exprimer, qui a pour sang l'or, pour chair des machines, des usines et des bras, pour cerveau du papier journal ─ un grand corps qui se jette çà et là, poussé par des forces obscures et imprévisibles, qui écrasent implacablement quiconque tente de s'opposer ou, même, seulement de se soustraire à l'engrenage.

La "civilisation" d'Occident a pu tout cela. Tel est le résultat exalté de la superstition du "Progrès" ─ par-delà l'impérialité romaine, par-delà l'Hellade lumineuse, par-delà l'Orient ancien ─ le grand Océan.

Et le cercle se resserre chaque jour un peu plus autour des rares êtres qui sont encore capables du grand dégoût et de la grande révolte. »

Julius Evola, Impérialisme Païen (1928)

Posts les plus consultés de ce blog

Attentats à Lugansk !

Volontaire français sur le front

L' UR 83P "Urki" au combat