Tic tac tic tac tic tac...
Char de combat turc détruit lors d'un bombardement des forces djihadistes en Syrie |
Dans la guerre en Syrie vient d'être engagée à l'initiative de la Turquie une nouvelle phase ahurissante et meurtrière qui menace désormais d'une déflagration incontrôlable tout le Moyen Orient et même au delà !
Et déjà dans les officines ukrainiennes et les milieux radicaux nationalistes possédés par une russophobie psychotique des voix s'élèvent pour dire que les tensions graves nées en Syrie entre Moscou et Ankara sont pour Kiev une occasion idéale pour relancer la guerre dans le Donbass, et même avancent certains hystériques comme Andri Biletsky, de déclarer la guerre à la Russie !
Au cours des derniers jours Erdogan dont les délires néo-ottomans rejoignent ici ceux de l'impérialisme étasunien a décidé de porter assistance aux hordes djihadistes qui subissent depuis plusieurs semaines défaites sur défaites et reculent devant une armée nationale syrienne qui est sur le point d'achever la libération de son pays. Et au milieu de ce chaos indescriptible se trouvent les forces russes engagées aux côtés des syriens dans leurs opérations anti-terroristes contre le nébuleuse salafiste de Daesh, Al Qaïda and Co mais qui désormais se retrouvent face aux forces turques qui les soutiennent sur le front de Idlib et Alep.
Car, au delà des communiqués officiels qui cherchent désespéramment à sauver le jeu diplomatique officiel existant entre Moscou et Ankara, la réalité sur le terrain est que les forces turques imbriquées avec les djihadistes qu'elles soutiennent subissent des pertes importantes de la part des forces syriennes et des forces russes libérant le pays du terrorisme islamiste.
23 février, les chasseurs russes stoppent une colonne
de véhicules blindés turcs dans le Sud d'Idlib.
Que font les turcs en Syrie ?
Depuis le début de l'année 2020 les forces gouvernementales syriennes ont libéré plus de 40 % de leur territoire national qui était occupé par les terroristes islamistes. |
Mais il est intéressant de comprendre d'abord ce que fout l'armée turque dans cette région Nord de la Syrie pour mieux saisir la duplicité d'Erdogan qui n'a jamais abandonné ni sa sympathie pour l'idéologie islamiste ni ses ambitions hégémoniques levantines qui s'étendent jusqu'en Afrique du Nord (d'où l'envoi récent de troupes turques en Libye par exemple):
En menant des opérations militaires dans le Nord d'une Syrie occupé par le chaos Erdogan ne cherche pas plus depuis 2018 à protéger ses frontières Sud qu'à liquider les zones kurdes qui lui sont hostiles du Nord de la Syrie , s'emparer des champs de pétrole du Nord de la Syrie et surtout déstabiliser le gouvernement arabe laïc de Assad qu'il a toujours détesté.
Erdogan pour mener à bien sa stratégie impérialiste a dupé la Russie et l'Iran en rejoignant leur coalition en Syrie dont les actions définies par les accords d'Astana visent tous les groupes armés illégaux opérants en Syrie. Et lors des accords de Sotchi Erdogan s'était engagé en 2018 à neutraliser dans la zone de désescalade d'Idlib les groupes armés modérés et radicaux opérant dans ce secteur, et à rouvrir les deux autoroutes M4 et M5 qui relient cette région à Damas.
Or le sultan d'Ankara n'a pas tenu ses engagements au contraire :
- La Turquie a armé et encadré des groupes islamistes radicaux pour liquider les groupes d'autodéfense kurdes.
- Aucun groupe djihadiste n'a été désarmé par les forces turques dans la zone de désescalade
- Les autoroutes M4 et M5 qui sont des voies logistiques de l'armée syrienne n'ont pas été sécurisées et rouvertes par les turcs
Si le maître d'Ankara réussi à s'imposer dans cette région complexe via des arrangements de plus en plus visibles avec les groupes terroristes y pullulant, il va très vite déchanter quand les forces gouvernementales syriennes, après avoir sécuriser l'Est du pays, avancent vers le Nord pour libérer les secteurs d'Alep et Idlib. Et leur offensive est non seulement victorieuse mais aussi fulgurante, grâce notamment à l'appui aérien redoutables des chasseurs bombardiers et forces spéciales russes.
Face à la reconquête de la coalition russo-irano-syrienne, le sultan s'énerve et son masque achève de tomber pour révéler le vrai visage d'un fourbe mégalomane, qui tel un vautour cherchant à tirer son épingle du chaos syrien, sen va bouffant surtout à la gamelle d'un l'impérialisme occidental, qu'il menace même pour mieux s'attacher son soutien.
Un casus belli turc
Du coup, et malgré les nettes victoires de l'armée gouvernementale syrienne sur les djihadistes et la normalisation de la majeure partie du pays, la situation militaire en Syrie n'a jamais été aussi dramatiquement explosive..
Depuis février d'importants renforts blindés turcs sont envoyés dans le Nord de la Syrie pour faire barrage à l'armée syrienne et venir en aide aux terroristes islamistes qu'elle combat. l'effectif des grandes unités de combat turques passent en 3 semaines de 6 à 42.
Après avoir freiné par leur présence les soldats syriens libérant leur pays, les forces turques vont rapidement engager le combat contre eux puis, dans la foulée soutenir les groupes djihadistes s"accrochant désespéramment à Idlib en leur livrant des armes et des véhicules de combat ainsi qu'un encadrement (conseillers et forces spéciales), avant de les appuyer directement il y a quelques jours en déployant des unités de combat à leurs côtés.
Depuis 2 semaines les accrochages entre les turcs soutenant les djihadistes et les syriens soutenus par les russes et les iraniens se multiplient et vont crescendo en fréquence et intensité. Les syriens qui subissent des tirs de la part des forces turco-djihadistes ripostent à leur tour, tuant 3 soldats turcs d'un poste d'observation. Et cette escalade militaire initiée par la Turquie dans un pays tiers se transforme rapidement dans un engrenage très rapide en guerre ouverte entre Damas et Ankara !:
2 hélicoptères syriens vont être abattus par des missiles sol-air turcs
dans la semaine du 10 février, dont 1 par l'armée turque elle-même.
Au moins 33 soldats turcs vont être tués lors d'un raid aérien mené
par les russes contre des djihadistes positionnés dans Idlib le 27 février
Puis c'est au tour des turcs de bombarder le 28 février des convois
et unités militaires syriennes participant à la libération d'Idlib.
La Russie, qui depuis son engagement a toujours cherché à éliminer les terroristes du sol syrien tout en évitant un dérapage international du conflit s'est lancé dans un challenge de négociations avec la Turquie sur fond de partenariats économiques multiples entre les 2 pays.
Mais aujourd'hui, l'issue diplomatique de ce conflit turco-syrien semble être dans une impasse profonde du fait de l’entêtement du mégalomane Erdogan a vouloir contrôler cette région septentrionale syrienne et déstabiliser ainsi le gouvernement de Bachar el Assad, pour la plus grande joie des occidentaux et des sionistes israéliens qui rêvent de voir disparaître cet acteur essentiel de la résistance à leur hégémonie au Moyen Orient.
Les djihadistes déployés à Idlib sont intégrés aux unités coordonnées
par l'Etat major e du 6e corps de la 2e armée Turque, dont les drones
guident les bombardements sur les syriens comme ici et même supervisés
par le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, (source Jacques Frère)
Une invasion de la Syrie soutenue par l'OTAN...
Situation au 29 février 2020. En rouge les unités de combat turques, en bleu les unités syriennes |
Car force est de constater au vu de cette carte du Nord de la Syrie, que le conflit qui y fait rage depuis bientôt 10 ans vient de changer radicalement de physionomie passant d'une guerre civile organisée par des groupes terroristes soutenus par l'OTAN à une invasion militaire de l'un de ses membres, la Turquie soutenue officiellement par l'alliance.
Les marionnettistes sont descendus sur la scène et le conflit asymétrique où Washington faisait la guerre au régime syrien par procuration est devenu aujourd'hui une guerre symétrique ouverte entre Ankara et Damas au milieu d'un jeu d'alliance scabreux qui menace le monde d'un effet domino incontrôlable.
En attendant de très violents combats meurtriers opposent les forces russo-irano-syriennes aux forces turco-djihadistes, chacun prenant ou reprenant du terrain à l'adversaire, notamment dans les secteurs de l'autoroute M5 comme à Saraqib par exemple, libérée par les syriens, puis reprise par les djihadistes et à nouveau encerclée par les syriens. Dans les combats en cours pour Saraqib, a été tué Ahmed Arman, un major turc commandant des forces spéciales turques et qui avait massacré plus de 200 civils kurdes à Cizre le 7 février 2016. Cette qui ne fera pas pleurer beaucoup de personnes prouve bien l'implication des turcs aux côtés des groupes armés terroristes d'Al Qaida,
Malgré l'effet de surprise de son offensive en Syrie et ses importantes forces de combat déployées dans le Nord de la Syrie, le néo sultan Erdogan n'est pas tranquille dans son coup de poker car:
Et comme d'habitude, une France de plus en plus pitoyable
Les marionnettistes sont descendus sur la scène et le conflit asymétrique où Washington faisait la guerre au régime syrien par procuration est devenu aujourd'hui une guerre symétrique ouverte entre Ankara et Damas au milieu d'un jeu d'alliance scabreux qui menace le monde d'un effet domino incontrôlable.
En attendant de très violents combats meurtriers opposent les forces russo-irano-syriennes aux forces turco-djihadistes, chacun prenant ou reprenant du terrain à l'adversaire, notamment dans les secteurs de l'autoroute M5 comme à Saraqib par exemple, libérée par les syriens, puis reprise par les djihadistes et à nouveau encerclée par les syriens. Dans les combats en cours pour Saraqib, a été tué Ahmed Arman, un major turc commandant des forces spéciales turques et qui avait massacré plus de 200 civils kurdes à Cizre le 7 février 2016. Cette qui ne fera pas pleurer beaucoup de personnes prouve bien l'implication des turcs aux côtés des groupes armés terroristes d'Al Qaida,
Malgré l'effet de surprise de son offensive en Syrie et ses importantes forces de combat déployées dans le Nord de la Syrie, le néo sultan Erdogan n'est pas tranquille dans son coup de poker car:
- La situation économique réelle de la Turquie ne lui permettra pas de conduire seul une guerre longue contre la Syrie et encore moins contre la Russie.
- Politiquement Erdogan dont le parti en perte de vitesse a perdu les dernières élections en Turquie risque de voir son soutien diminué encore plus en cas de revers militaires.
Du coup Erdogan cherche à attirer le parapluie de l'OTAN au dessus du Nord de la Syrie et s'attirer le soutien politique et bien sûr économique de partenaires occidentaux dont il balaie les hésitations éventuelles par un chantage à une invasion de réfugiés vers l'Europe.
La Turquie a donc fait appel à l'OTAN, tandis que ses unités de Lance Roquettes LRM T-300 (100 km de portée) se cachant derrière l'article 5 du traité de l'OTAN (assistance mutuelle si un pays membres est attaqué) bombardent les forces syriennes depuis le territoire turc.
...sur fond d'une tension avec la Russie des plus dangereuses
Tandis que les nationalistes turcs soutenus par la propagande de l'Etat excitant une russophobie hystérique évoquent une guerre inévitable avec leur voisin russe, les occidentaux, USA en tête regardent avec malice la situation empirer et relancer à nouveau une croisade d'indignations internationale contre la Syrie, la Russie et bien sûr au passage l'Iran...
Aussi la réponse à l'appel de l'incendiaire Erdogan n'a pas tardé illustrant de manière éclatante le cynisme et la duplicité des occidentaux qui dans ce conflit syrien ne parlent que de désescalade, de paix et de démocratie mais jettent continuellement de l'huile sur le feu en armant des terroristes islamistes ou en soutenant comme aujourd'hui une invasion illégale du territoire syrien par l'armée turque:
- L'OTAN, dont les ambassadeurs des 29 Etats membres se sont réunis en urgence le 28 février à Bruxelles, a exprimé par la voix de son Secrétaire général Stoltenbeg, sa totale solidarité avec l'agresseur turc malgré des divisions internes sur le sujet syrien : «Nous appelons la Russie et le régime syrien à cesser les combats et les attaques aériennes aveugles (...) Nous appelons aussi la Russie et la Syrie à respecter pleinement le droit international (...) Nous appelons la Syrie et la Russie à s'engager pleinement dans les efforts menés par l'ONU pour trouver une solution pacifique au conflit en Syrie»,
- Des systèmes d'armes étasuniens de missiles sol-air "Patriot" à destination de la Syrie seraient arrivés sur la base de l'OTAN d'Incirlik en Turquie.
Du son côté Erdogan, qui reste intransigeant dans ses objectifs en Syrie, a fermé l'espace aérien aux avions russes opérant aux côtés des forces syriennes et fait peser la menca d'une fermeture du détroit du Bosphore pour bloquer à la flotte russe l'accès à la Méditerranée.
De son côté la Russie tout en œuvrant au maximum pour une sortie de crise diplomatique de ce conflit majeur entre Ankara et Damas, se prépare au pire et déploie des forces aériennes, maritimes et terrestres dans la région et a réagi aux actions et menaces turques. Ainsi par exemple :
- Les forces russes ont décrété une zone d'exclusion aérienne au Nord de la Syrie, pour empêcher les raids aériens turcs, mais aussi ceux de l'OTAN sur la zone des combats
- Les frégates Amiral Grigorovich 494 et Amiral Makarov 499 ont quitté la Mer Noire vers les côtes syriennes armées des missiles mer-sol longue portée de type Kalibr.
- Le Ministère russe de la défense a officiellement demandé aux autorités Iraniennes la possibilité d'utiliser leur base aérienne de Hamedan comme point de ravitaillement pour ses avions d'attaque au sol SU-25 & ses bombardiers lourds Tu-22M3 qui vont être déployés en Syrie
Et comme d'habitude, une France de plus en plus pitoyable
- "Je me suis entretenu cet après-midi avec Mevlut Cavusoglu, ministre des affaires étrangères de la Turquie.
- J’ai exprimé à mon homologue les condoléances et la solidarité de la France avec la Turquie à la suite de l’attaque conduite hier contre les forces turques dans le nord-ouest de la Syrie. J’ai condamné les violations répétées par le régime syrien et la Russie de leurs engagements concernant la désescalade dans la province d’Idlib et du droit international humanitaire.
- J’ai réitéré l’appel de la France au régime syrien et à la Russie à mettre un terme à l’offensive militaire engagée dans le nord-ouest syrien, à pleinement respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire et à en revenir aux arrangements de cessez-le-feu de l’automne 2018 pour mettre immédiatement un terme aux hostilités. La Russie doit poursuivre les négociations avec la Turquie afin d’aboutir à une désescalade à Idlib et permettre la relance du processus politique.
- J’ai enfin salué les efforts déployés par les voisins de la Syrie, et la Turquie en particulier, pour porter assistance aux réfugiés syriens et j’ai réitéré notre détermination à mobiliser une assistance humanitaire renforcée, à titre national et avec l’Union européenne et ses États membres."
Et en France, les dégénérés de la république et fidèles collabos des pires crapules du moment du moment qu'ils servent les intérêts de la ploutocratie mondialiste, continuent mordicus de soutenir les égorgeurs d'Al Qaida et de Daesh, depuis Jean Claude le Drian, le représentant de la diplomatie française qui annonce le total soutien de Paris aux côtés d'Ankara dans son offensive contre la Syrie, jusqu'aux dizaines de djihadistes français qui sous les ordres du repris de justice franco sénégalais Omar Diaby "Omsen", prennent part aux combats à Idlib pour y défendre la Charia islamiste. On sait déjà qui accueillera les éventuels survivants parmi ces fanatiques qui tuent depuis des années civils et militaires syriens qui sont quant à eux, pour rappel aux idiots communautaristes, de vrais musulmans et non ces hérétiques islamistes qui dans leur immense majorité n'ont jamais lu un Coran (et quand bien même seraient incapables d'en faire l'exégèse).
En espérant que le miracle de la diplomatie russe, qui a engagé des négociations avec la Turquie pour engager une désescalade du conflit, puisse à nouveau étouffer une internationalisation du conflit syrien, il reste a surveiller de près l'évolution des combats et surtout leurs échos dans les officines diplomatiques occidentales dont beaucoup sont tentées de profiter de cette situation pour relancer une croisade politico-militaire contre Damas et un équilibre mondial entre surperpuissances de plus en plus instable.
Erwan Castel