Situation sur le front en début 2019
Comme chaque année, il parait qu'une trêve de Noël a été prononcée sur la ligne de front du Donbass. Comme chaque année celle ci n'existe que sur les papiers d'un protocole de Minsk, qui devrait plutôt être imprimé sur du papier toilette pour leur donner un minimum d'utilité réelle.
Le violation le plus importante commise par les forces ukrainiennes ces derniers jours est certainement le bombardement à l'aide de grenades autopropulsées et d'un véhicule de combat d'infanterie de type BMP1, d'un véhicule logistique et d'entretien de la société "Eau du Donbass" en charge de l'usine de filtration d'eau ("DFS") située entre Yasinovataya et Avdeevka, eu Nord de Donetsk.
Cette usine (quadrilatère au Sud de la carte) de traitement et distribution d'eau potable, vitale pour près d'un million de personnes, est un point particulièrement sensible des discussions réalisées autour de Minsk 2. Depuis plus de 2 ans, régulièrement les les forces ukrainiennes cherchent à bombarder cette infrastructure civile protégée par les conventions de Genève malgré une haute et permanente surveillance de l'OSCE (caméras, observateurs, inspections...)
En bleu, les positions ukrainiennes, en rouge les positions républicaines. et cerclée en pointillés, la position ukrainienne qui a tiré sur le camion de l'usine DFS (point jaune) |
Le criminel de guerre Vladislav Klochkov commandant la 93ème Brigade mécanisée ukrainienne |
Cette fois c'est une unité de travail revenant d'une mission de déneigement de la station de pompage de Vasilyevska (carré blanc au Nord de la carte) qui a été prise pour cible par des soudards de la 93ème brigade d'infanterie mécanisée ukrainienne commandée par Vladislav Klochkov. Les 3 ouvriers qui étaient dans le véhicule ont été blessés par les tirs à des degrés de gravité divers, ils ont été hospitalisés à Donetsk où leur état a pu être stabilisé. quant au véhicule qui a pris feu lors de l'embuscade ukrainienne il n'a pas pu être récupéré avant plusieurs heures du fait de la menace de récidives.
C'est donc un tir criminel délibérément réalisé contre un véhicule civil dont la couleur jaune facilement identifiable rend impossible un quelconque confusion.
Voici maintenant 4 très courtes vidéos qui permettent d'apprécier la situation de la ligne de front et l'ambiance quotidienne vécue par les civils du Donbass vivant à proximité.
La première vidéo, publiée sur les réseaux sociaux ukrainiens montre un char d'assaut de Kiev, au milieu d'un trafic de véhicules civils engager un bombardement sur le territoire républicain.
La première vidéo, publiée sur les réseaux sociaux ukrainiens montre un char d'assaut de Kiev, au milieu d'un trafic de véhicules civils engager un bombardement sur le territoire républicain.
Ici c'est une vidéo d'un ami, riverain de Volvo Center, quartier républicain à la périphérie Nord de Donetsk (Est de l'aéroport), qui filme sa rue pendant un tir de mortier de 120mm ukrainien, en provenance de Peski un village au Nord occupé par l'armée ukrainienne. On epeut observer au passage que, si après 5 ans de bombardements ukrainiens les pigeons sont toujours effrayés par les explosions, les habitants de ce quartier sont devenus stoïques et continuent leur vie dans cette nouvelle ambiance mortelle.
Sur cette petite vidéo ukrainienne on peut voir un drone d'observation bricolé larguer un obus de mortier sur une position défensive républicaine. Cette pratique ukrainienne qui se généralise a été dénoncée plusieurs lors des réunions de Minsk dont elle est une violation flagrante de l'article 7 du mémorandum de septembre 2014 qui interdit le vol d'aéronefs de tous types dans un espace de 30 kilomètres de part et d'autre de la ligne de front, à l'exception de ceux de l'OSCE
Ces bombardements continuels ukrainiens, terrestres et aériens, s'accompagnent en outre d'opérations d'infiltration réalisées par des unités de reconnaissance dans la "zone grise", ce qui est là aussi une grave violation des accords de Minsk. Cette vidéo républicaine a été réalisée après l'échec d'une mission de reconnaissance du 3ème régiment spécial appartenant à cette même 93ème brigade ukrainienne coupable du tir sur le camion d'entretien de la société "Eau du Donbass".
On y voit les corps de soldats ukrainiens tués dans un champ de mines à environ 500 mètres des avants postes républicains. Vraisemblablement il s'agissait d'une mission de reconnaissance préparatoire à une éventuelle attaque de cette ligne de front par Kiev.
Prétendre qu'il n'existe pas de tirs de riposte républicains à ses violations ukrainiennes serait mentir, surtout dans les secteurs transformés en zone de contact par l'occupation de la zone grise par Kiev.
Cela fait naître une situation extrêmement tendue en permanence d'où peut surgir facilement, au milieu d'échanges de tirs sporadiques au cours desquels des soldats meurent quotidiennement (au minimum 4 miliciens républicains tués depuis le 1er janvier), une escalade incontrôlée embrasant tout un secteur du front.
Le Donbass reste plus que jamais un volcan...
Erwan Castel