Comme en terrain conquis


Imaginons un seul instant quel haro diplomatique et tollé médiatique provoquerait le survol de nos frontières par un drone de reconnaissance russe. Certains y verrait même une provocation majeure pour ne pas dire un "casus belli" appelant à une réaction sévère et immédiate de cette "communauté (autoproclamée) internationale" dont l'adage semble bien être 'faites ce que je dis mais ne dites pas ce que je fais !"

Car c'est exactement ce qui se passe dans au Sud Est de l'Ukraine, au dessus de la Crimée et du Donbass espionnés de plus en plus fréquemment pare les ressources de renseignement militaire étasuniens sous couvert de l'OTAN. Satellites, avions de reconnaissance, drones stratégiques, stations radars terrestres ou navales, unités de recherche humaines etc., toute la panoplie des museaux, yeux et oreilles à la disposition de l'Oncle Sam sont présents au dessus de ce réveil de cette ligne de faille volcanique entre Russie et Occident  que le Maïdan et la guerre dans le Donbass ont réveillé.

Ainsi un nouvelle mission de drones stratégiques US "Global Hawk" a été repérée au dessus de la Mer Noire, Crimée et le long de la ligne de front du Donbass. Ce drone stratégique étasunien qui désormais fait partie de l'espace aérien de cette région a été également accompagné par un vol de reconnaissance d'un appareil de l'US Navy de type "Poséidon 8" spécialisé dans la recherche électronique et la lutte anti sous-marine.

Un drone US Global Hawk s'est ainsi rapproché jusqu'à une distance de 33 km des frontières de la Crimée russe qu'il a espionné en compagnie d'un avion "Poséidon 8" dans des vols de reconnaisance qui ne se sont achevés que tard dans la soirée, peu avant 23h00.


C'est désormais plusieurs fois par mois que ces unités aériennes du renseignement de l'OTAN viennent renifler la Crimée, le Donbass, mais également les régions russes limitrophes. Ainsi de ces drones "high tec" de l'US Air Force RQ-4B-30 "Global Hawk" volant à haute altitude surveillant dans le détail une profondeur latérale de plus de 200 km, qui sont venus déjà souvant espionner pour le compte de l'OTAN et de Kiev, par exemple le 3 décembre (au large de la Crimée), le 10 novembre (8 heures le long de la ligne de front du Donbass), le 27 octobre (11 heures le long des frontières russes), le 8 octobre (Donbass et Crimée). Nous signalons ici souvent ce type de missions qui sont contraires à la neutralité des pays occidentaux telle que définie par les accords de Minsk.

Ces activités militaires occidentales, en appui de l'armée ukrainienne, connaissent une croissance parallèle de la crise diplomatique exponentielles existant entre Kiev et Moscou ainsi qu'à l'escalade militaire opérée en écho sur le front du Donbass. 

Cette gesticulation de l'OTAN qui est protéiforme est de plus en plus provocatrice.


Ainsi, sur fond de tensions majeures éclatées à Kertch, le 25 novembre dernier, par une provocation de la marine ukrainienne forçant les eaux territoriales russes, une nouvelle unité de l'US Navy, l'USS "Fort MacHenry", est entrée en Mer Noire dans la journée d'hier. Il s'agit d'un bâtiment de débarquement amphibie transportant 500 hommes du 22 groupe expéditionnaire du Corps des marines.

La marine américaine dans la lettre reste, il est vrai,  conforme au droit international de navigation en Mer Noire défini à la convention de Montreux. Mais si l'on tient compte du contexte géopolitique pour le moins explosif de la région depuis le Maïdan, les missions maritimes de l'US Navy tout comme celles, aériennes, de l'US Air Force ne peuvent apparaître que comme des grossières provocations de l'OTAN contre Moscou. 

Ainsi rien qu'en 2018 de nombreux bâtiments de guerre étasuniens sont venus aularge des côtes de Crimée et de Russie comme par exemple l'US "Ross" (DDG 71), l'USS "Carney" (DDG 64), l'USS "Porter" (DDG 78), l'USS "Mount Whitney" (LCC 20), l'USS "Oak Hill" (LSD 51), l'USNS "Carson City" (T-EPF 7), qui ont tous mené des opérations militaires en Mer Noire dont de nombreuses en coopération avec l'armée ukrainiennes qui leur offrait l'accès à sa base d'Odessa.


La Fédération de Russie, pour le moment que les USA ne franchissent pas la ligne rouge comme les ukrops le 25 novembre dernier observe et surveille étroitement ces gesticulations occidentales, parodies inutiles de l'arrogance perdue d'une thalassocratie mondialiste à bout de souffle.

Erwan Castel
  

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