L'union fait la force !
Lorsque pendant l'hiver 2013-2014, à Kiev le discours russophobe haineux se radicalise, le mouvement ant-maidan va s'organiser naturellement autour des administrations régionales des oblasts russophones de Sud et surtout de l'Est de l'Ukraine.
Les massacres d'Odessa et Mariupol, l'Opération Spéciale Antiterroriste vont radicaliser le mouvement fédéraliste qui improvise à partir des régions de Donetsk et Lugansk un séparatisme politique et une résistance armée.
Donetsk et Lugansk, sont devenus les frères siamois de cette rébellion, soudés par cette ligne de front partagée dont la charnière à Debalsevo à imposé des les premiers mois de la guerre une coordination et un appui mutuel opérationnel.
Aujourd'hui, la fusion entre les 2 Républiques populaires du Donbass à franchi une nouvelle étape, certainement encouragée par la destitution récente à Lugansk du Président Igor Plotnitsky et une probable nouvelle offensive ukrainienne.
L'Union fait la force, et ce chemin emprunté vers l'union de la DNR et LNR ne peut que renforcer l'espérance des habitants du Donbass , en particulier ceux qui vivent dans les territoires occupés par Kiev.
Espérons que cette année verra cette dynamique politique et la libération des territoires occupés aboutir pour la paix dans cette région qui n'a que trop souffert de l'ingérence criminelle occidentale.
Erwan Castel
Source de l'article : Russie politics
Vers la réunion de LNR et DNR?
Karine Bechet Golovko
Il y a quelques jours, un pas important a été franchi: la conclusion d'un accord douanier entre les deux petites républiques du Donbass. Vu le processus de désagrégation de l'Etat ukrainien, l'union des républiques de Donetsk et de Lugansk est une question de survie pour elle.
La division des deux républiques du Donbass, LNR et DNR, si elle est compréhensible vue la manière dont les évènements s'étaient précipités après le coup d'Etat à Kiev est aujourd'hui un non-sens. Leur territoire est trop petit pour être économiquement viable sans aide extérieure, sans parler de la division des forces face à l'ennemi commun et des risques que cela emporte. L'on se souviendra de la tentative de renversement de LNR il y a quelques mois.
Une sortie du conflit est d'autant plus incertaine que l'Ukraine n'a pas le choix, car l'Etat continue à se désagréger, ce pouvoir a besoin de la guerre dans le Donbass pour exister. Pour repousser le moment de l'effondrement. A l'intérieur, la situation est en chute libre. L'ouverture des universités a été repoussée, car il n'y a pas d'argent pour les chauffer correctement en hiver, les étudiants passent en cours à distance en attendant le réchauffement climatique. Ce n'est qu'un exemple, mais qui repousse l'Ukraine bien loin du niveau qu'elle occupait avant le Maïdan. Le PIB le démontre, froidement, comme l'a déclaré Y. Timochenko elle-même:
- « Malheureusement, l'Ukraine est classée dernière de tous les anciens pays soviétiques en termes de PIB par habitant. […] En 2008, le PIB nominal par habitant, c'est-à-dire quand j'étais Premier ministre, était de 8 000 dollars par habitant. Et c'était l'un des premiers au sein des pays de la CEI. Et aujourd'hui, il est de 2 000 dollars par habitant... Le PIB par habitant a été divisé par quatre, et, en fait, c'est le niveau de vie des gens, »
De l'extérieur, aucune aide pacifique n'est non plus à attendre - les Etats-Unis ont besoin de montrer que la Russie est "un danger pour le monde entier", ce que soutient le lobby militaire, afin d'augmenter son budget, déjà plus que conséquent. Il faut bien ensuite entretenir le marché des conflits pour faire tourner la chaîne de consommation. Sans compter le discours rendant la Russie responsable de l'escalade du conflit dans le Donbass tenu par Volker.
La désagrégation de l'Etat ukrainien entraîne une escalade de la violence, latente ou réalisée, à l'intérieur du pays. Un exemple flagrant est celui des milices extrémistes lancées par le parti d'extrême droite "Corps national", sur la base du bataillon Azov et sous la direction de celui qui se fait appeler le Guide Blanc, à savoir le député extrémiste A. Biletsky. Ces milices ont pour but de "nettoyer les rues de Kiev". Ce n'est pas le premier exemple de ce genre. Il y a déjà quelques temps, des députés ayant participé aux combats dans le Donbass avaient créé des milices populaires, le maire de Kiev en avait également créé en réponse et ils s'étaient tous répartis le territoire pour leurs petites affaires (racket, extorsion de fonds, etc). Mais ici, cela va plus loin, Belitsky étant connu pour sa sympathie néonazie et sa xénophobie. Le degré de violence attendu est difficilement prévisible.
Leur démonstration de force - psychologique - a commencé: 600 jeunes enrôlés ont défilé dans Kiev avant de porter serment à "la Nation ukrainienne" le 28 janvier. Officiellement, ils sont financés par des businessmen, mais le porte-parole du parti extrémiste Corps national, n'a pas précisé lesquels. C'est une forme de privatisation de facto de l'ordre public: ils doivent maintenir l'ordre là où l'Etat n'est plus capable de le faire.
Ce combat entre les nationalistes et les représentants réguliers des forces de l'ordre est visible également dans l'armée, où selon certaines informations, les bataillons nationalistes tentent de discréditer les commandants militaires. A Kramatorsk, par exemple, et les militaires sont mécontents des nationalistes et les nationalistes des militaires.
Dans ce contexte de désagrégation totale de ce qui reste de l'Etat-pantin ukrainien, il est fondamental pour les jeunes républiques du Donbass de resserrer les liens pour faire front commun. Le renforcement des violences contre elles étant inévitable, car nécessaire à toutes les forces en jeu en Ukraine. Et l'on voit effectivement le déplacement de techniques militaires ukrainiennes et de groupes de renseignement et de sabotage vers la ligne de front.
La conclusion d'un accord douanier entre les deux jeunes républiques de Donetsk et de Lugansk est une réponse logique à la dangereuse dérive de la situation. Comme le déclare Léonid Pacetchnik, nouveau dirigeant de LNR:
- Sans aucun doute, la signature de ces documents est un rapprochement de nos républiques. Nous n'avons rien à diviser: nous avons un même peuple, une même terre, un même but.
Derrière la réunion douanière et l'intégration économique, c'est l'intégration politique de ces deux entités qui serait une perspective raisonnable.
Karine Bechet Golovko