Des yeux plus gros que le ventre


Les services de renseignement des Républiques viennent de confirmer la préparation active de l'armée ukrainienne pour une offensive éclair contre le Donbass.

Officiellement, ce sont les observations des activités de reconnaissance des forces de Kiev les constitutions de dépôts logistiques importants qui ont permis de définir des couloirs d'attaques potentiels ukrainiens.

Je laisse de côté les inévitables fanfaronnades propagandistes lancées comme à l'accoutumé de chaque côté du front et qui sont destinés à entretenir la motivation des troupes et rassurer les populations.

Cela dit, pour ce qui est de l'offensive ukrainienne qui est attendue ici sur 5 axes différents (Verkhnetortsekoye, Ilovaysk et vers Maximov, Starobeshevo, Ilovaysk), je suis objectivement comvaincu qu'elle n'atteindra pas ses objectifs finaux, malgré les pertes importantes qu'elle risque d'infliger inévitablement à notre première ligne.

Un manque de moyens adaptés

Tout d'abord, ce type d'offensive multiple ne peut pas militairement parlant être une "blitzkrieg" car les forces ukrainiennes n'ont pas assez de réserves stratégiques et logistiques pour alimenter dans la durée autant de couloirs d'attaques qui seront inévitablement suivis de combats en zone urbaine longs et boulimiques en hommes et munitions.

De plus ce type de stratégie demande une coordination générale pariculièrement opérationnelle et réactive, ce que je doute possible vu le manque de discipline et l'hétérogénéité de commandement des unités ukrainiennes déployées (milices nationalistes, garde nationale, bataillons spéciaux etc. ..)

Pour une telle offensive il faudrait que Kiev dispose d'un appui feu capable de traiter l'ensemble du front pour fixer les forces républicaines. Or cet appui qui repose sur une aviation d'attaque au sol (aujourd'hui quasi inexistante) et une artillerie lourde mobile est aujourd'hui insuffisant et vulnérable.

Ensuite on ne peut s'aventurer dans une offensive majeure sans avoir les reins logistiques solides comme oar exemple les chaines de ravitaillement carburant et munitions et la chaîne d'évacuation des notaire et prise en charge hospitalière.

Or pour cette dernière composante vitale on a observé lors des dernières attaques de Kiev pourtant limitées dans le temps et l'espace (comme à Debalsevo en 2017 par exemple), et de l'aveu même des services sanitaires ukrops, une insuffisance des unités de secours en première ligne et une saturation très rapide des hôpitaux avec épuisement immédiats des stocks de sang et matériels chirurgicaux.

Dans l'article partagé ici on peut observer sur la 2ème carte le dispositif offensif de Kiev avec la quasi totalité de ses forces blindées et mécanisés en première ligne et seulement quelques réserves, principalement de chars et de l'artillerie positionnés aux charnières des trois secteurs stratégiques (Mariupol au Sud, Donetsk au centre et Lugansk au Nord).

Le dispositif républicain quant à lui est schématiquement inversé et organisé dans une profondeur croissante, avec une première ligne qui doit freiner le choc pour donnervle temps à une contre attaque d'intervenir et circoncire les forces ennemies restantes dans des polygones qu'une 3ème réserve viendra réduire (chaudron)

Certes, on peut imaginer que l'armée ukrainienne réussisse, sur un secteur particulier du front, à percer et enlever un objectif secondaire (axe logistique ou ville moyenne), mais même dans ce cas là, si Kiev ne parvient pas à geler politiquement la nouvelle situation militaire (ce que les Républiques et Moscou refuseront), les gains de terrain réalisés se transformeront rapidement en victoires à la Pyrrhus.

Mais le régime Porochenko a-t-il aujourd'hui une autre option possible que celle d'un baroud d'horreur suicidaire ?

Erwan Castel

Source de l'article : Fort Rus 

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