Une envie de guerre totale

Kiev veut éviter un nouveau Maïdan 

par une guerre totale dans le Donbass

"ZSU 23-2" bitube de 23 mm antiaérien utilisé dans les combats terrestres. Ce canon à haute cadence de tir se révèle redoutable contre les véhicules blindés 

05h00, Oktyabrsky : réveil au son du mortier ukrainien, après quelques heures à peine de répit, car hier soir Kiev a engagé son artillerie sur l'ensemble de la ligne de front de la République et particulièrement dans la périphérie Nord de Donetsk.

Hier soir après une après midi relativement calme, les tirs ukrainiens ont repris vers 19h00, d'abord dans le secteur de Spartak, à l'Est de l'aéroport puis se sont étendus rapidement sur l'ensemble de la périphérie Nord de Donetsk depuis le quartier "Volvo Center" (Peski), à l'Ouest de l'aéroport jusque Krany Partisan au Sud de Gorlovka.

Les attaques qui ont été effectuées hier soir pendant plus de 6 heures contre le Donbass démontrent bien, par leur intensité, leur coordination et leur étendue qu'il ne s'agit pas d'initiatives réalisées à des échelons inférieurs de l'armée ukrainienne mais bien d'une campagne de tirs planifiée au niveau du haut commandement de l'armée ukrainienne.

Pour cette seule journée du 18 novembre la République Populaire de Donetsk a "encaissé" pas moins de 1510 tirs ukrainiens dont 530 réalisés dans la périphérie de Donetsk entre 18h00 et 03h00 du matin. 

Les catégories de calibre recensées sont les suivantes : 132 obus d'obusier de 122 et 152mm 526 mobus de mortier de calibre 82 et 120 mm.

Zones des bombardements et combats réalisés au Nord de Donetsk entre 20h00 et 23h00 le 19 novembre 2016

Un peu après 23h00, des combats ont éclaté à proximité de chez moi, provenant de mitrailleuses lourdes et de d'armes automatiques. Me déplaçant vers une zone industrielle tenu par une unité républicaine près de Volvo Center, j'ai entendu plusieurs véhicules blindés ukrainiens faisant mouvement en face de nos positions. Quelques minutes plus tard des tirs de mortiers ont été réalisé sur le secteur tandis que des échanges de tirs retentissaient. Les combats ont duré environ 1 heure avec une intensité forte.

Ailleurs, vers Spartak et plus loin Yasinovataya, l'artillerie lourde ukrainienne continuait ses pilonnages avec des obusiers de 122 et 152mm. Les bombardements ont continué jusqu'au milieu de la nuit, avant de reprendre à l'aube ce matin.

Il est regrettable qu'aucun "journaliste" ne soit venu à ce moment là pour couvrir les bombardements et les combats (sachant qu'ils ne sont qu'à 20 minutes en voiture de la ligne de front) Quant à moi, je ne peux malheureusement diffuser ici l'enregistrement des bombardements car n'ayant pas l'accréditation nécessaire pour le faire dans le secteur où j'habite, accréditation qui je précise m'est refusée par les chargés de communication de DONI press qui veulent ainsi se réserver le monopole de l'information en français. Pour en finir avec ce coup de gueule il faut noter que,  malgré les moyens et les autorisations dont ils disposent je n'ai jamais vu ces pseudos journalistes bouger leurs culs au moment des bombardements, préférant se greffer aux bilans réalisés plusieurs heures plus tard pour faire des selfies sans risques. Il faudrait qu'un jour ces amateurs tentent enfin de justifier leurs médailles et salissent leurs pantalons ailleurs que dans les bureaux surchauffés et les salons ouatés du centre ville !

Ailleurs, sur le front Nord, d'autres secteurs ont été la cible des attaques ukrainiennes, comme dans la périphérie de Gorlovka, à Telmanovo et Zaitsevo; Près de Debaltcevo à Kalinovka ou juste après la frontière entre les 2 Républiques à Kalinovo et Pervomaïsk au Nord Ouest de Altchvesk.

Au Sud de Donetsk, Près de Marinka, Trudovky et Aleksandrovka ont été également ciblés par l'artillerie ukrainienne, mais aussi en face de Volnovakha (à mi chemin entre Donetsk et Mariupol) Kamenka et Starolapsa ont été également bombardé, sans oublié Kominternovo et Sahanka, à proximité de la Mer d'Azov, dans le Sud de la DNR.

La fuite en avant d'un régime condamné

Il faut admettre parfois que la comparaison entre le régime de Porochenko et celui d'Adolf Hitler est tentante, car même en dehors des groupuscules de crânes rasés se réclamant de l'idéologie nationale socialiste, la gouvernance du régime issu du Maïdan rappelle dans sa descente aux enfers la logique suivie par le pouvoir nazi qui après la défaite de Stalingrad se sentant décliner a opté pour une fuite en avant dans ce que Hitler nommait lui-même "la guerre totale".

Actuellement le pouvoir de Kiev, en plein naufrage et fragilisé par la victoire de Trump aux élections étasuniennes est fortement menacé de désintégration à l'occasion du 3ème anniversaire de la révolution du Maïdan dont beaucoup de participants s'estimant trahis par le gouvernement veulent redescendre dans la rue et "achever le travail". Le 21 novembre alors qu'une demande de destitution du Président Porochenko a été évoquée à l'assemblée ukrainienne la Verkhona Rada, un rassemblement monstre est prévu dans les rues de Kiev et qui, sans aucun doute risque de transformer la célébration du 3ème anniversaire du Maïdan en manifestation antigouvernementale. Après avoir lui-même usé de la rue pour prendre le pouvoir, Porochenko aujourd'hui se barricade et tente d'étouffer une nouvelle contestation populaire...

L'aggravation de la situation militaire sur le front du Donbass est certainement liée à cette menace qui plane à nouveau sur le Maïdan et les objectifs des tirs ukrainiens sont certainement autant à chercher du côté de Kiev que des postions républicaines défendant Donetsk. Le gouvernement de l'impopulaire Porochenko est aux abois et de plus en plus isolé même au sein de son armée qui vient de subir une vague d'arrestations parmi ses cadres  dont beaucoup critiquent de plus en plus ouvertement la conduite politique de la guerre.

Mais la contestation la plus virulente qui menace le pouvoir Kiev est celle qui lui reproche sa corruption et sa mollesse, allant même accuser "la main du Kremlin" d'être responsable des échecs économiques et militaires du gouvernement Porochenko. On peut donc légitimement interpréter ce mouvement de contestation comme une nouvelle opération des néo conservateurs étasuniens qui, par l’intermédiaire de leurs idiots utiles du Maïdan veulent rallumer le feu avant la passation de pouvoir à la Maison Blanche, imposer un chaos total et rallumer une guerre dans le Donbass en radicalisant encore plus le pouvoir.

Sauf miracle diplomatique, Minsk n'est plus aujourd'hui que le souvenir d'un enfant mort-né, et plus que jamais sur le front du Donbass les paroles du Président Zakharchenko appelant à se préparer pour la bataille finale résonnent dans les caves et les tranchées bombardées...

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Obusier de 152mm tirant sur le Donbass

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