Le chaos plutôt que la guerre ou la paix
Eviter à la fois une défaite politique et une défaite militaire
L'artillerie ukrainienne dans le Donbass continue inlassablement à bombarder la population des Républiques de Donetsk et Lugansk, mais surtout le processus de paix signé à Minsk car son application signifierait alors l'éclatement définitif de l'Ukraine, et vraisemblablement à court terme le retour d'une entité "Novorossiya" optant pour une politique pro-russe via les scrutins régionaux organisés dans le cadre de la fédéralisation qui est prévue par les accords. C'est pourquoi on peut observer à chaque nouvelle réunion du "format Normandie" une recrudescence des attaques ukrainiennes, véritable sabotage des efforts diplomatiques engagés à Minsk.
Mais cette même armée ukrainienne se garde bien de lancer une nouvelle offensive car la position défensive des soldats républicains, le manque de motivation des soldats ukrainiens, la menace d'une armée russe qui de l'autre côté de ses frontières veille au génocide, une défaite militaire de Kiev semble être inévitable, malgré sa supériorité numérique. Il faut rajouter à cela l'impopularité du gouvernement et le manque de moyens pour financer une offensive longue qui transformerait une nouvelle guerre dynamique en suicide pour Kiev.
Une "victoire à la Pyrrhus"
Cette situation entre guerre et paix est à l'image de la stratégie internationale étasunienne qui se joue en Ukraine :
- A la fois c'est une réussite car avec le Maïdan, Washington a réussi à planter ses griffes dans ce "pivot stratégique européen" qui est le verrou principal permettant d'encercler la Russie, et à imposer par une guerre à ses frontières une pression sur le Kremlin.
- Mais cette stratégie est aussi échec avec la Crimée échappée des mailles du filet, qui a garanti par son retour en Russie le maintien de la flotte russe de la Mer Noire à Sébastopol, et le séparatisme du Donbass qui a privé Kiev de sa plus riche et vitale région industrielle.
Certes le glissement de Kiev vers l'Union Européenne est en cours depuis 3 ans mais sa pérennité n'est pas garantie et surtout il est fait aux forceps et au prix d'un éclatement définitif de l'Ukraine du XXème siècle...
Pourtant les occidentaux y ont cru à l'image des vociférations délirantes d'un BHL excité ou des sourires hilares et cupides d'un Mac Cain venus applaudir les lancés de cocktails molotov sur le Maïdan il y a 3 ans. Les néo-conservateurs achevaient alors, via leur propagande de guerre, la résurrection du diable russe, incarné par Vladimir Poutine.
Mais 3 ans plus tard, le ver du Maïdan ne s'est pas transformé en papillon, et il est même en train de pourrir dans sa chrysalide victime de la corruption d'un régime totalitaire incapable de mener une politique autre que celle d'une mendicité agressive à l'égard de ses tuteurs occidentaux qui supportent aujourd'hui l'Ukraine comme on traîne un boulet.
Le pari risqué du chaos salvateur
Si les USA par la voix de Trump semblent vouloir tourner le dos à Kiev (il vaut mieux attendre les actes), les européens en revanche semblent toujours liés à cette stratégie russophobe mondialiste dont les moteurs sont l'OTAN et l'Union Européenne et qui ne semblent pas vouloir abandonner leur calendrier hégémonique et leur volonté d'en découdre avec la Russie.
Donc, en Ukraine (qui est certainement par les menaces qu'elle représente la crise la plus grave du moment), les occidentaux malgré leur échec majeur à contrôler les principaux enjeux géostratégiques du pays (Crimée et Donbass) ne veulent pas lâcher prise en engageant Porochenko vers la Paix et ne peuvent pas achever leur préemption en reprenant la Crimée et le Donbass. Aussi semblent-ils avoir choisi une troisième voie qui est celle du chaos à l'issue duquel ils espèrent encore s'imposer comme réparateurs cupides mais incontournables...
Ne nous leurrons pas, derrière le soutien fidèle des régimes européens se trouve le pouvoir profond de la ploutocratie mondialiste qui s’apprête peut-être, comme un représentant de commerce qui change d'hôtel, à continuer demain sa stratégie à partir de l'Europe faute d'avoir le soutien de la Maison Blanche. Et le système "bétonne" aujourd'hui les moteurs de l'Union Européenne que sont la France et l'Allemagne tout en tentant de faire avorter le Brexit. La candidature de François Fillon aux prochaines élections présidentielles française est est un parfait exemple : derrière la probité de façade d'un candidat qui se déclare anticonformiste et protectionniste, se cache en réalité un membre du Bilderberg qui est depuis des décennies au service des intérêts de la City et de Wall Street.
Donc le système va tenter de préserver d'une part son réseau mais également peut également accélérer la carte du chaos pour déstabiliser les nouvelles forces émergeante qui essaye d'enrayer son hégémonie mondialiste.
Un hiver qui peut-être très chaud dans le Donbass
J'entends encore des analystes dirent que Kiev ne peut faire d'offensive en hiver ... Primo les ukrainiens sont habitués au rigueurs de cette saison et secundo les affûts de canon tirés par des chevaux mal nourris à travers des chemin de terre défoncés, c'était au XIXème siècle, pas au XIXème !
Donc techniquement Kiev peut lancer son offensive pour laquelle son armée se prépare depuis plus d'un an à tout moment et politiquement elle dispose d'une fenêtre de tir de 2 mois après janvier les nouveaux locataires de la Maison Blanche, qui veulent désengager l’interventionnisme étasunien en Europe, risquent de ne pas soutenir une telle opération militaire qui constituerait une rupture majeure et définitive des accords de Minsk.
De leur côté les néo-conservateurs qui cherchent à saboter la victoire de Trump pour reprendre le contrôle et continuer leur hégémonie militaro-industrielle peuvent vouloir utiliser l'Ukraine comme un détonateur qui imposerait à la nouvelle équipe un conflit majeur et un positionnement géostratégique américain prédéfini et engagé par eux...
C'est donc dans les prochaines semaines que le système peut encore tenter de lancer la roulette géostratégique dans le Donbass et même de la relancer en Syrie (via une intervention turque par exemple) pour pouvoir passer le relais à Trump en lui murmurant à l'oreille "les jeux sont faits, rien ne va plus !"
Dans tous les cas de figure dans ce conflit mondial qui ne se nomme pas, c'est encore l'Europe qui risque d'être la grande perdante du grand jeu....
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
Source de l'article, le lien ici : Réseau international
L’Europe a perdu la guerre américano- russe
"La guerre, on la fait ou on ne la fait pas. On ne fait pas semblant. Pour avoir ignoré cette simple évidence, l’Europe est dans le tourbillon, complètement déboussolée, en recherche de repères qu’elle n’a plus.
La guerre que mènent les Etats-Unis contre la Russie est une guerre à mort. L’Europe, à la fois enjeu et actrice, ne veut pas de cette issue mais, victime de ses alliances protectrices et de son statut historique mais devenu artificiel, est obligée et même sommée de prendre parti par son Grand Protecteur. Cette guerre n’est pas la sienne, mais elle est obligée de la faire. Alors elle fait semblant, alors que les deux protagonistes savent, eux, que l’issue ne peut être que la défaite totale de l’un ou de l’autre, se traduisant soit par la soumission complète et entière de la Russie, soit par la perte de toute capacité d’hégémonie des Etats-Unis.
Dans ce combat de titans, un combattant non décidé, comme l’est l’Europe, est vite submergé. C’est ce qu’on constate dès la première contre-offensive russe. Pays par pays, l’Union Européenne manifeste progressivement son hostilité à une guerre qu’elle n’a pas voulue contre la Russie. Des voix s’élèvent pour rechercher une certaine forme d’armistice. Ils ne sont, pour l’instant, que 7 à 8 pays à s’être officiellement exprimés dans ce sens, mais leur nombre grossit de jour en jour. D’autres pays ne s’expriment pas, mais n’en pensent pas moins. Et tous ces pays réfractaires représentent certainement la majorité dans l’UE.
On assiste à quelque chose de curieux au sein de l’UE, similaire à ce que l’on constate dans tous les pays européens : la majorité compte pour du beurre. Seule une petite élite dirige l’ensemble, décide et agit pour tous.
Mais malgré tout, après la mise en place des contre-sanctions de Moscou, et après le baroud d’honneur humiliant et infructueux auprès des partenaires russes, les européens s’acheminent vers une recherche d’armistice. Pour ce coup-là, un constat s’impose : le Grand Protecteur est aux abonnés absents. Qu’eût-il pu faire, d’ailleurs ? Absorber tous les invendus européens ? Subventionner ? Impossible, surtout à l’heure où, par différents traités dont le TAFTA, il cherche à spolier encore plus ses « amis ». Les européens auraient pourtant pu présenter la note à l’Oncle Sam, car après tout, c’est pour lui qu’ils ont fait tout ce qui les a menés dans cette situation. Mais ils n’ont pas osé et ont préféré chercher à intimider ou amadouer des plus petits qu’eux. Il a dû y avoir des situations cocasses. Imaginez, par exemple la France, toute honte bue, demandant à Evo Morales d’oublier l’incident de son détournement d’avion et d’accepter de donner un coup de main à une Europe qui l’a traité comme un moins que rien. A mourir de rire.
En cas d’armistice, les pertes resteront tout de même conséquentes, et certaines irréversibles. Car cette fois, contrairement à tous les traités de Versailles ou d’ailleurs, où les partages se font après les hostilités, la redistribution a déjà été effectuée, et sans eux. Si la Russie reprenait l’importation des produits qu’elle avait bannis, les européens seront obligés de se mettre dans la file d’attente de tous ceux qui sont nouvellement arrivés sur le marché russe avec des accords en béton, accords que les russes ne remettront jamais en cause.
D’une manière ou d’une autre, l’Europe payera pour avoir vendu son âme au diable il y a 70 ans et peut-être même avant. On peut, toutefois, lui reconnaitre des circonstances atténuantes. Le diable a profité d’une situation de faiblesse extrême pour la lui acheter à vil prix.
Si l’Armistice survenait aujourd’hui, l’Europe s’en tirerait à bon compte et aborderait peut-être une nouvelle ère de prospérité grâce à une nouvelle dynamique mondiale. Dans le cas contraire, une analogie vient à l’esprit : l’Ukraine. L’Ukraine avait tous ses intérêts à l’Est et presque aucun à l’Ouest. Mais l’Occident a obligé l’Ukraine à saborder ses intérêts pour le rallier à son bloc, créant la sécession de la partie sud-est du pays. Si l’esprit de guerre persiste en Europe, il y a fort à parier que certains pays ne suivront plus et pourraient faire sécession, ce qui pourrait conduire à une guerre « intérieure » du même type que celle qui se déroule au Donbass. Il faut garder à l’esprit que, comme pour l’Ukraine, aucune dissidence ne sera tolérée par les Etats-Unis. La seule chance qu’a l’Europe de se sortir de ce guêpier est de faire bloc au nom des intérêts de ses citoyens et contre les avis des agents Barroso et consorts."
Avic – Réseau International
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