Marioupol, enfin !
Soldats de forces spéciales tchétchènes qui depuis 50 jours sont en pointe dans les combats contre les radicaux nationalistes du d' "Azov" qu'ils ont repoussé jusque dans le piège d'Azovstal. |
Dans Azovstal, certaines usines disposent de niveaux souterrains et renforcés qui sont de véritable bunkers |
- L'assaut terrestres sur Azovstal, même s'il est garanti de réussir peut cependant être très coûteux pour les assaillants, les bâtiments étant particulièrement propices à des combats défensifs et jusque dans plusieurs niveaux souterrains caractérisant cette zone industrielle monstrueuse de quasiment 8 km2 (la plus grande aciérie d'Europe) datant de l'ère soviétique.
- De même un bombardement massif en profondeur (ce qui techniquement serait déjà difficile) risquerait de provoquer une catastrophe écologique ou pire compte tenu des dépôt de produits chimiques existant dans ce complexe industriel qui est situé au milieu de la ville de Marioupol et bordant la Mer d'Azov.
- Quant à l'utilisation localisé de gaz de combat qui serait la méthode la plus efficace pour en finir rapidement, l'Etat Major russe s'y refuse car il a été confirmé que des civils étaient également présents dans Azovstal, retenus comme bouclier humain par les forces ukrainiennes., mais aussi que cela donnerait du grain à moudre au moulin de la russophobie occidentale.
Dans les labyrinthes de béton et d'acier de la plus grande aciérie d'Europe encerclée restent quelques centaines de soldats ukrainiens à court de vivres et de munitions. |
Ainsi, les derniers militants du régiment Azov n'auront même pas le plaisir d'offrir au mythe national bandériste un dernier baroud d'honneur sanglant, même s'ils cherchent à résister jusqu'au 9 mai pour tenter dans un dernier coup d'éclat de contrarier les célébrations de la victoire sur le Nazisme qui a Marioupol sera doublement fêtée !
Azovstal deviendra donc la stèle d' "Azov", ce bataillon nazi ukrainien qui s'imposa à la population le 9 mai 2014 dans un assaut blindé sanglant au milieu des familles commémorant la victoire de 1945 (plus de 100 morts et disparus et des centaines de blessés). La population civile a vécu ensuite 8 années sous la botte des soudards d'Azov et du SBU qui menaient intimidations et répressions au moindre signe identitaire exprimé par cette population russe du Donbass.
Pour marquer la libération factuelle de la ville martyre de Marioupol un drapeau de la République Populaires de Donetsk a été hissé sur le point le plus élevé de la ville où les services, les soldats et la population commencent à relancer une vie socio-économique aux milieu des décombres.
Il reste à tirer un bilan précis de cette bataille de Marioupol, tout d'abord humain avec des pertes civiles estimées à environ 5000 tués, des pertes militaires gardées secrètes pour des raisons opérationnelles évidentes) mais que l'on peut estimer également à plusieurs milliers (tués et blessés). Il y a aussi les pertes matérielles, militaires relativement limitées du fait de la prédominance de l'infanterie dans les actions et civiles les destructions civiles, très importantes cr on estime à 20% les bâtiments qui ne pourront être restaurés et 60% ceux qui sont gravement endommagés.
Et tactiquement, bien qu'étant une conquête russo-républicaine, réussie, Marioupol invite selon moi à rechercher une nouvelle stratégie de conquête urbaine afin que les prochaines villes libérées (il en reste une dizaines dans le Donbass) ne deviennent pas au bout d'un moment des "victoires à la Pyrrhus" mais bien une marche d'une armée de plus en plus aguerrie vers la Victoire finale.
Il est important de ne pas regarder uniquement les satisfécits des courtisans propagandistes mais également les pleurs des mères au dessus de leurs enfants couchés et les gémissements des soldats blessés dans les lits d'hôpitaux qui rappellent de leurs larmes le prix terrible de la Liberté des peuples...
Car la guerre, ce n'est pas ces belles statues patriotiques et bouquets de fleurs et de médailles échangés mais bien ces torrents de sang, de larmes et de merde et que personne ne peut laver des mémoires...
Erwan Castel