Depuis 2013 Erwan Castel publie très régulièrement ce qui se passe au Donbass où il est arrivé début 2015. Ceci est donc une description détaillée étalée sur 9 années avec photos et vidéos à l'appui. Depuis le 24 février l'OMS est décrite avec tous les détails.
Tout est accessible via les archives.
Soif de victoire !
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Pour ce 9 mai 2021 après avoir été saluer, avec les oiseaux, le soleil depuis un parc de Donetsk, je me suis baladé dans cette ville se réveillant pour célébrer une septième fois une victoire du passé tandis que, portés par un vent frais, des nuages matinaux aux couleurs de l'acier nous rappellent que la plus belle des victoires est toujours celle à venir.
Dimanche 9 mai 2021
Lorsque gens ont commencé à se diriger vers l'avenue centrale de la cité, j'ai rejoint à mon tour ces affluents humains arborant des rubans de St Georges, des calots de l'armée rouge et des photos de leurs aïeux tombés hier et aujourd'hui pour leur Liberté.
Et je suis resté là, anonyme et silencieux - comme j'aime l'être de plus en plus - sur les berges de cette avenue Artema devenue pour quelques heures un grand fleuve républicain.
Loin des tribunes officielles et de leurs foules infectées par les courtisans à breloques, larbins propagandistes et autres narcissiques parfumés dont la plupart n'ont jamais guetté dans le silence nocturne d'une tranchée le souffle de la guerre, des familles, des vétérans, des soldats, des amoureux et des solitaires étaient venus dans un élan de coeur pur saluer leurs défenseurs dans le souvenir partagé de sacrifices qui continuent à agrandir chaque jour un peu plus les rangs du Régiment des Immortels.
Pour être honnête, je n`ai quasiment pas regardé cette année le défilé des camarades jouant malgré eux ce sempiternel acte théâtral solennel de la grande comédie humaine, mais en revanche, j`ai observé avec admiration ce peuple qui m`a accueilli à bras ouverts en février 2015, et que 7 années de guerre n`ont pas su entamer ni la détermination ni l`enthousiasme malgré les souffrances et privations subies par toutes celles et ceux qui n`appartiennent pas à la nouvelle nomenklatura locale.
Dans les yeux de ces gens humbles brille toujours intacte cette espérance qui depuis le 'printemps russe" en 2014 a fait se lever le peuple du Donbass contre l'ignominie occidentale ressuscitant les hordes brunes sous les bannières de la "démocratie droidelhommiste" cette nouvelle théologie politique animant l'étape suivante de l'impérialisme marchand dans des croisades de plus en plus meurtrières.
9 mai 2014, en pleine révolution anti-Maïdan,
la population de Donetsk descend dans la rue
pour honorer les héros de la "grande guerre
patriotique" et aussi défendre les valeurs pour
lesquelles leur combat doit continuer aujourd'hui.
Après le défilé, je m'en suis retourné un instant auprès des oiseaux du parc, surprenant même les péripéties d'écureuils bondissant dans les frondaisons printanières et je pense aux enfants du Donbass et à cet ancien de Trudovsky tué hier dans un bombardement pro-occidental des forces ukrainiennes et qui avait vécu la Victoire de 1945 lorsqu'il avait l'âge de cette petite fille applaudissant 76 ans plus tard sur les épaules de son grand père le défilé du 9 mai 2021.
Oui certes, il est nécessaire et même vital de se souvenir et honorer les victoires du passé, mais il ne faut pas pour autant enivrer nos fiertés avec le sang des héros du passé, car à chaque générations ses mérites et seules les victoires de demain sauront nourrir notre fierté et protéger nos libertés...
Nous avons donc besoin d'une victoire, non pour nos vanités mais pour offrir aux enfants l'avenir que les anciens ont rêvés et pour lequel ils se sont sacrifiés dans les champs, les usines, les mines ou les tranchées !
Il y a exactement 5 ans, les premiers combats pour la défense du Donbass commençaient à Slaviansk, à 100 km au Nord de Donetsk. Cette ville de 100 000 habitants allait devenir le symbole de la résistance du Donbass contre le régime de Kiev sorti du coup d'Etat du Maïdan de févier 2014. Avant même que ne soit officiellemnt lancée par Kiev cette "Opération Spéciale Antiterroriste" hallucinate et disproportionnée contre les civils du Donbass, les premiers combats opposaient sur leurs barrages improvisés les manifestants groupés aux portes de la cité et les forces spéciales ukrainiennes accompagnées de paramilitaires nationalistes rêvant d'en découdre avec des russes. Aujourd'hui pour me rappeler ces événements calandaires à la fois proches et lointains j'ai replongé dans les chronologies de 2014 que j'essayais alors de tenir depuis la Guyane française, observant par la lucarne virtuelle de mon ordinateur tropical la tempête des événements s'abattant ...
Des oligarques marionnettistes et un pouvoir ukrainien corrompu pris en otage Voici une analyse de février 2016 de Mathieu Boulègue qui est intéressante car elle permet d'approcher de plus près le numéro d'équilibriste mené en Ukraine par Porochenko, menacé par les appétits occidentaux les revendications nationalistes et les intérêts des oligarques. Ces derniers ont su récupérer le mouvement du Maïdan à leur compte, et profiter d'un chaos qu'ils entretiennent dangereusement entre les aides militaires et humanitaires, dans le seul but de créer une dépendance d'un gouvernement fantoche à leurs pouvoirs financiers et territoriaux délétères mais incontournables. Igor Kholomïsky, milliardaire ukrainien et parrain des bataillons spéciaux nationalistes ukrainiens Source de l'article, le lien ici : Defnat.com L’Ukraine entre néo-féodalisation et contre-révolution oligarchique Mathieu Boulègue Analyste spécialisé sur l’espace post-soviétique. Associé au sein du cabi...
Le président turc Erdogan tente depuis plusieurs années de restaurer une zone néo-ottomane sur un grand échiquier géopolitique agité. Cherchant à "tirer les marrons du feu" d'un chaos grandissant on a pu voir ainsi la Turquie intervenir et s'imposer dans le Nord de la Syrie, en Libye ou plus récemment en Azerbaïdjan dans la guerre menée dans le Haut Karabagh. Située au carrefour de plusieurs "imperiums" (Russie, Occident, Iran, Levant) par lequel passe de nombreuses routes commerciales internationales, la Turquie entretient des alliances multiples avec des "partenaires" qui aujourd'hui s'affrontent gravement. La tectonique pontique qui s'est réveillée depuis 2014 autour des enjeux géostratégiques de la Mer Noire révèle ici la stratégie de plus en plus trouble et perverse de la Turquie qui, au lieu de jouer la neutralité et même la médiation, se laisse entrainer par la mégalomanie d'un néo-sultan obsédé par l'impérialisme ottoma...