Ya Basta !
Vu du Donbass (53)
"Ils nous ont tellement pris
qu'ils nous ont même enlevé notre peur !"
Dans une dynamique mondialiste vampirique qui se nourrit de ses propres crises, la fuite en avant effrénée de la boulimie libérale de la marchandise est aujourd'hui en panne sèche, au point ultime avant l'implosion mortelle qui fera passer la crise de 1929 pour une petite fièvre passagère...
La situation est tellement grave que la ploutocratie mondiale paniquée surfe depuis plus d'un an sur cette épidémie de coronavirus espérant retarder l'inévitable et trouver un "reset" miracle redémarrant son système. Ainsi les pays occidentaux sont allés à contre courant de leur théologie de la consommation avec laquelle ils maintiennent depuis des générations les peuples dans l'aliénation à la marchandise du Capital (et entrainant certains "non alignés" dépendant avec eux). Ce faisant, le système capitaliste se fragilise via des rapports sociaux de plus en plus tendus et que la crise, mais surtout la dictature sanitaires exacerbent et risque dans le temps de voir exploser des révoltes sociales incontrôlables.
Si les pays comme l'Allemagne, aux économies fortes et aux populations civiquement disciplinées encaissent le choc, on voit déjà d'autres comme la France - qui était déjà agitée par des mouvements sociaux avant 2020 - rouler et tanguer dangereusement dans la tempête économico-sanitaire, au point que Macron a été obligé en ce début du mois de mai de promettre de desserrer les colliers pour les vacances d'été (libérant ainsi le plaisir des troupeaux fonçant vers leurs oasis consuméristes plutôt que de voir leur colère marcher vers les bastilles des nouveaux princes de la finance).
Mais il est des pays qui étaient déjà dans des situations socio-économiques alarmantes, la majorité de leurs populations paupérisées sous le joug du mondialisme capitaliste, et pour eux la dictature sanitaire est la goutte qui fait déborder le vase de la colère populaire, et menace même de mettre le feu aux poudres de révolutions sociales verticales.
L'Amérique du Sud est un continent de paradoxes terribles mais passionnant car passionné et, malgré les embûches criminelles jetées sur son évolution par les occidentaux (coups d'Etats, dictatures militaires, blocus économiques, subversions culturelles ou néo-protestantes) ses peuples continuent, dans le flux et reflux des gouvernements libéraux et socialistes d'avancer sur les chemins ouverts par leurs révoltes paysannes, révolutions prolétaires, toutes au service de la Liberté et du sens commun qu'incarnent des leaders historiques comme Bolivar ou Chavez.
Dans une Colombie traversée par les misères sociales et la corruption des gouvernements (l'ex président Alvaro Uribe est inculpé pour cela), tous pantins de Washington et entourés de paramilitaires d'extrême droite, le nouveau gouvernement d'Ivan Duque en décidant d'une réforme fiscale (augmentation importante de la TVA) en pleine crise sanitaire, a mis le feu aux poudres alors que la colère grondait depuis des mois.
Face à la révolte populaire qui s'est généralisée dans tout le pays, le gouvernement a fait marche arrière et a annulé la réforme fiscale, mais rien n'y fait la colère continue bien delà de ce projet de réforme contre un totalitarisme oligarchique qui prend en otage le pays depuis des dizaines d'années et qui se maintient au pouvoir grâce à la violence, la corruption et la main de Washington. Aujourd'hui 20 millions de colombiens ont sombré en dessous du seuil de pauvreté soit près de 50% de la population !
Car dans cette géopolitique latino américaine, la Colombie, outre ses ressources naturelles (or, pétrole charbon, émeraudes, café...) tient pour le Pentagone une place particulière, grâce à sa position géostratégique continentale exceptionnelle intéressant l'impérialisme étasunien (charnière entre les Amériques du Sud et centrale, double façade maritime, et limitrophe d'un Venezuela rebelle, allié fidèle et puissant de Cuba l'anti capitaliste).
Aussi risquons nous de voir cette révolution sociale évoluer vers une guerre civile sanglante car les USA et leurs marionnettes locales se battront au maximum pour conserver leur proie colombienne (les USA ont 7 bases militaires à leur disposition en Colombie au nom de la "lutte anti drogue" qui est ici ce que l'antiterrorisme est au Levant pour imposer leur ingérence)
D'ailleurs le 30 avril, l'ex président Uribe, l'homme de paille de la CIA et qui tire toujours les ficelles gouvernementales à Bogota a soutenu ce 30 avril sur twitter : "le droit des soldats et des policiers à utiliser leurs armes pour défendre leur intégrité".
Aussitôt les rues de Bogota qui déjà connaissaient des heurts très violents ont été le théâtre de violences policières meurtrières.
A ce jour ont dénombre près de 40 morts parmi les manifestants et des dizaines de disparus enlevés la nuit à leurs domiciles par des forces spéciales ou des paramilitaires aux ordres du pouvoir.
Dans Bogota, la police chargeant des manifestants
Ce qui se passe en Colombie n'est pas une crises sociale isolée qu'il faut observer de loin, mais une première conséquence de cette stratégie du pire engagée sous les masques par un Nouvel Ordre Mondial aux abois. Et d'autres pays suivront inévitablement et rapidement, peut-être comme le Brésil où le gouvernement Bolsonaro (lui aussi capitaliste et libéral) est de plus en plus impopulaire dans un pays où le coronavirus mal géré a fait plus de 400 000 morts et ou on compte désormais plus de 14 millions de chômeurs et plus de 20 millions de très pauvres et à qui le pouvoir vient de retirer en janvier 2021 les aides sociales.
Lorsque des avants postes de la Russie, je regarde ce continent latino-américain lointain que j'affectionne particulièrement en nouvelle ébullition, je ne peux m'empêcher de penser aux populations occidentales qui sont les derniers wagons de ce train mondialiste fonçant vers le chaos mais dont les populations toutes égocentriques sont plongées soit dans le matérialisme consumériste d'une jouissance égoïste de la marchandise qui les castre comme les arabo-persiques castraient leurs esclaves pour mieux les soumettre, soit dans des réactions au totalitarisme capitaliste certes légitimes, mais trop souvent enlisées dans des revendications identitaires communautaristes clivantes et horizontales ne regardant que les conséquences des crises subies mais sans jamais s'attaquer à leurs causes.
Les pays d'Amérique latine, tous comme ceux de la grande Russie, dans leur immense diversité communautaire nous montre que la Liberté et le sens commun sont des valeurs universelles qui permettent à tous les peuples de s'unir pour défendre les traditions et les identités de chacun.
Il serait temps que les européens de dépouillent enfin de leurs carcans occidentaux et retrouvent le chemin de leur conscience commune et de leurs luttes populaires !
Erwan Castel