La guerre de l'eau des ukrainiens
Depuis que l'Homme s'est redressé sur ses jambes pour arpenter le monde et son orgueil, l'eau a toujours été l'obsession majeure et l'enjeu principal de ses haltes nomades et implantations sédentaires, et par conséquent la menace subie ou utilisée dans ses conflits avec les autres...
Plusieurs centaines de milliers d'années plus tard... rien n'a changé !
L'eau est même plus que jamais un enjeu géopolitique majeur, exacerbé par la diminution des réserves d'eau potable et l'augmentation exponentielle des besoins humains tant viaun population mondiale croissante que par des techniques de production et consommation modernes de plus en plus assoiffées, comme l'agriculture par exemple.
Du côté des guerres modernes l'eau est au centre de nombreux conflits territoriaux, comme celui qui oppose israéliens et palestiniens ou menace d'en faire éclater de nouveau comme dans le Levant où les nombreux barrages turcs menacent les agricultures des pays en aval dépendant de l'Euphrate.
Et le conflit qui germe depuis 2014 sur les rives septentrionales de la Mer Noire entre Russie et Ukraine n'échappe pas au pouvoir de l'eau qui est aujourd'hui utilisé par Kiev pour menacer et assoiffer les populations russes de Crimée et du Donbass qui ont fait sécession avec la folie du Maïdan, malgré le fait juridique qui stipule que priver intentionnellement des populations civiles de leur approvisionnement en eau potable est un acte qualifié de "crime de guerre" par toutes les conventions internationales.
Ainsi dans le Donbass, le régime de Kiev, bombarde de plus en plus fréquemment les stations de pompage et les réseaux de distribution d'eau potable desservant des millions d'habitants (voir les derniers articles par exemple), allant même jusqu'à organiser avec la complicité de la France un nouveau réseau de distribution pour en exclure les populations situées sur les territoires républicains.
Canalisation d'eau potable de Gorlovka endommagée par les tirs ukrainiens du 6 juillet 2020 |
Du côté de la Crimée, bien que ne vivant un front militaire actif comme dans le Donbass, les tensions entre Kiev et Moscou n'en sont pas moins vives et se cristallisent particulièrement autour de l'eau potable que la péninsule doit importer, ce qui était fait par le canal de Crimée Nord jusqu'à ce que Kiev le ferme.
Cette stratégie ukrainienne de vouloir assoiffer les populations russes de Crimée ou du Donbass est a mettre en perspective de l'intention de provoquer une intervention militaire russe majeure et que les occidentaux, ignorant volontairement le blocus silencieux de l'eau, considéreront alors comme un casus belli inadmissible venant de Moscou. L'eau est ici utilisé comme une provocation destiné à faire porter la responsabilité de ses conséquences militaires sur la Russie.
D'où les propos en forme d'inversion accusatoire de l'amiral ukrainien Alexeï Neijpapa, que rapporte cet article de Sputnik:
Erwan Castel
Source de l'article: Sputnik
L’Ukraine s’apprête à «récupérer» la Crimée et se prépare à lancer une guerre contre la Russie, a avancé le commandant en chef de la Marine ukrainienne dans une interview. Selon lui, le prétexte en sera la tentative de Moscou de «s’emparer» du canal de Crimée du Nord qui doit alimenter la péninsule en eau douce.
L’Ukraine se prépare à des hostilités à grande échelle avec la Russie, a déclaré le contre-amiral Alexeï Neijpapa, commandant en chef de la Marine ukrainienne, dans une interview au journal Doumskaïa.
Son pays, selon lui, s’apprête à «récupérer» la Crimée. «Il y aura beaucoup de pertes, tant parmi nos soldats que parmi les civils», a-t-il avancé.
Le pays s’attendrait à une attaque
Kiev, d’après ses dires, s’attend à une attaque de l’armée russe contre la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, qui aurait pour objectif de relancer le transit de l’eau du Dniepr par le canal de Crimée du Nord. Celui-ci, construit à l’époque soviétique, relie le fleuve ukrainien Dniepr à la Crimée et était destiné à l'irrigation des basses terres de la mer Noire et à l'approvisionnement en eau de la péninsule.
La tentative russe de relancer le canal sera le signal du début d’une confrontation, a déclaré le contre-amiral.
Une source d’eau
Auparavant, l’Ukraine assurait jusqu’à 85% des besoins de la Crimée en eau douce via ce canal. Mais après la réintégration de la Crimée à la Russie en 2014, l’approvisionnement a été coupé unilatéralement par Kiev.
L’Ukraine refuse de rétablir le fonctionnement normal du canal mais fait régulièrement ressortir de prétendus «plans» de la Russie visant à s’en emparer. Cependant, la Crimée possède d’autres sources d’eau douce.