"Comediante ! Tragediante !"
Le moins que l'on puisse dire est que ce pouvoir de Kiev vomi par le Maïdan en 2014, qu'il soit mené par Tourtchinov, Porochenko ou Zelensky, fait preuve d'un zèle remarquable pour s'aligner sur la perfidie et le cynisme qui caractérisent la mentalité d'un monde occidental qu'il rêve d'intégrer via l'Union Européenne et surtout l'OTAN dont les commandes politiques sont toujours aux mains des néo conservateurs mondialistes.
Et la réplique ironique "Comediante ! Tragediante !" prononcée par le pape Pie VII à un Napoléon tantôt flagorneur, tantôt menaçant, cherchant à soumettre encore plus le Vatican à ses volontés impérialistes peut trouver aujourd'hui dans la politique ukraino-occidentale menée dans les accords de Minsk un écho d'une éclatante actualité !
Le 9 décembre dernier, à Paris, s'est déroulée une nouvelle réunion du "Format Normandie" (Russie, Ukraine, Allemagne, France) dans un buzz médiatique à l'optimisme forcé par les ambitions politiques personnelles des mégalomanes Macron et Zelensky. Dès le lendemain les cris de victoire étaient atténués par le réalisme politique de Poutine qui rappelait que le contrôle ukrainien des frontières du Donbass par Kiev (point de désaccord de la réunion) était exclu car cela reviendrait à offrir en pâture ses populations à un deuxième scénario génocidaire croate rêvé par Kiev. Par ailleurs, le Kremlin a rappelé (de concert avec les présidents des 2 républiques du Donbass) qu'il serait pertinent et constructif que les Républiques de Donetsk et Lugansk s'assoient aussi à la table des négociations, ce que Kiev refuse obstinément.
Des négociations visant à trouver une solution pacifique à un conflit armé mais d'où est exclu l'un des deux belligérants ! "Bizarre bizarre... vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre !" |
Cependant les plus optimistes continuaient à s'accrocher aux maigres décisions prises lors de ce sommet de Paris :
- Application d'un cessez le feu réel sur la ligne de front
- Modification de la constitution ukrainienne pour y intégrer un amendement sur le statut spécial régional.
- Ouverture de nouveaux points de passage sur la ligne de front pour la population civile ( block posts).
- Démilitarisation de 3 nouvelles zones du front, par le retrait bilatéral des troupes de 1 kilomètre minimum.
- Echange de prisonniers avant la fin de l'année sur le principe de "tous pour tous" prévu dans les accords.
Ces différents points adoptés à Paris devaient être définis dans leur mise en oeuvre lors de la réunion suivante du groupe tripartite réalisée à Minsk le 18 décembre.
Or, comme à leur habitude depuis la première réunion de travail en 2015, les représentants de Kiev ont cherché à saboter les résolutions communes prises à Paris quelques jours plus tôt, soit dans les actes réalisés sur le terrain, soit dans les nouvelles exigences posées sur la table des négociations. Prenons quelques exemples :
- CESSEZ LE FEU : Malgré une légère diminution des tirs observée (comme toujours en cette période festive de fin d'année) le "mode silence n'est appliqué nulle part sur le front par Kiev. Ainsi pendant la semaine qui a suivi la réunion des 4 à Paris, les forces ukrainiennes ont tir 42 obus d'artillerie de 122 mm, 111 obus de mortier de 120 et 82 mm, 192 grenades de divers types ( AGSvet grenade à fusil) et tiré 111 obus de véhicule de combat d'infanterie BMP.
- MODIFICATION DE LA CONSTITUTION : Kiev refuse toujours d'ouvrir sa constitution à un statut spécial régional et cherche à remplacement cet amendement demandé par les accords de Minsk par une simple loi qui sera votée au parlement avec une majorité réduite et surtout qui pourra être abrogée tout aussi rapidement !
- DÉMILITARISATION DE ZONES : Alors que la démilitarisation de 3 nouvelles zones de contact est évoquée depuis la réunion des 4 à Paris, les observateurs déployés sur le front observent que sur 2 des 3 précédentes zones, les forces ukrainiennes, soit y sont revenues (Stanista Luganskaya en RPL) soit rechignent à en partir (secteur Petrovsky en RPD). De plus, contrairement aux représentants des républiques du Donbass), aucune proposition n'a été faite par Kiev pour les prochaines zones à démilitariser.
- ÉCHANGE DE PRISONNIERS : Kiev demande des délais d'enquête administrative pour une quarantaine de prisonniers inscrits sur la liste des échanges prévus, et d'ores et déjà refuse la procédure pour 11 prisonniers détenus officiellement dans ses prisons. Debplus Kiev refuse de donner des informations sur des milliers de personnes disparues dont le plus grand nombre est certainement détenu dans les prisons secrètes du SBU (services secrets ukrainiens).
- Etc.
On pourrait multiplier pendant des pages toutes les actions de sabotage et les provocations de Kiev visant à faire échouer les maigres résolutions cherchant à frayer un chemin pour la Paix dans le Donbass. De toute évidence Kiev ne veut pas appliquer des accords qu'il cherche en plus à interpréter et modifier à la sauce des nationalistes et du "parti de la guerre" qui tient toujours le gouvernement en laisse.
Et la prochaine réunion du groupe de travail n'est pas avant janvier....
En attendant les forces ukrainiennes continuent à s'amasser aux portes des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk, comme le montre cette vidéo amateur d'un train ukrainien en provenance de Kiev et à destination du Donbass que je partage ici en conclusion.
Kiev sait au moins quelles sont ses intentions réelles !
Kiev sait au moins quelles sont ses intentions réelles !
Erwan Castel
20 décembre : un convoi militaire ukrainien achemine vers le Donbass
des matériels d'assaut (BMP, MTLB, OBUSIERS etc.)
des matériels d'assaut (BMP, MTLB, OBUSIERS etc.)