Enjeux et menaces des frontières
Lorsqu'en 2014, l'armée ukrainienne sous le masque d'une "Opération Spéciale Antiterroriste" rencontre une forte résistance de la part des populations du Donbass et de leurs groupes d'autodéfense, Kiev va rapidement chercher à reprendre le contrôle des frontières avec la Russie, pour tenter de bloquer l'afflux de volontaires venant défendre le Donbass et mettre en place une asphyxie des régions séparatistes.
Pendant l'été 2014 différents "chaudrons" vont détruire les ambitions de Kiev et renforcer par la perte de très nombreux matériels de ses 2 corps blindés envoyés au Sud-Est du Donbass la capacité de résistance militaire des jeunes républiques de Donetsk et Lugansk.
Depuis 6 ans, le contrôle de leurs frontières par les jeunes républiques leur permet de mettre en échec les tentatives de blocus médiatique, administratif, économique, humanitaire et logistique entreprises par l'Ukraine, et ceci grâce à des échanges réalisés avec une Russie qui soutient leur volonté de choisir librement leur destinée et de résister à l'agression russophobe occidentale dirigée contre elles.
En dehors du fait et principe que le contrôle de leurs frontières est le symbole de la souveraineté des républiques du Donbass et de leurs choix d'échanges avec la Russie, sa perte reviendrait à leur poser les têtes de leurs population sur le billot des bourreaux ukrainiens.
En dehors du fait et principe que le contrôle de leurs frontières est le symbole de la souveraineté des républiques du Donbass et de leurs choix d'échanges avec la Russie, sa perte reviendrait à leur poser les têtes de leurs population sur le billot des bourreaux ukrainiens.
En effet, les menaces que représenteraient le contrôle ukrainien des frontières du Donbass avec la Russie sont plus que jamais actuelles même dans le cadre d'accords de Minsk que Kiev n'a depuis 5 ans jamais respecté. Ce contrôle des frontières d'un territoire séparatiste qui sur le plan international reste toujours sans statut reconnu et donc ukrainien donnerait au gouvernement de Kiev toujours sous la coupe des nationalistes l'opportunité d'enfermer les populations de Donetsk et Lugansk dans une nasse mortelle et d'y pratiquer une épuration ethnique totale. Et ce scénario n'est pas une vue d'une paranoïa propagandiste mais bien un projet moult fois déclaré par le "parti de la guerre" ukrainien et confirmé récemment encore par une note émanant du Conseil National de Sécurité et de Défense de l'Ukraine, et qui n'est autre qu'un programme d'éradication et de remplacement des populations russes du Donbass !
Car ne nous leurrons pas "contrôler les frontières" du Donbass signifie pour Kiev les fermer pour mettre les populations de Donetsk et Lugansk sous les bottes des bataillons nationalistes, du SBU, et du parti de la guerre qui sévissent déjà dans leurs territoires occupés par l'armée ukrainienne.
Car ne nous leurrons pas "contrôler les frontières" du Donbass signifie pour Kiev les fermer pour mettre les populations de Donetsk et Lugansk sous les bottes des bataillons nationalistes, du SBU, et du parti de la guerre qui sévissent déjà dans leurs territoires occupés par l'armée ukrainienne.
Voilà pourquoi au lendemain des beaux discours diplomatiques consensuels de la dernière réunion du "format Normandie", le bon sens et la real politik ont repris le dessus et invité le Président Poutine à formuler cette crainte en forme d'avertissement concernant ce contrôle des frontières du Donbass espéré par Kiev.
Erwan Castel
Source de l'article : RT
Ukraine : Poutine redoute un second Srebrenica
si Kiev reprend le contrôle de la frontière Est
Au lendemain de la réunion du sommet «format Normandie», le président russe a exprimé ses craintes quant à une aggravation du conflit dans l’est de l’Ukraine si Kiev reprenait le contrôle de la frontière avec la Russie.
Vladimir Poutine a mis en garde contre une aggravation de la situation dans la zone de conflit dans l'est de l'Ukraine si Kiev reprenait le contrôle de la frontière avec la Russie actuellement administrée par des rebelles est-ukrainiens.
«La loi d'amnistie n’a toujours pas été adoptée. Nous nous étions mis d'accord en 2015 [lors des accords dits de Minsk II], il y a des décisions qui ont été prises, mais rien ne fonctionne. Et la partie ukrainienne pose toujours comme question : donnez-nous la possibilité de fermer la frontière par nos troupes. Mais j’imagine ce qui va se passer ensuite : ce sera Srebrenica.» Dans cette ville de Bosnie orientale à majorité musulmane, au moins 8 000 hommes bosniaques ont été tués par l'armée de la République serbe de Bosnie (Republika Srpska) en juillet 1995.
L'avertissement du président russe intervient au lendemain de sa première rencontre avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à Paris où se déroulait le sommet au «format Normandie».
La fin du conflit entre le gouvernement ukrainien et les forces des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, qui bordent la Russie, était l'un des principaux points à l'ordre du jour.
Les accords de Minsk II prévoient un cessez-le-feu dans la zone du conflit, le retrait des armes lourdes des troupes ukrainiennes et rebelles, l’élargissement de l’autonomie des régions de Donetsk et de Lougansk, assorti d'une réforme constitutionnelle de l’Ukraine qui permettra de remplir cette dernière condition, de même que l’échange des prisonniers et l’octroi d'une amnistie à tous les participants du conflit.