Ne pas oublier, ne jamais pardonner
Souvent les gens me demandent si un jour le Donbass et l'Ukraine pourraient à nouveau se réunir.
La réponse est Non !, car cette guerre décidée par Washington et Kiev il y a bientôt 4 ans a définitivement rompu les amarres entre l'Ukraine et cette région russe que Lénine lui avait rattaché en 1928 pour la doter d'un potentiel industriel.
Certes, tous les pays ont connu des conflits, mais celui ci apporte par sa dimension de guerre civile et surtout son caractère génocidaire un sel qui empêchera aux plaies de l'Histoire de se refermer. Un vétéran de la seconde guerre mondiale rencontré à Debalsevo disait en parlant des ukrainiens "ils sont pires que les nazis car ils bombardent les villes et un peuple qui hier étaient du même pays".
Aujourd'hui des stèles fleuries bornent tous les quartiers de Donetsk rappelant l'horreur d'une guerre dont les canons tonnent toujours aux portes de la cité.
La population du Donbass ne pourra jamais oublier ni pardonner...
Je vis dans un quartier où la population si elle est restée debout dans la tourmente n'en est pas moins traumatisée par ce qu'elle a enduré depuis 4 ans. Ici chaque habitant a été victime ou témoin direct des crimes commis dans sa rue depuis 4 ans par l'armée ukrainienne.
Parmi les souvenirs sanglants qui marquent à jamais ce quartier au Nord de Donetsk, est celui du bombardement du 30 janvier 2015 :
Ce bombardement ukrainien,qui intervient au plus fort des combats pour la reconquête de l'aéroport il y a 3 ans exactement, faucha 12 vies innocentes, blessant 30 autres et terrorisant cette partie d'Oktyabrsky, quartiers civils pourtant éloignés du front.
Ce jour là, à Oktyabrsky (district de Kuybishevsky), des centaines de personnes civiles dont les vies sociales ont été anéanties par la guerre font la queue devant le le centre culturel "DK" utilisé pour la distribution d'aides alimentaires quand plusieurs obus explosent précisément au lieu et à l'endroit où elles sont rassemblées.
Généralement il n'y a pas de hasard dans cette guerre car le même jour c'est une station de bus qui est frappé dans Donetsk et ce type de bombardement terroriste continue toujours et encore malgré le cessez le feu signé à Minsk.
Mais le pire pour moi, qui me trouvait ce jour là en partance pour Donetsk via Moscou, reste la complicité de mon pays à ces crimes de guerre. Car entre la collaboration des gouvernements cupides et l'indifférence de leurs populations lâches, la France où je suis né, ce pays qui signa tant de belles pages de l'Histoire européenne, et par extension l'Occident, m'inspirent aujourd'hui plus de dégoût et de honte que de fierté.
Cette guerre, que tentent de cacher ses commanditaires occidentaux et ses exécuteurs ukrainiens, aurait fait nous dit-on un peu plus de 10 000 morts au cœur de l'Europe.
Foutaise ! et les français que nous sommes, déployés sur le front pour certains depuis 3 ans, savons bien qu'il existe, comme dans le temps de toute guerre, une double comptabilité macabre. La réalité est toujours atténuée lecteurs des combats, pour ne pas contredire sa propre propagande ou nourrir celle de l'ennemi. En réalité ce chiffre de 10 000 (civils et militaires) peut malheureusement être au minimum doublé. D'ailleurs, une note des services de renseignement allemands avançait quand à elle des 2015 le chiffre de 50 000, tandis qu'un rapport ukrainien fin 2017 évoquait 10 000 tués rien que pour les forces de Kiev.
Si les Occidentaux envoient à nouveau leur marionnette ukrainienne dans une nouvelle offensive contre le Donbass, il faudra alors craindre le pire, car les forces de Kiev depuis 3 ans se sont renforcées considérablement en équipement et effectif et que la population civile dans sa majorité est revenue vivre dans ses villes un temps désertées.
Aussi, Plus que jamais il ne faut pas baisser la garde dans les combats menés contre ces massacres perpétrés au cœur de l'Europe 75 ans après la seconde guerre mondiale.
Dans les tranchées militaires, humanitaires ou celles de l'information nous devons être chaque jour plus nombreux et vigilants pour ne pas être condamner à revivre une nouvelle tragédie européenne.
Erwan Castel