L'étau étasunien se resserre
Un article à priori hors sujet
Et pourtant, l'Ukraine, la Syrie et maintenant l'Arménie et le Kazakhastan par exemple ne sont que les anneaux d'un même anaconda lancé par le banksterisme international pour étrangler la Russie qui refuse de se soumettre à sa dictature de la marchandise...
Je n'aime pas le satisfecit simpliste récurant concernant l'échec de la stratégie hégémonique étasunienne en Syrie. Certes les djihadistes sont globalement anéantis par les forces de la résistance (Syrie Iran Russie) mais globalement ils ont aussi rempli leur mission à savoir : incendier un pays non aligné, paralyser son développement international et ouvrir la porte à une occupation atlantiste du géostratégique Nord de son territoire (ressources plus frontière avec l'Iran).
Pire que cela: non seulement l'impérialisme étasunien est loin de lâcher prise en Syrie malgré les beaux discours de Trump, mais il multiplie ses attaques autour de la Russie, son ennemi idéologique, économique et militaire le plus important et qui l'empêche de finaliser un Nouvel Ordre Mondial esclavagiste.
Si l'Arménie fait un peu parler d'elle, en revanche le rapprochement entre le pouvoir du Kazakhstan et les USA est quasiment passé inaperçu. Et pourtant pour Moscou ce basculement de cette tour de l'Asie centrale dans le camp atlantiste serait une catastrophe géostratégique pour Moscou au minimum (et certainement pire) de la portée du changement de pouvoir en Ukraine opéré en 2014 par les séides de Washington.
En effet le Kazakhstan devenu indépendant en 1991 peut être considéré comme le "ventre mou" de la Fédération de Russie avec qui il partage plus de 7000 kilomètres de frontière faiblement défendues côté russe mais le long de laquelle passe le réseau ferroviaire transibérien qui est le cordon ombilical Est-Ouest de la Fédération.
Poursuivant inlassablement la stratégie d'encerclement de la Russie entamée au XIXeme siècle par la thalassocratie britannique, les USA cherchent depuis la chute de L'URSS à contrôler le couloir transcaucasien de cette Asie centrale dans laquelle la Russie dispose de portes économiques majeures vers les mers chaudes.
Pakistan, Ouzbékistan, Afghanistan par exemple sont déjà tombés sous l'influence des néocons étasuniens (même si dans "le tombeau des empires" ils ont du mal à s'imposer) et le Kazakhstan représente avec l'Iran une des dernières pièces majeures à conquérir situées au Sud de l'échiquier russe .
Exactement comme pour l'Ukraine, les USA agitent le miroir aux alouettes de partenariats économiques avec les occidentaux (et qui vont rapidement devenir exclusifs) pour avancer leurs pions militaires, véritables objectifs de cette stratégie mondialiste russophobe.
Ainsi un accord vient d'être signé par le Kazakhstan pour autoriser l'implantation de sites logitiques pour les opérations militaires atlantistes en Afghanistan (Aktau et Kuryk dans le Nord de la Mer Caspienne)...
On connaît la chanson : d'abord hangar de transbordement puis du personnel de sécurité, une station radar, des unités de défense puis une base aéronavale avec ici certainement à moyen terme un arsenal de construction navale pour une flotille en mer Caspienne.
A court terme, la mer Caspienne comme la mer Noire ou la mer Baltique risque donc de devenir le théâtre d'affrontements géostratégiques majeurs entre Russie et USA auxquels il faudra rajouter également la Chine qui étend également sa zone d'influence dans cette Asie centrale.
Pour la Fédération de Russie, il ne reste pas beaucoup d'options en dehors de la capitulation pour résister à l'étranglement de son empire ou la contre attaque violente.
La composition du nouveau gouvernement de Vladimir Poutine qui sera révélée début mai va nous indiquer la ligne envisagée par le Kremlin :
Soit la Russie persiste dans sa faiblesse de croire encore aux règles faussées du Droit international et continue a appeler les occidentaux ses "partenaires", alors dans ce cas, elle est condamnée à perdre sans même faire la guerre.
Soit la Russie considère enfin les occidentaux pour ce qu'ils sont à savoir ses ennemis mortels autoproclamés et qui usent de tous les moyens légaux et illégaux pour lui nuire.
Dans ce cas il lui faut accepter le combat et oublier également, jusqu'à la victoire finale, les règles de la guerre et du droit international.
Car notre postmodernité amorale, qui est la phase terminale d'un cycle civilisationnel, se caractérise surtout par une violation des règles du combat par l'impérialisme de la marchandise.
Or pour gagner une partie face à un tricheur qui a corrompu l'arbitre, soit on triche également, soit on l'abat.
Erwan Castel