Des mauvais souvenirs en surface
Une demi-douzaine de "blok posts" renforcés viennent d'apparaître au milieu des routes d'accès entre Donetsk et Oktyabrsky. Bunkers en béton et chicanes de ralentissement occupés par des groupes de combat sur pied de guerre.
Depuis 3 ans on n'avait pas observé une telle activité militaire de cette importance à l'arrière de la 1ère ligne et au cœur de la zone civile.
Alors que les menaces d'offensive ukrainienne reviennent régulièrement alimenter les chroniques de guerre depuis l'été 2015, c'est la première fois que de telles mesures défensives fortes et durables sont à nouveau organisées sur fond d'une loi de réintégration du Donbass votée à Kiev et d'un contexte international russophobe de plus en plus scabreux.
Depuis 2 jours c'est le sujet principal des conversations de rencontre entre les riverains de ce quartier bombardé au Nord de Donetsk et qui présente encore les très nombreux stigmates de la guerre autour de son épicentre aéroportuaire.
Cette ceinture armée qui semble isoler ce quartier du reste de la ville (des habitants m'ont dit : "on a l'impression d'être du côté ukrop"), rappelle des souvenirs pénibles aux familles qui entre Peski et Spartak subirent les pires bombardements ukrainiens sur les civils depuis le début de la guerre, principalement entre septembre 2014 et février 2015...
Alors que les mains s'échangent les traditionnels gâteaux de Pâques, les crépitements des rafales et des canons à l'entour font naître à nouveau des lueurs d'inquiétude dans les regards silencieux guettant à nouveau l'horizon par delà les ruines...
Erwan Castel