Combat à Promka
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A la mitrailleuse légère PKM, "Snak" le Commandant de compagnie venu en renfort sur un créneau de "forteruine" |
Il arrive de plus en plus fréquemment que les échanges de tirs quotidiens que nous vivons sur le front de Yasinovataya dégénèrent en combat plus intenses et prolongés. Les positions étant très rapprochées (entre 100 et 500 mètres) et nombreuses (pas moins de 12 postions ennemies sur un front de 800 mètres) cela donne lieu à des feux précis et nourris et qui peuvent être suivis éventuellement d'un assaut rapide.
Samedi 28 avril 2018
Ce matin à 10 h00, un vif échange de tirs a eu lieu sur le secteur que nous défendons entre Yasinovataya et Avdeevka.
Pendant plus d'une demi heure, avec le renfort d'une partie de notre armement d'appui (missiles antichars et mortiers de 82mm) nous avons pu riposter et "traiter" les positions ukrainiennes qui depuis des mois ne cessent de nous harceler jour et nuit.
Extrait de 30 secondes au début de l'accrochage
Aucune perte n'est à déplorer de notre côté, l'unité pouvant désormais mener la défense de son secteur solidement retranchée dans une "forteruine" renforcée ces dernières semaines par des dizaines de piliers et des centaines de sacs de sable.
Une mitrailleuse légère (c'est relatif !) au repos après coup de nerf de quelques 300 cartouches de 7.62mm |
A l'issue de l'accrochage entre positions, au milieu de la poussière et des étuis de munitions vides, les canons des armes refroidissent et les hommes recomplètent leurs chargeurs, la cigarette au coin d'un sourire, échangeant leurs commentaires sur l'orage d'acier qui vient de balayer le secteur.
Ce nouvel épisode de cette guerre des tranchées menée dans le Donbass depuis plus de 3 ans est la conséquence logique d'un front qui est "grignoté" depuis 2 ans par les forces ukrainiennes, et ceci en complète violation des accords de Minsk.
Oleg en relève vers un poste renforcé à proximité de la première ligne ukrainienne située à 150 mètres environ. |
Aujourd'hui les avant postes ukrops sont arrivés au contact de la première ligne de défense républicaines, provoquant d’inévitables escarmouches quotidiennes qui évoluent fréquemment en combats plus intenses.
A nouveau le chant des oiseaux et les cris éraillés des faisans se font entendre au mileu des ruines, tandis qu'à leurs postes de garde les sentinelles du moment continuent de surveiller par delà les casemates ennemies endommagées l'arrivée probable d'un prochain round...
Erwan Castel
Point de situation après le combat "Shakespeare" au premier plan et "Zaets" sous l'escalier. |
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