Maintenant ou jamais !

Kiev doit maintenant attaquer ou se retirer !


Entretenir une force d'assaut de près de 100 000 hommes sur les starting blocks d'une ligne de front active pendant des mois et même des années mais sans rien engager de vraiment décisif est tout simplement impossible et même suicidaire pour n'importe quel pays, surtout si, comme l'Ukraine, il subit déjà un effondrement socio-économique majeur et une crise politique grave.

Depuis 2 ans et demi, malgré un naufrage général, le gouvernement de Kiev persiste effectivement à entretenir le mythe d'une invasion russe dans le Donbass et surtout cette hallucinante "Opération Spéciale Antiterroriste" (ATO) qui est officiellement engagée contre elle et qui semble avoir atteint aujourd'hui le paroxysme de son déploiement offensif autour des Républiques populaires de Donetsk et Lugansk.

En effet, le renforcement opérationnel de l'armée ukrainienne sur la ligne de front du Donbass, qui a commencé petit à petit début 2016 semble être aujourd'hui achevé. Kiev a déployé au plus près des lignes républicaines un dispositif d'assaut fort de 90 000 hommes permettant de déclencher dans plusieurs secteurs du front des attaques importantes.


Ce déploiement ukrainien est articulé autour de 4 forces distinctes: 3 Groupes Tactiques Séparés ("OTG Mariupol", "OTG Donetsk", "OTG Lugansk") en première ligne et 1 "Réserve opérationnelle" répartie à l'arrière du front. Chacune de ces forces dispose d'un effectif globalement similaire d'environ 16 à 17 000 hommes, appuyés par une force blindée d'environ 80 à 100 chars d'assaut, 500 véhicules de combat d'infanterie, 40 Lance-Roquettes Multiples (LRM), 260 pièces d'artillerie lourde et mortiers, 300 systèmes d'arme antichar, et un peu moins de 400 systèmes de défense anti-aérienne. 

Cependant il faut noter que l'effectif des chars de combat et des LRM de la "Réserve opérationnelle" est supérieur à celui d'un OTG du front.

Les forces ukrainiennes sont organisées autour de plusieurs brigades interarmes qui s'égrènent sur des sections régulières et égales des plus de 300 kilomètres de la ligne de front. Dans une brigade d'infanterie nous trouverons des unités motorisées sur BTR, mécanisées sur BMP, mais aussi des unités d'appuis blindées et artillerie intégrées. 

Il faut rajouter à ces unités de mêlée : 
  • 3 brigades d'artillerie (équipées essentiellement d'obusiers de 152mm) et dont les unités peuvent soit être engagées pour des appuis feu massifs, soit renforcer les appuis des brigades d'infanterie. 
  • 2 à 3 petites unités navales présentes dans la zone maritime de Mariupol, 
  • 60 groupes de forces spéciales fortes de type "DRG"
  • 1 groupe aérien de chasseurs bombardiers et d'hélicoptères d'assaut (5 escadrilles de chasseurs soit au total : 9 Sukhoï 24, 15 Sukhoï 25, 10 Mig 29, 11 Sukhoï 27 ; et 3 escadrilles d'hélicoptères : 9 MI8 et 8 MI24)
Concernant la force de réserve opérationnelle l' "ATO" dispose d'une brigade d'infanterie à l'arrière de 3 brigades déployées sur le front, ainsi que d'une brigade blindée positionnée à la charnière du secteur central  "OTG Donetsk" et donc capable d'intervenir rapidement sur son secteur ou sur celui de la capitale politico économique du Donbass rebelle. Ces positionnements des brigades blindés comme ceux des brigades d'artillerie qui sont près du secteur centre du front (Donetsk) montrent bien que cette zone reste l'objectif principal politique et militaire de Kiev.

Alors que la doxa propagandiste de Kiev prétend que son armée résistent à une invasion russe,   le déploiement opérationnel de ses unités sur le front démontre au contraire une articulation correspondant à une stratégie offensive, que confirment d'ailleurs les principales attaques principalement réalisées entre le secteur de Donetsk et celui de Gorlovka avec comme axe principal la zone de Avdeevka.

Aujourd'hui Kiev est comme un tireur à l'arc qui a bandé au maximum son arme et ne peut plus attendre longtemps sans risquer de s'épuiser complètement. Pour engager son armée dans une offensive majeure, l'Etat major ukrainien n'a pas beaucoup d'options viables :
  • Enlever une ville secondaire d'importance stratégique comme Debalsevo, Dokuchaiesk ou Yasinovataya par exemple
  • Percer le front vers la frontière russe pour couper  l'axe logistique Ouest et isoler les forces républicaines déployées au Sud
  • Tenter d'encercler une ville de première importance comme Gorlovka par exemple
Personnellement j'ai du mal à imaginer l'armée ukrainienne s'engager dans un assaut frontal et profond contre des zones urbaines fortement défendues (Donetsk, Lugansk, Gorlovka) qui seraient à coup sûr des tombeaux pour ses véhicules blindés et des soldats qui peu motivés. 
Un tel assaut demanderait en effet des ressources humaines et logistiques énormes que ne dispose pas actuellement Kiev, car malgré sa supériorité numérique factuelle (3.5 contre 1 environ) elle reste insuffisante pour un assaut urbain qui demander un rapport de force de 5 contre 1 minimum et surtout une force aérienne d'assaut beaucoup plus importante que les débris volants, rescapés de 25 années d'abandon budgétaire et de combats qui en 2014 ont décimé et qui depuis n'osent pas s'approcher des missiles antiaériens républicains.

De plus des combats dans ces zones urbaines fortement habitées provoqueraient d'inévitables pertes civiles importantes, qu'il serait impossible de cacher à l'opinion occidentale pour qui alors, (comme en Syrie) une intervention russe deviendrait même légitime.

Il reste l'option pour Kiev de tenter de déstabiliser le front et menacer des centres névralgiques républicains pour forcer une intervention russe qui sera aussitôt utiliser pour dénoncer toute forme de dialogue avec Moscou.

Quelle que soit la décision de Porochenko, il ne pourra pas entretenir une telle force militaire en alerte indéfiniment car elle provoque une érosion budgétaire, militaire et morale qui ne fait qu'accélérer la chute de ce régime fantoche installé par Washington sur la Maïdan.

Kiev doit maintenant jeter l'éponge ou foncer vers un KO militaire. 

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Source de l'article :


L'avenir de l'armée ukrainienne si elle ne quitte pas le Donbass

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