Le changement dans la continuité...
Trump serait-il tombé dans le piège d'Avdeevka ?
Depuis le 3 février 2017, après une nuit de bombardements infernaux sur Donetsk, un calme quasi inquiétant est revenu dans la capitale de la République Populaire de l'Ouest du Donbass, tandis que le sort de la Novorossiya est à nouveau au centre des discussions diplomatiques internationales.
Pourtant, depuis le 29 janvier 2017, la reprise des combats allaient crescendo, les attaques ukrainiennes atteignant leur paroxysme dans la soirée du 2 février avec une série de violents bombardements répétés dans le coeur de Donetsk avec de très gros calibres, roquettes "Grad" de 122 mm (Rond point du mineur), 152mm (près de la gare), ou roquettes "Uragan" de 220 mm (Rond point Motel).
Le 4 février en même temps que cette "pause" des bombardements que beaucoup ici espèrent voir se prolonger on apprenait que les présidents ukrainien et étasunien se sont entretenus en urgence au téléphone, Porochenko doublant ainsi par le son des canons la rencontre prévue entre Trump et Poutine.
Cela confirme que cette offensive de Kiev répondait autant à des objectifs politico-diplomatiques que militaires, comme le prouve le tapage médiatique russophobe fait autour de cette reprise violente des combats pourtant initiée par l'armée ukrainienne. Et les néo-conservateurs par l'intermédiaire des grands médias qu'ils contrôlent veulent tellement instrumentaliser cette escalade pour saboter le rapprochement entre Washington et Moscou, que l'on peut se demander si elle n'a pas été déclenchée dans cette intention. comme d'habitude accusée encore de tous les maux de la terre.
Après avoir recommencé à partir de décembre, comme ailleurs sur le front, des "sauts de crapaud" à travers la zone neutre en direction de la route reliant Donetsk à Gorlovoka et Lugansk, les forces ukrainiennes ont lancé une offensive dans le secteur de la station d'épuration d'eau située entre Yasinovataya (côté républicain) et Avdeevka (occupé par l'armée ukrainienne).
A partir du 29 janvier 2017, différents assauts ukrainiens ont été réalisés sous des appuis massifs de tirs d'artillerie qui ont également rapidement traité l'ensemble des quartiers Nord de Donetsk et de Makeevka, tandis que les combats s'étendaient plus au Sud jusque dans le secteur de Spartak. Les opérations offensives ukrainiennes se sont arrêtées brutalement dans la nuit du 2 au 3 février, peu de temps après un pilonnage avec des roquettes "Uragan" (220mm) du rond point "Motel" situé dans l'Est de Donetsk.
Il est difficile de dresser un bilan tactique et humain précis des combats qui ont eu lieu pendant 5 jours complets sur cette ligne de front Nord de Donetsk, tant l'occultation des pertes subies et l'exagération des victoires obtenues sont encore actives au niveau des deux propagandes qui continuent logiquement la guerre dans le silence des canons...
Ce que l'on peut néanmoins dégager de cette nouvelle éruption de la guerre dans le Donbass :
Du côté ukrainien: une tribune politico-médiatique sanglante
Les premiers bilans militaires réels qui bousculent la propagande officielle font état de pertes considérables subies par les unités ukrainiennes engagées au Nord de Donetsk. Plusieurs informations confirment les estimations de près de 150 tués et des centaines de blessés : évacuation des blessés civils des hôpitaux, couloir aérien sanitaire etc., tandis que sur le terrain les troupes d'assaut de Kiev n'ont pas réussi à percer les lignes de défenses républicaines, tout au plus ont réussi à grignoter encore quelques dizaines de mètres de la zone "grise" située entre les lignes... Je reviendrai sur le bilan tactique dans un prochain article dès que possible...
En revanche sur le plan politico-médiatique Kiev a réussi a projeter à nouveau le conflit du Donbass sur l'avant plan de la scène internationale, organisant autour des événements militaire la mise en scène d'une inversion accusatoire victimaire orchestrée par les médias occidentaux pour manipuler encore l'opinion:
Les néo-cons via Kiev tentent de forcer la main de Trump
En effet, appuyées par une propagande russophobe exacerbée dans les médias, on a pu observer que les premières réactions officielles des portes paroles étasuniens commentant la situation en Avdeevka étaient à l'opposé de la rhétorique de campagne du nouveau Président Trump. C'est le cas par exemple de l'intervention à l'ONU de l'ambassadrice étasunienne Nikki Halley qui a repris à la virgule près le discours russophobe viscéral et malhonnête de l'administration néoconservatrice Obama, en demandant "une claire et ferme condamnation des actions de la Russie" en Ukraine, le maintien des sanctions économiques "jusqu'à ce que la Russie redonne le contrôle de la péninsule de Crimée à l'Ukraine", et que "les séparatistes qu’elle soutient ne respecteront pas la souveraineté et le territoire de l’Ukraine"
Et pourtant en août dernier le candidat Trump, reconnaissant l'identité russe de la majorité de la population de Crimée, évoquait la nécessité de mettre fin à cette crise et de lever les "sanctions" économiques contre Moscou. Voilà pourquoi après l'élection en décembre de ce tonitruant Président qui promet d'abandonner la politique expansionniste militaro-industrielle étasunienne, un vent de panique s'est emparé du pouvoir ukrainien. En effet Kiev qui est le dernier avatar de la bande à Soros, craint de voir se réaliser un rapprochement Moscou-Washington débouchant sur l'abandon des sanctions économiques contre la Russie et des aides militaro-économiques à l'Ukraine.
On peut donc facilement imaginer la possibilité que cette "opération Avdeevka" ait été menée tambour médiatique battant dans le seul but d’entraîner, grâce à une campagne d'inversion accusatoire habituelle, la nouvelle équipe de la Maison Blanche dans une nouvelle crispation internationale russophobe, et de saboter un éventuel rapprochement avec Moscou qui prévoyait de négocier le retour d'une Ukraine indépendante "hors blocs" un traité de paix en Syrie avec Assad et un retrait de l'OTAN des frontières de la Russie (conformément à la définition réalisée sous Ronald Reagan à la chute de l'URSS)
La question aujourd'hui n'est pas tant de savoir si Trump a caché son jeu ou pas mais de connaitre quelle est réellement aujourd'hui sa marge de manœuvre, car on évoque de plus en plus une véritable cabale du système qui veut à tout prix l'éjecter du pouvoir (impeachment) le paralyser via le congrès, quand ce n'est pas l'éliminer physiquement !
Et il n'y a pas que le dossier ukrainien ! Récemment, les premiers pas de la nouvelle administration étasunienne vis à vis du Moyen Orient sont également surprenants par rapport à la rhétorique Trump, par exemple, l'Arabie saoudite et des Emirats du Golfe qui financent le terrorisme international sont exclus de la liste noire des pays islamistes, et l'Iran est a nouveau menacé de rétorsions économiques et militaires...
Bien sûr dirons certains "il faut laisser le temps au temps" et attendre de voir quel cap va réellement prendre la nouvelle administration étasunienne, mais lorsqu'on voit le profil des nouveaux responsables on peut se demander si ils ne sont pas imposés par un "pouvoir profond" qui a déjà pris en otage le nouveau locataire de la Maison Blanche, qui veut imposer une incohérence et faire déraper la nouvelle politique étasunienne.
Personnellement même si le sabotage diplomatique international fait certainement partie des objectifs de la nouvelle offensive ukrainienne qui a embrasé le front depuis le 29, j'ai du mal à imaginer qu'il en soit la seule motivation. En dehors du business qu'elle représente pour les oligarques ukrainiens voici 3 autres avantages offerts par cette "opération Avdeevka"
En attendant à Donetsk, dans le secteur de l'aéroport,, quelques détonations erratiques ont résonné hier soir du côté de Avdeevka de Donetsk avant de disparaître dans la nuit glaciale rappelant toujours que la menace reste là, tapie aux portes de la cité endormie sur laquelle veillent imperturbables et victorieux les défenseurs du Donbass.
Sources de l'article :
- Réseau International : Ukraine; Trump-Russie, un mauvais début
- Reuters : Trump dit que les USA vont travailler avec Kiev et Moscou pour la paix
Pourtant, depuis le 29 janvier 2017, la reprise des combats allaient crescendo, les attaques ukrainiennes atteignant leur paroxysme dans la soirée du 2 février avec une série de violents bombardements répétés dans le coeur de Donetsk avec de très gros calibres, roquettes "Grad" de 122 mm (Rond point du mineur), 152mm (près de la gare), ou roquettes "Uragan" de 220 mm (Rond point Motel).
Le 4 février en même temps que cette "pause" des bombardements que beaucoup ici espèrent voir se prolonger on apprenait que les présidents ukrainien et étasunien se sont entretenus en urgence au téléphone, Porochenko doublant ainsi par le son des canons la rencontre prévue entre Trump et Poutine.
Cela confirme que cette offensive de Kiev répondait autant à des objectifs politico-diplomatiques que militaires, comme le prouve le tapage médiatique russophobe fait autour de cette reprise violente des combats pourtant initiée par l'armée ukrainienne. Et les néo-conservateurs par l'intermédiaire des grands médias qu'ils contrôlent veulent tellement instrumentaliser cette escalade pour saboter le rapprochement entre Washington et Moscou, que l'on peut se demander si elle n'a pas été déclenchée dans cette intention. comme d'habitude accusée encore de tous les maux de la terre.
Bilan provisoire de l' "Opération Avdeevka"
Après avoir recommencé à partir de décembre, comme ailleurs sur le front, des "sauts de crapaud" à travers la zone neutre en direction de la route reliant Donetsk à Gorlovoka et Lugansk, les forces ukrainiennes ont lancé une offensive dans le secteur de la station d'épuration d'eau située entre Yasinovataya (côté républicain) et Avdeevka (occupé par l'armée ukrainienne).
A partir du 29 janvier 2017, différents assauts ukrainiens ont été réalisés sous des appuis massifs de tirs d'artillerie qui ont également rapidement traité l'ensemble des quartiers Nord de Donetsk et de Makeevka, tandis que les combats s'étendaient plus au Sud jusque dans le secteur de Spartak. Les opérations offensives ukrainiennes se sont arrêtées brutalement dans la nuit du 2 au 3 février, peu de temps après un pilonnage avec des roquettes "Uragan" (220mm) du rond point "Motel" situé dans l'Est de Donetsk.
Il est difficile de dresser un bilan tactique et humain précis des combats qui ont eu lieu pendant 5 jours complets sur cette ligne de front Nord de Donetsk, tant l'occultation des pertes subies et l'exagération des victoires obtenues sont encore actives au niveau des deux propagandes qui continuent logiquement la guerre dans le silence des canons...
Ce que l'on peut néanmoins dégager de cette nouvelle éruption de la guerre dans le Donbass :
Du côté ukrainien: une tribune politico-médiatique sanglante
Devant des hôpitaux locaux saturés, Kiev a du organiser une évacuation sanitaire aérienne de masse vers l'arrière |
En revanche sur le plan politico-médiatique Kiev a réussi a projeter à nouveau le conflit du Donbass sur l'avant plan de la scène internationale, organisant autour des événements militaire la mise en scène d'une inversion accusatoire victimaire orchestrée par les médias occidentaux pour manipuler encore l'opinion:
- Pour attester la théorie d'une agression russe brutale et imprévue, Porochenko, qui en est visite à Berlin le 29 janvier feint la surprise et rentre précipitamment et ostensiblement en Ukraine sous les feux des projecteurs médiatiques.
- Tandis que les médias occidentaux relaient sans la vérifier la propagande de Kiev, un focus exclusif et larmoyant est fait sur la situation humanitaire de la population d'Avdeevka, privée d'eau et d'électricité, au milieu d'un hiver très rigoureux.
- Aucune information ne filtre sur les populations républicaines de ce secteur pourtant dans la même situation et continuellement bombardées. L'Ouest n'évoque qu'une escalade provoquée par les "séparatistes aidés par la Russie".
Résultat la propagande occidentale nous ressort la même recette servie précédemment à Alep avec les djihadistes, en victimisant une population écrasée par le (pro)-russes, et responsabilisant des pays occidentaux qui abandonnent l'Ukraine qui les combat (voir à titre d'exemple la grossière propagande du Washington post du 3 février)
Et pourtant, c'est bien Kiev qui a eu l'initiative de cette nouvelle éruption de la guerre du Donbass, comme le prouvent les actions militaires, le différentiel des pertes enregistrées (le défenseur subissant toujours dans ces assauts ouverts moins de pertes que l'assaillant) jusqu'aux déclarations des responsables militaires ukrainiens pérorant au début des opérations et qui annonçaient comme le Vice ministre ukrainien de la défense: "mètre par mètre, étape par étape, nos gars se sont héroïquement déplacé vers l'avant". En regardant les différents médias ukrainiens, Gordon, Ostrovok, Chaîne TV 112 on peut constater que les militaires de Kiev, à l'opposé de la doxa gouvernemental reconnaissent avoir lancé une offensive au Nord de Donetsk !
Le 3 février les bombardements ukrainiens s’arrêtent brutalement, pour quelles raisons ?
- ? : Pression internationale sur Kiev suite aux bombardements du 2 février de Donetsk
- ? : Abandon de l'offensive ukrainienne qui a échoué et subit trop de pertes et/ou
- ? : Réorientation des opérations à venir dans un autre secteur du front
- ? : Objectif diplomatique atteint avec l'obtention d'un discours étasunien "conforme"
Si la deuxième hypothèse est une réalité, je pencherai personnellement pour la raison diplomatique, ce qui n'exclut pas pour autant que les combats peuvent reprendre dans 2 heures ou 2 jours à Yasinovataya ou ailleurs.
Nikki Haley, la nouvelle ambassadrice étasunienne à l'ONU, incarnation du "changement dans la continuité" |
Et pourtant en août dernier le candidat Trump, reconnaissant l'identité russe de la majorité de la population de Crimée, évoquait la nécessité de mettre fin à cette crise et de lever les "sanctions" économiques contre Moscou. Voilà pourquoi après l'élection en décembre de ce tonitruant Président qui promet d'abandonner la politique expansionniste militaro-industrielle étasunienne, un vent de panique s'est emparé du pouvoir ukrainien. En effet Kiev qui est le dernier avatar de la bande à Soros, craint de voir se réaliser un rapprochement Moscou-Washington débouchant sur l'abandon des sanctions économiques contre la Russie et des aides militaro-économiques à l'Ukraine.
On peut donc facilement imaginer la possibilité que cette "opération Avdeevka" ait été menée tambour médiatique battant dans le seul but d’entraîner, grâce à une campagne d'inversion accusatoire habituelle, la nouvelle équipe de la Maison Blanche dans une nouvelle crispation internationale russophobe, et de saboter un éventuel rapprochement avec Moscou qui prévoyait de négocier le retour d'une Ukraine indépendante "hors blocs" un traité de paix en Syrie avec Assad et un retrait de l'OTAN des frontières de la Russie (conformément à la définition réalisée sous Ronald Reagan à la chute de l'URSS)
La question aujourd'hui n'est pas tant de savoir si Trump a caché son jeu ou pas mais de connaitre quelle est réellement aujourd'hui sa marge de manœuvre, car on évoque de plus en plus une véritable cabale du système qui veut à tout prix l'éjecter du pouvoir (impeachment) le paralyser via le congrès, quand ce n'est pas l'éliminer physiquement !
Et il n'y a pas que le dossier ukrainien ! Récemment, les premiers pas de la nouvelle administration étasunienne vis à vis du Moyen Orient sont également surprenants par rapport à la rhétorique Trump, par exemple, l'Arabie saoudite et des Emirats du Golfe qui financent le terrorisme international sont exclus de la liste noire des pays islamistes, et l'Iran est a nouveau menacé de rétorsions économiques et militaires...
Bien sûr dirons certains "il faut laisser le temps au temps" et attendre de voir quel cap va réellement prendre la nouvelle administration étasunienne, mais lorsqu'on voit le profil des nouveaux responsables on peut se demander si ils ne sont pas imposés par un "pouvoir profond" qui a déjà pris en otage le nouveau locataire de la Maison Blanche, qui veut imposer une incohérence et faire déraper la nouvelle politique étasunienne.
Personnellement même si le sabotage diplomatique international fait certainement partie des objectifs de la nouvelle offensive ukrainienne qui a embrasé le front depuis le 29, j'ai du mal à imaginer qu'il en soit la seule motivation. En dehors du business qu'elle représente pour les oligarques ukrainiens voici 3 autres avantages offerts par cette "opération Avdeevka"
- Pour Porochenko, c'est un moyen efficace de se maintenir au pouvoir en calmant les ardeurs du "parti de la guerre" qui régulièrement avec l'appui de certains responsables comme le ministre de l'intérieur Avakov le menacent d'un coup d'état.
- Pour l'OTAN, c'est mobiliser la population ukrainienne qui est invitée prochainement à se prononcer par référendum sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance, laquelle multiplie ses exercices en commun Kiev, comme aujourd'hui en Mer Noire ("Sea Shield 2017").
- Pour l'armée ukrainienne, c'est continuer sa stratégie des sauts de crapauds et un test réel de mise en oeuvre et coordination d'une opération menée à un échelon important (plusieurs brigades pour les assauts, les appuis feu, la logistique etc...)
En attendant à Donetsk, dans le secteur de l'aéroport,, quelques détonations erratiques ont résonné hier soir du côté de Avdeevka de Donetsk avant de disparaître dans la nuit glaciale rappelant toujours que la menace reste là, tapie aux portes de la cité endormie sur laquelle veillent imperturbables et victorieux les défenseurs du Donbass.
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
- Réseau International : Ukraine; Trump-Russie, un mauvais début
- Reuters : Trump dit que les USA vont travailler avec Kiev et Moscou pour la paix
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