Pour une rébellion européenne

Du mythe à la réalité

Liberale Da Verona, L’enlèvement d’Europe, 1445-1523, huile sur bois, Paris, musée du Louvre. (détail)
Un jour, voulant dominer la petite fille de Poséidon, la belle Princesse phénicienne Europa, fille d'Agénor, le roi de Phénicie, le Maître dieu Zeus se métamorphosa en taureau, et, séduisant la jeune fille par l'apparente pureté de sa robe blanche, il l'enleva pour l'enfermer à Crête, dans son palais au milieu de l'océan...

Cette allégorie qui est un des mythes fondateurs de notre civilisation européenne illustre merveilleusement la ruse et met en garde les Hommes contre les apparences trompeuses et les séductions intéressées. 

L'Union Européenne, en quête de légitimité et de puissance, a eu l'outrecuidance de vouloir reprendre à son compte la symbolique de ce mythe. Or, qu'elle soit victime naïve ou Princesse chevauchant le taureau, on est en droit de se demander au premier abord pourquoi ce qui n'est sur le plan narratif qu'un abus de confiance, un enlèvement et un viol, symbolise t-il aujourd'hui l'Union Européenne, cette vassale de la ploutocratie mondialiste.!
Mais tout bien réfléchi, et surtout dans le contexte géopolitique actuel, le mythe est plutôt juste et devient même réalité, à la différence près que l'Union Européenne, cet organe technocratique servant les intérêts étasuniens, joue plutôt et sans conteste le rôle du taureau que de la victime !.

En effet, dans l'intention de satisfaire un vampirisme systémique vital, la thalassocratie étasunienne, héritière de la stratégie néocolonialiste britannique du XIXème siècle s'est lancé dans une hégémonie mondialiste visant à soumettre les peuples à son esclavage militaro industriel.
Dans cette conquête mondiale, il était nécessaire pour le Nouvel Ordre Mondial de prendre le contrôle du vieux continent, le divisant pour mieux le soumettre à sa volonté.
Les guerres mondiales vont permettre à la puissance militaro-industrielle étasunienne de se construire puis de soumettre l'Europe à ses intérêts, grâce à un scénario de Guerre Froide, dont on comprend aujourd'hui qu'il n'était que prétexte a forcer une dictature de la Pensée Unique dite "occidentale".

C'est ainsi que derrière le bouclier atlantiste immaculé dressé contre une Russie diabolisée, la ploutocratie mondialiste agitant le faux drapeau des dogmatiques "Droits de l'Homme" et de la "Démocratie" a pu légitimer depuis 70 ans la plus énorme conquête impérialiste de l'Histoire humaine...

Un projet d'asservissement nazi aux racines de l'Union Européenne.

Walter Hallstein: 
Un nazi Président de la Commission Européenne


Aujourd'hui l'Union Européenne, à laquelle sont soumis les politiques nationales, n'est plus qu'une administration non représentative dirigée par des hauts fonctionnaires au service des intérêts du Nouvel Ordre Mondial étasunien. Cette mise en esclavage des peuples a été rendue possible grâce à un formatage de la pensée, religieux, politique mais aussi culturel, bercée par la victoire contre le Nazisme et la vision d'un monde manichéen où les vainqueurs qui en écrivent l'histoire linéaire incarnent forcément le Bien luttant contre le Mal !
Et pourtant force est de constater que les principes dictatoriaux ont survécu au nazisme, pour servir le néocolonialisme étasunien...

Occupation militaire, asservissement économique par la dette, conditionnement culturel, diabolisation des identités naturelles, affaiblissement des indépendances politiques etc... autant de domaines convergeant vers une disparition des identités européennes au profit d'une vassalisation à la thalassocratie étasunienne.
Les exemples sont multiples et divers, du chewing gum du GI au projet TAFTA de l'UE pour démontrer que l'enlèvement de l'Europe, séduite par l'illusion libérale est bien une réalité !

Le projet Transatlantique analysé par Alain de Benoist


Ces deux fenêtres ouvertes sur la genèse et les projets futurs de l'Union européenne ne sont malheureusement pas isolés pour démontrer la responsabilité (volontaire ou non) de la stratégie mondialiste étasunienne dans les différentes crises frappant le Monde en général et l'Europe en particulier, et dans une dynamique d'effet domino : crise politique, crise économique,  crise migratoire, crise écologique, crise sociale, crise religieuse, crise morale etc...

Mais aujourd’hui, l'urgence a rejoint la gravité de la situation, car devant l'impossibilité d'imposer une vision unipolaire universelle, la politique entreprise par les ploutocrates de New York et les néo conservateurs de Washington, vient d'engager une stratégie du chaos recherchant une nouvelle division bipolaire qui cherche par un troisième conflit mondial a retarder son effondrement en détruisant ceux qui refusent son esclavage.

Désormais, le temps de la rébellion est arrivé...

De la réalité au mythe...

En 2014, dans un Donbass agressé militairement par les putschistes pro-occidentaux de Kiev, 
un peuple prend les armes pour refuser sa mise en esclavage et depuis, résiste toujours...

Souvent, des personnes me demandent pourquoi avoir choisi ce mot de "rébellion" pour désigner la résistance du peuple du Donbass au régime fasciste installé par les néo-conservateurs étasuniens à Kiev.

Ce choix sémantique, qui peut choquer des réactionnaires attachés à une obéissance de principe à tout Ordre établi, est pour moi très important, car il illustre à la fois la réaction de la population du Donbass dans toutes ses dimensions politique, historique et culturelle, mais aussi une des caractéristiques fondatrices de notre civilisation commune.

Car en effet, depuis la liberté d'expression défendue par l'agora grecque à l'esprit moderne de la Renaissance réfutant la domination des dogmes, l'Histoire européenne des idées se caractérise par sa capacité de se remettre en cause dans un amour passionnel de la liberté de pensée.


Les européens ont su défendre cet héritage libertaire au cours de leur histoire forgée à force de révoltes, insurrections, révolutions et résistances, innombrables et maturantes (tous ces noms sont d'ailleurs féminins)...

Mais de toutes ces déclinaisons de la dissidence, c'est le mot rébellion qui illustre selon moi le plus cet esprit européen éclairant toutes les libertés humaines...

Alain de Benoist, dans l'esprit du "Waldgang" jungerien, propose dans plusieurs études une définition du rebelle  (Pour le texte complet voir le lien à la fin de cet  article):

"Comme le révolté, le rebelle refuse l’ordre dominant du monde au sein duquel il a été jeté. Comme le révolutionnaire, il le refuse au nom d’un autre système de valeurs, d’une autre conception du monde, qu’il trouve en lui-même et dont il est le porteur. Cependant, contrairement au révolté ou au résistant, le rebelle tire avant tout de lui-même ce qui inspire son attitude. La révolte est liée à une situation, à une conjoncture qui en constitue la cause. Elle prend fin lorsque cette cause a disparu, et que la situation a changé.

La rébellion n’est pas seulement liée aux circonstances.

Elle est d’ordre existentiel. Le rebelle ressent physiquement l’imposture, il la ressent d’instinct. On devient révolté, mais on naît rebelle. 
Le rebelle est rebelle parce que tout autre mode d’existence lui est impossible. Le résistant cesse de résister quand il n’a plus les moyens de résister. Le rebelle, même emprisonné, continue d’être un rebelle. C’est pourquoi, s’il peut être perdant, il n’est jamais vaincu. Les rebelles ne peuvent pas toujours changer le monde. Le monde, lui, ne pourra jamais les changer.

Le rebelle peut être actif ou méditatif, homme de connaissance ou d’action. Sur le plan stratégique, il peut être lion ou renard, chêne ou roseau. Il y a des rebelles de
toutes sortes. Ce qu’ils ont en commun est une certaine capacité de dire non. Le rebelle est celui qui ne cède pas. Celui qui refuse, celui qui dit : je ne peux pas. Il est celui qui dédaigne ce que recherchent les autres : les honneurs, les intérêts, les privilèges, la reconnaissance sociale. A la table de jeu, il est celui qui ne joue pas le jeu. L’esprit du temps glisse sur lui comme la pluie sur les canards. Esprit libre, homme libre, il ne met rien au-dessus de la liberté. Il est la liberté même. « Est rebelle, écrit Jünger, quiconque est mis par la loi de sa nature en rapport avec la liberté » (2).

Face à un monde pour lequel il n’éprouve que mépris amusé ou dégoût affirmé, le rebelle ne peut se satisfaire de l’indifférence, car celle-ci est encore trop proche de la neutralité. Le rebelle est fait pour la lutte, fût-elle sans espoir. Le rebelle s’éprouve comme étranger au monde qu’il habite, mais sans jamais cesser de vouloir l’habiter : il sait qu’on ne peut nager à contre-courant qu’à condition de ne pas quitter le lit du fleuve. La distance intérieure qui est la sienne ne l’amène pas à refuser le contact, car il sait que ce contact est nécessaire à la lutte. Et s’il a « recours aux forêts », pour reprendre une expression connue, ce n’est pas pour s’y réfugier — bien qu’il soit souvent un proscrit —, mais pour y reprendre des forces vives. D’ailleurs, dit encore Ernst Jünger, « la forêt est partout présente. Il existe des forêts au désert comme dans les villes, où le Rebelle vit caché sous le masque de quelque profession. Il existe des forêts dans sa patrie, comme sur tout autre sol où peut se déployer sa résistance. Mais il existe surtout des forêts sur les arrières mêmes de l’ennemi ».

Le révolutionnaire entend parvenir à un but là où le rebelle incarne avant tout un état d’esprit et un style. Mais bien entendu, le rebelle sait aussi se fixer des objectifs. Par rapport au monde qui l’entoure, par rapport au « cours historique », c’est-à-dire à la conjoncture, il s’efforce d’identifier le moment favorable et de saisir ce moment.
Pour rompre l’encerclement, pour tenter d’introduire un grain de sable dans la machine, il raisonne sur des situations concrètes. En cela, il est avant tout mobile. Il mobilise la pensée, et il use d’une pensée mobile. Il n’est pas soldat, mais partisan. Il ne se tient pas derrière une ligne de front — il sait traverser tous les fronts.

Contre quoi doit-on se rebeller aujourd’hui ? Devant la montée de la pensée unique, devant la montée d’une vague prodigieuse de ce qu’il faut bien appeler le conformisme planétaire, devant les pathologies diverses qui affligent nos sociétés,
devant les menaces variées qui pèsent sur elles et assombrissent leur avenir, on n’a
que l’embarras du choix. Il me semble cependant que la plupart de ces phénomènes
vis-à-vis desquels nous cherchons à réagir ont en grande partie une cause commune, qu’ils se révèlent comme autant de conséquences d’une idéologie bien précise, idéologie séculaire et polymorphe que je propose d’appeler l’idéologie du Même."


Alain de Benoist, extrait d'une conférence "Rebelles et rébellions", Paris janvier 2002
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L'Union Européenne, à laquelle sont soumis les politiques nationales, n'est qu'une administration non représentative et dirigée par des hauts fonctionnaires au service des intérêts du Nouvel Ordre Mondial étasunien. Cette mise en esclavage des peuples a été rendue possible grâce à un formatage de la pensée, religieux, politique mais aussi culturel, bercée par la victoire contre le Nazisme et la vision d'un monde manichéen où les vainqueurs qui en écrivent l'histoire linéaire incarnent forcément le Bien luttant contre le Mal !
Et pourtant force est de constater que les principes dictatoriaux ont survécu au nazisme, pour servir le néocolonialisme étasunien...

Mais aujourd’hui, l'urgence a rejoint la gravité de la situation, car devant l'impossibilité d'imposer une vision unipolaire universelle, la politique entreprise par les ploutocrates de New York et les néo conservateurs de Washington, vient d'engager une stratégie du chaos recherchant une nouvelle division bipolaire qui cherche par un troisième conflit mondial a retarder son effondrement en détruisant ceux qui refusent son esclavage.

Désormais, le temps de la rébellion est arrivé...



"L'Europe ne se fera qu'au bord du tombeau"
Friedrich Nietzsche

Aujourd'hui, le système capitaliste mondialiste cherche à nous entraîner dans un chaos nihiliste, d'où il espère se maintenir seul au milieu des ruines... Cette stratégie suicidaire, pour satisfaire les intérêts fermés d'une élite ploutocrate, menace aujourd'hui nos identités et libertés mais également notre héritage plurimillénaire.

En 2014, un peuple inconnu aux confins de l'Ukraine et de la Russie allait contre toute attente refuser de se soumettre au Nouvel Ordre Mondial, et avec courage et humilité nous montrer le chemin de la Rébellion aussi bien armée contre une offensive militaire génocidaire, que métapolitique contre l'idéologie du Même et la dictature de la Pensée unique. Ce type de rébellion est possible lorsque est conservé dans les coeurs et la mémoire collective le rapport métaphysique entretenu de concert avec la patrie charnelle d'une part et la notion de Liberté d'autre part.

Voilà pourquoi les femmes et les hommes du Donbass, dont la capacité de résilience n'a d'égal que leur courage et leur humilité, de façon désintéressée et collective, ont écouté leur devoir hérité d'une longue Histoire transmise de génération en génération et l'appel de leurs coeurs qui refusaient l'humiliation de leur identité et l'Avenir de leurs enfants coupé de ses racines du Passé...

Cette rébellion n'est pas régionale ou même ukrainienne, elle est un tournant dans l'Histoire européenne, un réveil de conscience et un coup d'arrêt à l’expansionnisme dévastateur d'un mondialisme plongé dans une folle et meurtrière fuite en avant.

« L’inexorable encerclement de l’homme a été préparé de longue date par les théories qui visent à donner du monde une explication sans faille et logique, et qui progressent du même pas que les développements de la technique. On soumet d’abord l’adversaire à un investissement rationnel, puis à un investissement social, auquel succède, l’heure venue, son extermination. » Ernst Jünger : Traité du Rebelle ou le Recours aux forêts.1951

Dans la résistance à l'esclavage du Monde Moderne, les anticonformistes, libres penseurs, ou autres dissidents ne manquent pas, mais leurs analyses et combats sont souvent occultés voire marginalisés par la censure dictatoriale de la Pensée Unique contrôlant le mainstream médiatique, qui les condamnent à une quasi exclusion sociétale.

Il fallait une rupture... un grain de sable dans les rouages de ce fatalisme imposé par cette "Idéologie du Même" décrite par Alain de Benoist, et qui conditionne en hypnotisant par la "Société du spectacle" (Guy Debord 1967) les mentalités entraînées inexorablement vers l'esclavage consumériste du Monde moderne...


"No pasaran !"

Ce fut cette contestation populaire des bords de la Mer Noire qui, répondant au choc de l'Histoire survenu sur la Maïdan de Kiev durant l'hiver 2013-2014 va précipiter l'Histoire européenne. Réagissant au coup d'état fomenté par les USA et l'Union Européenne, le peuple russophone du Sud Est de l'Ukraine s'est dressé sur les limites de son sanctuaire, pour refuser sa soumission forcé à un système étranger bafouant son identité.

Mais pour que l'onde de choc se propage à travers le continent et réveille les consciences; à l'image du Donbass en mars 2014, il faut malheureusement attendre j'en ai bien peur, que les autres peuples européens soient confrontés au danger mortel de leur disparition (ce qui ne saurait tarder ...)

Car lorsque « la peur est remise à sa place d’interlocutrice, l’Homme peut à son tour prendre la parole. Il cesse alors de se croire cerné. Une autre solution que celle de l’automatisme se présentera à son esprit. C’est dire que désormais deux chemins s’ouvrent à lui, ou, en d’autres termes, que sa liberté de décision est restaurée »  Ernst Jünger : Traité du Rebelle ou le Recours aux forêts.1951





Les résistances héroïques menées en Syrie et dans le Donbass ont fait tombé le masque de l'impérialisme étasunien, et désormais l'haleine mortelle de la guerre plane dans une Europe a nouveau divisée par la cupidité et la haine.

Aujourd'hui, même si les combats continuent aux portes des Républiques libres de Novorossiya, sa population a ouvert aux peuples naturels du vieux Continent, le chemin de la reconquête européenne avec le soutien d'une Russie protectrice des valeurs civilisationnelles communes... 

Ce que je retiens de plus important dans cette rébellion, en dehors de son incontestable victoire militaire, c'est sa dimension fédératrice et novatrice, réunissant des énergies humaines tournées vers la création d'une société nouvelle par delà les idéologies du passé, tout en respectant leurs héritages... En cela la "révolution conservatrice" du Donbass est un exemple à méditer et à suivre sous toutes les déclinaisons possibles du combat contre le libéralisme, chacune adaptée à sa situation particulière (courant de pensée, information, opposition politique, résistance passive, subversion, lutte armée etc...)

Le dernier acte de la tragédie du capitalisme mondialiste vient donc de s'ouvrir sur son effondrement systémique, mais cela risque d'être douloureux car le  "Nouvel Ordre Mondial" agonisant n'a jamais été aussi dangereux pour la Paix mondiale qu'en ce moment, confirmant chaque jour l'adage russe qui affirme que "c'est lorsqu'il se noie q'un monstre fait les plus grosses vagues !"

Il y aura donc dans l'Histoire de l'Europe et de la thalassocratie étasunienne, un "avant" et un "après Donbass" et aujourd'hui, la fille d'Agenor doit reprendre son destin en main et rapidement si elle ne veut pas disparaître avec ce nouveau Léviathan dans le néant et l'opprobre de l'Histoire...


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


"Nous sommes l'Europe !"

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Sur l'influence américaine en Europe, voir également la conférence donnée par François Asselineau le 18 Janvier 2015 à Saint Ouen :

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Sources de l'article

Sur le mythe de l'enlèvement d'Europa :
- Site Wikipédia, le lien : ICI
- Site du CRDP, le lien : ICI
- Site Taurillon.org, le lien : ICI

Sur Walter Hallstein :
- Site Youtube le lien : ICI

Sur le Tafta
- Site Youtube le lien : ICI

Sur la figure du "Rebelle"
Blog sur Alain de Benoist, le lien : ICI et en PDF :ICI

Sur l'Europe
- Nous sommes l'Europe , le lien : ICI

Sur l'influence américaine dans les institutions
 Site Youtube le lien :  Part 1Part 2Part 3, et Part 4





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