Défendre l' Innocence

La cruauté d'une guerre civile, moderne et urbaine

Finie l'époque où les gens de guerre en dentelle s'affrontaient dans des champs de batailles clos, l'évolution des conflits modernes se fait désormais sur tous les terrains occupé par les armées mais aussi leurs populations qui sont devenues un enjeu et souvent même des cibles de guerre... 

Jeune mère fuyant les bombardements de Gorlovka dans le Donbass en 2015
Parallèlement à cette extension spatiale du conflit, l'évolution des armes de destruction massive ou simplement des artilleries de "saturation" (type Lance Roquettes Multiples, traitant des zones importantes d'une seule salve) augmente sensiblement les effets destructeurs et meurtriers des bombardements, surtout menés par l'aviation.

Sur le front du Donbass (comme celui de la Syrie) nous assistons à la pire des situations : celle d'une guerre civile déclenchée par une haine communautaire russophobe, utilisant massivement un armement moderne, et attaquant une population urbaine concentrée...

Dans une guerre, la prise des villes est souvent incontournable car elles sont souvent situées sur des points de passage obligés transformés en carrefour logistique vital (le débarquement de Normandie par exemple stagnera plus d'un mois sur les côtes jusqu'à la prise de la ville de Caen)

De Troie à Gaza, en passant par Stalingrad, l'Histoire des Hommes est pavée des pierres de ces villes incendiées ou bombardées par les guerres, et qui posent un réel problème aux armées cherchant à les investir. En effet, le combat en zone urbaine est certainement la guerre la plus difficile a mener, car extrêmement coûteuse en hommes, matériels et munitions. La ville devient au moment des combats une forêt fortifiée où chaque ouverture dans les murs les toit ou les caves de son labyrinthe, devient une meurtrière fatale pour celui qui s'y aventure...

Mais le principal problème dans la guerre urbaine est bien la population civile. Pas tant pour les dégâts collatéraux (qu'un commandement militaire digne de ce nom cherche à éviter), que pour la participation directe ou indirecte des habitants à la résistance de leur cité. L'Histoire nous montre que lorsqu'une population est confondue à l'armée qui la défend, cette dernière, outre un moral et une combativité accrus, peut y trouver gîte et couvert et donc bénéficier de ressources, de soins et d'aides permanentes qui réduisent considérablement sa fatigue. 

La stratégie offensive est donc d’épuiser préalablement les ressources de la ville par une guerre de siège ce qui pratiqué depuis des millénaires. Mais lorsque ce blocus n'est pas possible, les armées cherchent alors avant l'assaut  à faire fuir la population urbaine pour isoler ses défenseurs, en réalisant sur elle des bombardements aveugles pour la terroriser...


Dans les villes du Donbass, c'est exactement ce que Kiev à voulu faire depuis le début de l'opération spéciale : chercher à faire fuir les populations urbaines en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les centrales électriques etc...

Or depuis qu'il subit les bombardements meurtriers des soudards de Kiev, le peuple du Donbass n'a pas faibli, faisant montre au contraire d'un courage et d'une abnégation qui forcent l'admiration, surtout lorsque l'on sait les drames vécus jour et nuit par les habitants de Gorlovka, Peski ou Spartak par exemple, qui restent debouts au milieu de leurs sanctuaires devenus champs de ruines.(Voir pour exemple le martyr de Gorlovka, le lien : ICI)

C'est ici, et je vous prie de me pardonner cette longue introduction, qu'il est important de mentionner aussi la dimension psychologique de la guerre urbaine. En effet, en dehors des combats dévastateurs qui font de la ville un piège pour l'assaillant, elle est également symbolique et le sujet des campagnes de propagandes ou des reportages médiatiques dont les moyens modernes de diffusion de l'information en temps réel qui lui confèrent aujourd'hui une puissance décisive. 

La résistance héroïque des civils du Donbass, a certainement surpris, énervé puis découragé de nombreux soudards "ukrops" dépités de voir leur canons n'attirer qu'une opprobre légitime sur leurs crimes de guerre. Dans le panthéon des héros du Donbass qui a réouvert ses portes 70 ans après la libération du nazisme, une place d'honneur doit sans conteste être réservée à cette population courageuse restée fidèlement accrochée à son sanctuaire...


Parme les victimes révoltantes d'un conflit, les enfants occupent certainement avec les vieillards et les malades la première place émotionnelle.

Parmi les victimes des bombardements et de la guerre, le sort des enfants dont beaucoup trop ont été tués, blessés ou traumatisés, m'a interpellé car ces innocents parmi les innocents représentent plus que jamais l'avenir de la nouvelle Europe libérée de l'esclavage du Nouvel Ordre Mondial. 

Les enfants du Donbass sont sans nul doute les plus importantes personnes pour qui nous nous battons depuis plusieurs mois, et un seul de leur sourire vaut toutes les médailles du monde. Ils sont le diamant de ce peuple dont la gemme a résisté héroïquement aux abjects bombardements des soudards de Kiev, et l'avenir de la Novorossiya et de l'Europe...

Depuis mon arrivée à Donetsk, en accord avec les autres volontaires, je consacre chaque mois dans la mesure du possible, une partie des dons (entre 300 et 500 euros) à des aides humanitaires auprès des victimes civiles de la guerre. Nos cibles pour ce soutien sont des hôpitaux, des personnes âgées, des orphelinats etc...

Ce mois ci, c'est avec le soutien de l'agence Doni News, nous avons aidé un orphelinat du district de Petrovsky ayant subi plusieurs bombardement depuis le début du conflit, n'ayant pu nous rendre au rendez-vous organisé à cause d'une alerte déclenchée par notre commandement, c'est donc l'équipe de Doni qui nous a élégamment remplacé et nous les remercions...

L'article :
L’orphelinat de Donetsk bombardé par les Ukrainiens

Publié le 17 octobre sur le Site Doni Press, le lien : ICI


Des pensionnaires de l'orphelinat
Avec l’aide de DONi.Press le groupe de soutien du volontaire français Erwan Castel a pu soutenir l’un des orphelinats de la ville de Donetsk (école-internat n° 28) qui fut bombardé à trois reprises par l’Armée ukrainienne. Au moment de l’éclatement de l’agression ukrainienne plus de 200 enfants vivaient dans cet orphelinat bien particulier. Les enfants qui vivent dans cette structure sont encore 140. Il s’agit d’enfants orphelins, soit de père ou de mère, soit des deux, mais également se trouvent parmi eux des enfants de familles nombreuses indigentes, des handicapés, sourds et muets, autistes etc.

Les besoins de l’orphelinat sont énormes. Durant les phases chaudes du début conflit, dès le mois de juillet 2014, l’orphelinat n’a plus reçu les financements de Kiev, les salaires des personnels ont été coupés. Les enfants ont été nourris pendant plus d’un mois de seulement deux repas par jour avec l’aide des bonnes volontés. Aujourd’hui l’aide humanitaire russe suffit à nourrir les enfants, mais la situation n’est pas brillante. Les cuisinières préparent eux-mêmes le pain. La plupart des personnels sont restés à leur poste, l’orphelinat avait reçu l’ordre d’évacuation dans l’Ouest de l’Ukraine, mais en plus du fait que personne ne voulait partir, l’organisation de l’évacuation était impossible, l’orphelinat ne pouvait pas déménager sans un convoi de camions. Encore une fois la célèbre parole de Danton venait à mon esprit : « on emporte pas sa Patrie à la semelle de ses souliers ».

L’orphelinat est à la périphérie de Donetsk, il faut bien 40 minutes pour rejoindre ses locaux du centre de la ville. Il se trouve non loin du front et le bâtiment a été bombardé à trois reprises par l’Armée ukrainienne. L’endroit ne possédant pas de caves, les enfants se sont trouvés plus d’une fois en grand danger. De nombreuses vitres ont été pulvérisées, le toit a été sévèrement endommagé, gouttières et chêneaux nécessitent des réparations. A l’approche de l’hiver alors que les températures hivernales sont déjà arrivées descendant jusqu’à – 3 °C, Erwan Castel et le réseau français de support ont proposé de financer le changement et réparation des fenêtres d’un dortoir pour une somme totale de 9 800 roubles. Mais c’est une goutte d’eau dans les besoins de l’orphelinat. Une partie des enfants pour nous accueillir nous ont offert un spectacle de chants et de danses et ont apporté pour Erwan dessins et cadre réalisés par les enfants.


Avant la guerre, la salle de spectacle avait été financée par un mécène, mais aujourd’hui tous les financements extérieurs ont disparu. Le courage des femmes qui travaillent dans cet établissement est admirable. Durant les périodes les plus dures, elles ont vidé leurs propres garde-manger pour nourrir les enfants, un boulanger a fait cadeau de pain, la solidarité s’est organisée dans le quartier. La directrice Tatiana Arkhipova nous explique même comment ils refusèrent dans les moments terribles de quitter l’internat pour que des gens préservent les locaux, comment également avec son équipe et une psychologue ils tentent de travailler avec les enfants sur l’expérience cauchemardesque qu’ils ont vécue des bombardements. Erwan Castel étant retenu à cause d’une alerte sur le front avec son unité, nous avons payé en son nom les différents matériaux nécessaires et la main d’œuvre pour qu’une entreprise, la société A.G. Mousaeva réalise les travaux. Une avance de 8 000 roubles a été consentie et le reste sera payé à la fin des travaux et l’occasion d’une nouvelle visite de l’orphelinat en présence nous l’espérons d’Erwan Castel et de plusieurs volontaires de sa section de reconnaissance. Durant toute notre longue visite de quatre heures, enfants et personnels nous ont choyés au-delà du possible, insistant pour nous remettre le pain fait maison de l’orphelinat, sans compter le spectacle, l’accueil dans toutes les classes car l’établissement est aussi une école pour les enfants qui y vivent.

Le devis et la facture des travaux
Sourires, éclats de rire, une tour Eiffel qui avait été apportée par une employée, tout avait été fait pour nous accueillir malgré la situation grave. En cette heure je pensais à tous les enfants de France, aux miens qui ne manquent de rien et je repartais le cœur lourd de voir à quel point, oubliés à Donetsk dans le Donbass, ils se trouvaient dans de tels besoins. Ils nous offraient même une table bien remplie, quasiment hors de leur moyen que nous n’osions qu’à peine toucher. Malgré tout, avec la fermeté et la pugnacité de quelques femmes, tout le monde se trouvait dans la bonne humeur afin de transmettre aux enfants le maximum de messages positifs. Ils continuent de vivre comme si de rien n’était. Hier, le président Porochenko annonçait le renforcement des budgets militaires de l’Ukraine et l’achat de nouvelles armes, que FMI, Union européenne et USA financeront. Voici bien l’essentielle différence dans cette lutte. S’ils mourraient, leur mort ne ferait pas même l’objet d’une ligne dans un média français. La moitié de ce qui est dévoré goulûment en un jour dans la « cantine » du Sénat suffirait sans doute à nourrir tous ces enfants pendant un mois…

Agence DONi Press

Rencontre avec l'avenir de l'Europe que nous essayons de défendre ici dans le Donbass



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