Les objectifs des opérations militaires russes en Ukraine n'ont pas changé, comme l'a rappelé le ministre russe des Affaires Etrangères Sergeï Lavrov :
"L'Ukraine ne devrait pas être un État terroriste qui terrorise ses propres citoyens, elle ne devrait pas être un État raciste [russophobe]. Et, bien sûr, nous ne pouvons pas [autoriser] l'Ukraine à constituer une menace permanente pour la sécurité de la Fédération de Russie. Je veux dire à la fois rejoindre l'OTAN et déployer des armes sur le territoire ukrainien qui constitueraient une telle menace."
Situation générale
Globalement, on observe un net ralentissement des opérations offensives ukrainiennes pour plusieurs raisons possiblement cumulables:
- Réorganisation des forces de Kiev avant une nouvelle phase offensive,
- Epuisement humain et matériel des unités engagées dans les offensives actuelles,
- Arrêt défensif des forces russes recevant des renforts terrestres et aériens,
- Destruction et paralysie des ressources logistiques par les bombardements russes.
Mobilisés expérimentés et renforts russes ne
cessent pas d'arriver sur le front russo-ukrainien
Sur le front Nord,
Secteur Koupiansk
Les forces ukrainiennes sont stoppées dans leur progression vers et sur leurs positions atteintes subissent des pertes importantes de la part de l'aviation tactique et de l'artillerie russes. De nombreux renforts russes arrivent pour renforcer les défenses et peut-être lancer une contre-offensive.
Dans le secteur de Slatovo, à l'Est de Koupiansk
plus de 100 véhicules blindés russes sont arrivés
dans le secteur de la 47ème division russe.
Situation du front Nord entre Svatovo et
Koupiansk, sur la rivière Oskol (vidéo Rybar)
Sur le front de Slaviansk,
Secteur Krasni Liman
Au Nord de Slaviansk, non seulement les forces russes détruisent les attaques ennemies mais ont repris l'initiative et progressent à nouveau vers Krasni Liman.
Secteur Lisichansk
Les forces ukrainiennes, à l'Ouest de la ville, subissant trop de pertes ont commencé à reculer pour chercher une ligne défensive plus stable le long de la route vers Artemovsk.
Secteur Artemovsk
Les verrous de Soledar et Artemovsk commencent à céder sous les attaques des forces russes appuyées par les volontaires des unités Wagner et tchétchènes.
Les forces alliées progressent vers le centre d'Artemovsk malgré de fortes résistances
Bombardement russe thermobariques (TOS1) sur
des positions ukro-atlantistes près d'Artemovsk
Les forces russes ont suffisamment pénétré les
quartiers d'Artemovsk que leur artillerie peut à
son tour s'engager dans la périphérie de la ville
Sur le front de Donetsk,
Le front de Donetsk reste très actif, entre les échanges de tirs des artilleries et les attaques et contre-attaques menées de chaque côté de la ligne de front.
Reconnaissance offensive ukro-atlantiste
repoussée sur le front Nord de Donetsk avec
des lance grenades automatiques AGS 17 et
des mortiers de 82mm automatiques "Vasilök"
Secteur Avdeevka
Les forces russes sont à la libération de Pervomaïske au Sud du Bastion et mènent des attaques vers le village de Krasnogorovka (à ne pas confondre avec celui qui est à l'Ouest de Donetsk), afin de poursuivre l'encerclement large d'Avdeevka.
Au Nord Ouest de Peski de vifs combats
continuent pour le contrôle de Pervomaïske.
Secteur Ugledar
Au Sud de Donetsk, des combats sont engagés contre le point d'appui d'Ugledar qui protège le flanc Sud du dispositif ukrainien devant Donetsk, et à partir duquel Kiev tente d'initier des attaques vers Volonovakha, sur la route menant à Marioupol.
Destruction par l'artillerie républicaine d'un blindé
ukrainien sur le secteur d'Ugledar - octobre 2022
Chars de combat russes en direction d'Ugledar
Sur le front de Zaporodje,
Ce front reste stable, bien que soumis à de fréquents duels d'artillerie. Mais c'est peut-être "le calme avant la tempête" car il existe une concentration importante de troupes ukrainiennes située vers le Dniepr et qui pourrait engager une offensive soit en direction de Mélitopol (au Sud) soit en direction d'Energodar (à l'Ouest) où se trouve la principale centrale nucléaire de la région (qui fournissait 1/5 de la production électrique d'Ukraine).
Enjeux et menaces concernant la centrale
nucléaire de Zaporodje (vidéo Rybar)
Plusieurs reconnaissances offensives ukrainiennes ont été détruites ou repoussées sur ce front où les forces russes ont renforcé leurs dispositif de défense.
Char russe T90 M du 58e bataillon d'Ossétie du Nord
en combat nocturne contre une incursion blindée
ennemie sur le front de Zaporodje. Viseur thermique.
En réaction aux bombardements ukrainiens sur la centrale nucléaire de Zaporodje et la menace d'une attaque sur son site d'Energodar, les forces russes du génie renforcent les bâtiments sensibles comme par exemple en installant des protections au dessus des stockages des combustibles, et en intensifiant leurs frappes sur les points de tirs ennemis situés sur la rive opposée du Dniepr, dans le secteur de Nikopol.
Bombardement incendiaire russe sur les points
de tir ukrainiens du secteur de Nikopol - oct. 2022
Sur le front de Kherson,
C'est sur ce front Sud qu'ont lieu les opérations les plus significatives du moment:
Lors de leurs précédentes opérations offensives, les forces ukrainiennes ont réussi à progresser vers Kherson, obligeant les forces russes à un repli pour éviter l'encerclement des unités situés au Nord-Est de Nova Kakhova. Mais faute de pouvoir trouver des points de défense sûrs dans cette steppe ouverte ne disposant que de petits villages agricoles, les troupes ukrainiennes subissent de la part de l'artillerie et de l'aviation russes des pertes importantes. D'autre part, comme sur le front de Zaporodje, nombre de leurs reconnaissances offensives sont détruites par les forces parachutistes russes déployées dans le secteur.
Une reconnaissance ukrainienne avec M113
étasuniens tombe dans une embuscade. 14
soldats tués ou blessés et un véhicule détruit.
Les forces ukrainiennes qui n'ont pas d'autre choix devant cette attrition russe que de reculer ou attaquer ont donc engagé le 15 octobre une nouvelle offensive vers Kherson avec 2 bataillons renforcés. Ces offensives menées dans des espaces découverts ont rapidement subi des échecs, leurs unités blindées ayant été entrainées par le freinage de la première ligne russe dans des "sacs à feu" de l'artillerie et de l'aviation tactique. Et sur les arrières ukrainiens, des frappes importantes ont également été réalisées sur les dépôts, carrefours et concentrations de blindés, empêchant ainsi l'engagement d'une deuxième vague offensive.
Un groupe d'infanterie russe au combat sur le
front de Kherson. Remarquez la difficulté du
terrain qui n'offre aucun abri ou protection au
moment des bonds de l'infanterie à l'assaut
Aujourd'hui, les unités ukrainiennes se sont repliées vers leurs bases de départ laissant plus de 15 véhicules blindés et 5 chars sur le terrain. Leurs pertes s'élèvent à environ 150 tués dans les unités d'assaut et plus de 100 autres dans les bombardements subis à l'arrière (pour les blessés, multipliez par 3 environ pour approcher leur effectif).
Outre les tués et les blessés, de nombreux
soldats ukrainiens ont été fait prisonniers.
Selon certaines sources de renseignement, le corps de bataille ukrainien sur ce front Sud pourrait être encore de 50 à 60 000 hommes et en mesure de lancer une nouvelle offensive plus importante vers Kherson. C'est pour cette raison que les autorités russes ont conseillé à la population d'évacuer la ville pour prévenir les pertes civiles en cas de combats urbains.
La steppe, autoroute ou tombeau des blindés
Ici des chars T80 russes détruisent des positions
et véhicules blindés ukrainiens situés sur une
"zilonka" (talus arboré entre 2 champs) opposée.
Du côté des bombardements ukrainiens
Grâce aux aides militaires occidentales, les forces ukro-atlantistes de Kiev peuvent continuer leurs bombardements terroristes sur les populations civiles du Donbass, comme par exemple sur Donetsk où chaque jour des civils sont tués et blessés par des obus de 155mm de l'OTAN (principalement tirés avec des canons français CAESAR ou des M777 étasuniens).
Bombardement ukro-atlantiste de Donetsk
le 13 octobre 2022 - 2 tués et 4 blessés
Bombardement de la mairie de Donetsk avec
des HIMARS le 17 octobre 2022 - 4 blessés
Les forces ukro-atlantistes continuent aussi leurs bombardements contre des objectifs stratégiques russes sur le front, mais aussi dans la profondeur, principalement sur les secteurs des villes russes de Belgorod et Koursk.
Bombardement ukrainien d'une centrale électrique
russe dans la région de Koursk (N-E Ukraine)
Bombardement ukro-atlantiste d'une sucrerie
à Oktyabrsky, région de Belgorod (N Kharkov)
14 octobre, bombardement ukro-atlantiste d'un dépôt de
carburant à Belgorod (9 roquettes sur 10 ont été abattues)
Piégé par un canular téléphonique, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, lors d'une conversation avec les prankeurs russes Vladimir Kuznetsov (Vovan) et Aleksey Stolyarov (Lexus), a déclaré :
“La Crimée n'est pas une cible opérationnelle immédiate. Mais si vous me demandez qui fait exploser des choses en Crimée ou à Belgorod, je vous répondrai en privé que, oui, c'est nous”
Et Kuleba d'admettre aussi que Kiev préparait une contre-attaque dans le sud “en étroite coopération avec ses partenaires, les États-Unis et en premier lieu le Royaume-Uni" .
Du côté des bombardements russes
Les bombardements russes sur les ressources militaro-industrielles et énergétiques ukrainiennes continuent avec une régularité et une intensité soutenues . Missiles de croisière, drones d'attaque ou kamikaze, artillerie longue portée, aviation etc., la "démilitarisation" se poursuit avec une priorité donnée aux personnels et moyens fournis par les pays de l'OTAN.
13 octobre 2022 bombardement russe
sur des cibles militaires à Nikolaïev
Pour leurs bombardements, les forces russes utilisent de plus en plus de drones kamikazes, drones iraniens comme le "Shahed 136" (Geran 2) ou drone russe comme le "Lancet" par exemple:
16 octobre, attaque par drone Geran 2
d'un dépôt de munitions à Zaporodje.
Ici un Lancet russe vagabonde pour repérer
des cibles et fonce sur celle confirmée par son
opérateur, ici un pick up des forces ukrainiennes
Du côté du Belarus
Le renseignement militaire a identifié des bases en Pologne et Lituanie formant des groupes de sabotage susceptibles d'opérer des actions terroristes sur le sol bélarusse.
Régions du Belarus soumises à des restrictions
(frontière avec le Nord de l'Ukraine région de Kiev)
Par ailleurs Minsk et Moscou sont en train de former un corps de bataille mixte sur les frontières belo-ukrainiennes qui devrait être opérationnel d'ici la fin du mois d'octobre.
Diversion ou menace réelle ? l'avenir le dira.
Arrivée d'unités russes au Belarus - 15 octobre
Les forces aérospatiales russes ont également renforcé leurs unités dans le Belarus, notamment avec l'arrivée de MIG 31, des chasseurs bombardiers des dernières générations.
Du côté de la France
Le 13 octobre, le président Macron -tout en prétendant œuvrer "pour la paix" - a confirmé l'envoi de 6 canons de 155mm CAESAR supplémentaires à l'Ukraine (détournant une commande pour le Danemark), ce qui portera à 24 le nombre de CAESAR livrés à Kiev, ainsi que des systèmes antiaériens "Crotale" (portée 11 km) et 20 véhicules blindés Bastion, entre autres matériels.
Systèmes antiaériens français "Crotale"
La France, qui pourtant dispose d'une armée de plus en plus misérable sur le plan de son équipement et ses capacités de combat moderne, devient l'un des principaux collabos du régime bandériste de Kiev, au frais de ses contribuables bien sûr qui sont invités à enfiler un deuxième pullover et troquer leur voiture contre un vélo !
Des combats terrestres de haute intensité
Qu'ils soient engagés en zone urbaine ou en terrain libre, les combats se déroulant aujourd'hui sur ce front russo-ukrainien ont extrêmement intenses et illustrent ce qu'est l'évolution de la guerre moderne où les technologie nouvelles côtoient les armes classiques.
Ici assaut d'une position ukrao-atlantiste par
des unités d'assaut de la 4ème brigade de
le République Populaire de Lougansk, avec
l'appui d'un bataillon de volontaires "Bars".
Un combat aérien qui évolue
Une surprise de taille (surtout pour le pilote):
un Mg 29 ukrainien a été "abattu" par un drone
kamikaze iranien qu'il avait trop approché
Publié sur Telegram "Actualités mondiales & françaises" le 13 octobre :
"L'armée de l'air russe change de tactique depuis hier.
Depuis le printemps, l'armée de l'air du régime de Kiev avait pris l'habitude de faire décoller ses aéronefs à chaque détection de missiles de croisière russe se dirigeant vers le territoire sous son contrôle, pour éviter de se faire détruire au sol, lors des bombardements de base aérienne.
Les avions de Kiev atterrissaient ensuite, après le danger passé. Si leur BA avait été atteinte, ils se posaient sur une autre BA ou sur une piste secondaire/improvisée.
Hier, l'armée de l'air russe a accompagné les missiles de croisière russes et drones kamikazes iraniens Shahed-136 de missiles AA R-37M de longue portée (200 km) avec guidage actif ARH (missile autonome avec radar embarqué pour le guidage en phase finale). Ces missiles ont une vitesse importante, de Mach 6, en phase finale. De beaux jouets.
Ce matin, des avions-radars (Awacs) russes A-50 ont été également mis en opération au-dessus de la Crimée, d'autres sont utilisés en Biélorussie et jusqu'à Voronezh en Russie.
Lorsque les avions de Kiev prennent leur envol pour éviter de se faire détruire au sol par les missiles de croisière et drones kamikazes, ils se font descendre par les missiles AA R-37M
Kiev a ainsi perdu plusieurs aéronefs hier et aujourd'hui (des MiG-29, Su-27 et Su-24).
Vu le coût dérisoire des Shahed-136, si l'armée de Kiev a choisi de les transformer en appâts pour ses propres avions, on peut dire qu'ils sont largement rentabilisés ! D'autant plus que rien ne dit que l'armée de Kiev ait pu détruire un seul Shahed-136 depuis le début de leur utilisation.
On note aussi la grande utilisation, par l'ennemi, de missiles anti-radars américains HARM. La plupart sont interceptés par la DCA russe. A ce sujet, on pense qu'un missile DCA russe a fini sa course dans un immeuble de Belgorod ce matin, comme cela se produit chez Kiev et dans d'autres pays.
C'est une belle surprise tactique proposée par l'armée russe . Un changement qui surprend l'ennemi en lui faisant subir des pertes, mais il s'adaptera.
A noter ici que l'armée russe pourrait utiliser des S-400 d'une portée de 400 Km (dont 200 Km en guidage autonome) si elle voulait atteindre des aéronefs ennemis encore plus éloignés."
Pour finir anecdotiquement ce paragraphe sur la dimension aérienne du conflit en plus du Mig 29 abattu par un drone Shahed 136, voici plus cocasse, le 1er combat aérien de l'Histoire entre 2 drones d'observation sur le front de Kherson:
En conclusion
La situation est loin de se diriger vers des négociations diplomatiques, les pays de l'OTAN persistant dans leur soutien belliciste et irresponsable à l'effort de guerre contre la Fédération de Russie.
Le 15 octobre, le ministère chinois des affaires étrangères a alerté ses ressortissants présents en Ukraine de "quitter immédiatement le territoire". Une dizaine d'autres pays ont fait de même et, tout comme en février 2022... il semble que quelque chose se prépare.
Après les "Z", "O" et "V", un nouveau symbole
tactique vient d'apparaître avec le corps de
bataille russo-belarus(un "2" dans un triangle)
L'OTAN de son côté, dans une fuite en avant aux ordres d'une ploutocratie apeurée par son effondrement systémique, continue à pousser le conflit russo-ukrainien vers une dimension internationale qui risque de devenir incontrôlable.
"L'Ukraine est déjà membre de facto de l'OTAN", a déclaré le
ministre ukrainien de la Défense, Alexei Reznikov, après une
réunion avec le secrétaire de l'alliance atlantique Jens Stoltenberg.
"Je suis reconnaissant au secrétaire général de l'OTAN, Jens
Stoltenberg, pour son soutien à l'Ukraine. Nous avons
parcouru un long chemin et avons de facto rejoint l'alliance"
La Russie a pris acte de cette belligérance engagé de l'OTAN et des menaces qu'elle fait peser sur l'ensemble de ses frontières occidentales. Aussi les forces russes continuent de leur côté à se préparer au pire, en déployant par exemple 7 bombardiers Tu-160 et 4 bombardiers Tu-95 sur la base aérienne d'Olenya sur la péninsule de Kola (frontière russo-norvégiene) au moment où l'OTAN lance sur les frontières de la Russie des exercices d'attaque nucléaire.
Ayant engagé depuis 8 ans des stratégies exponentielles de normalisation, d'équipement et d'engagement, l'OTAN, si elle veut continuer à maintenir son cap russophobe radical, va devoir bientôt passer à l'étape suivante pour maintenir son proxy ukrainien en vie : l'engagement d'unités de combat sur le sol ukrainien (brigades internationales, couverture antiaérienne...).
Alors qu'à ce moment là, lorsqu'un chasseur polonais sera abattu au dessus de Kiev par un chasseur russe, les populations occidentales médusées comprendront enfin que leurs gouvernements irresponsables les ont entrainé vers un troisième conflit mondial !
Erwan Castel
Pour finir, un clip en l'honneur du groupe russe Wagner
qui mène sur le front parmi les combats les plus difficiles