Une histoire toujours vivante

E. Lissner "L'expulsion des Polonais du Kremlin"

Ce 4 novembre, les peuples de Russie ont célébré le "jour de l'Unité Nationale". Cette date correspond à l'anniversaire de la victoire russe en 1612 sur les envahisseurs polonais et leurs alliés, qui contrôlaient à cette époque une grande partie de la Russie fragilisée par des troubles et des divisions internes.

A cette époque les puissances étrangères veulent prendre le contrôle de la Russie, directement par des guerres mais aussi indirectement en semant le désordre et la corruption parmi son élite dirigeante. Et pourtant l'Etat russe sera sauvé par un sursaut militaire qui va renverser en quelques mois la situation.

Mais ce qui est intéressant dans cet épisode historique c'est que la Russie a été sauvée des envahisseurs par son peuple car de facto les troupes qui vont reconquérir sa souveraineté territoriale sous le commandement de Kuzma Minin et Dmitry Pozharsky sont des milices populaires nées 1 an auparavant et qui ont afflué pour défendre leur empire et libérer Moscou.

4 siècles plus tard, cette page de l'histoire impériale russe trouve une résonance dans la situation actuelle de la Fédération de Russie. Tout d'abord la stratégie de déstabilisation et de contrôle de la Russie par les puissances occidentales qui, même si les méthodes ont un peu changé, reste la continuité d'une volonté de soumettre l' "empire du milieu" via des guerres modernes économiques, culturelles, politiques et médiatiques.

Mais ce qui est positif en revanche est que cette "unité nationale" initiée par les peuples de Russie est toujours vivante et qu'elle continue à honorer les notions de défense du bien commun et de sacrifice, notamment via la levée spontanée et volontaire de milices populaires qui incarnent, au delà des communautarismes et des systèmes politiques la permanence de cette "notion d'empire" dans le coeurs des femmes et des hommes du "monde russe".

Au printemps 2014, dans les villes et les villages du Donbass, des milliers d'hommes et de femmes s'organisent en "milices d'autodéfense" pour résister contre l'agression de l'armée ukrainienne
Aujourd'hui ce sont sans conteste les forces armées des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk qui illustrent le plus la permanence de l'Histoire et incarnent cet esprit d'une milice populaire spontanée qui résiste à la fois à un envahisseur extérieur et à la faillite des forces régaliennes intérieures et par delà ses diversités ethniques, religieuses, sociales.

Depuis le "printemps russe" en 2014 ce sont des dizaines de milliers de volontaires qui se sont portés sur les barricades puis dans les tranchées du Donbass pour faire barrage à l'agression à caractère génocidaire menée par Kiev contre les populations du Sud Est de l'Ukraine qui refusaient l'ostracisation de leur identité russe.

Et depuis bientôt 6 ans, malgré des bombardements meurtriers incessants, un marasme économique dû au blocus mené contre les républiques auto proclamées, une campagne médiatique de dénigrement et de haine à leur encontre etc. les populations de Donetsk et Lugansk n'ont pas faibli un seul instant. 

Et le coeur de leur résistance est cette milice populaire, aujourd'hui modernisée et entraînée à l'égal d'une armée professionnelle, qui tient jour et nuit sous la mitraille depuis plus de 5 ans 460 kilomètres d'une ligne de front active. Depuis 2014, ce sont des volontaires locaux mais aussi russes et étrangers qui alimentent par un roulement permanent cette force de plus de 20 000 combattants soutenus par une population et des organisations de vétérans qui se sont organisé en force de réserve, prête à reprendre les armes si la situation militaire s'empire. 

Et chaque jour des volontaires tombent sur cet avant poste de la Russie !

Là encore le monde russe en général et le Donbass en particulier, dont la grande majorité des citoyens n'a pas sombré dans un individualisme consumériste, peuvent servir de références et d'exemples aux autres peuples désireux de reconquérir leurs souverainetés et leurs traditions. A condition que les citoyens épris de liberté sachent subordonner leurs intérêts personnels à l'intérêt collectif de leur nation ! Car le plus grand cancer du libéralisme, qu'il soit économique ou social, est de vouloir placer l'individu et le matérialisme au dessus des corps sociaux intermédiaires (famille, village/quartier, pays, corporation etc.) qui pourtant le définissent via l'environnement, l'histoire et les passions humaines.

La plus grande richesse pour un individu est de préserver ce bien commun que sont ses traditions et sa liberté car elles sont fondation du vrai bonheur lorsque les autres richesses n'apportent souvent que des plaisirs artificiels et éphémères comme ceux dont se repaissent de nos jours les esclaves de la marchandise.

Erwan Castel



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