Photo du 23 août

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Obus de mortier de 120mm non explosé et déterré lors d'un creusement de tranchée

Lors de nos travaux de terrassement et enfouissement de nos positions, il nous arrivent régulièrement dans un espace relativement restreint de tomber sur des munitions non explosées, obus d'artillerie lourde, de mortiers, grenades ou roquettes venues s'échouer intactes dans les plis de la terre au milieu des tonnes et des tonnes d'acier explosé.

Cette "pollution" du terrain, à laquelle il faut rajouter les innombrables champs de mines et pièges divers semés sur la ligne de front dont beaucoup n'ont pas été marqués et inventoriés dans le feu des premières années de combat, est un problème majeur et restera une menace majeure, longtemps même après que cette guerre soit rentrée dans les livres d'Histoire.

En effet, lorsque la guerre éclate et que les combats se stabilisent dans les tranchées, les belligérants étanchéifient le front avec des mines antichars et antipersonnelles sur plus de 300 kilomètres de longueur. Et la "zone grise" bien que démilitarisée tue autant et parfois dans certains secteurs, plus que les combats qui se sont repliés dans des échanges de tirs de casemate à casemate. 

J'ai souvent tendance à considérer la menace des mines comme le problème le plus important du front pour les opérations menées, certainement à cause des camarades fauchés ou mutilés depuis février 2015 par cet ennemi inhumain et lâche surgissant sous les pieds. Et ces pièges mortels frappent aussi à l'aveugle la femme venue visiter un ancien verger ou l'enfant cherchant un ballon dans une lisière. Même la faune sauvage qui reprend ses droits dans ces zones abandonnées n'échappent pas à la cruauté de ces boites enterrées sur les passées des renards, des loups ou des sangliers.

Régulièrement les sapeurs interviennent pour neutraliser et détruire ces étrons dispersés par la guerre et qui réveillent régulièrement la peur au bout de la pelle de tranchée ou de la chaussure buissonnière.

Le Donbass, une guerre qui décidément a signé un long contrat avec la Camarde...

Erwan Castel

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

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