Les gardiennes des ruines

Le quotidien des grands mères sur la ligne de front du Donbass

A Oktyabrsky, comme dans de nombreux villages et districts urbains situés à proximité de la ligne de front du Donbass, des habitants survivent au milieu des ruines. Parmi ces héros inconnus et silencieux de cette guerre abjecte lancée au coeur de l'Europe par l'hégémonie russophobe occidentale, sont les personnes âgées.

Fragiles et démunies, piégées par les bombardements ces personnes agèes s'accrochent à leurs lopins de terre et petites maisons où elles entretiennent souvent les souvenirs de plusieurs générations russes ayant façonné l'Histoire et le paysage de ce pays minier.


Aujourd'hui ces nobles silhouettes courbées sous le poids des années et des malheurs sont mes voisines et c'est avec fierté et tristesse mélangées que je veux ici témoigner de laur courage et de leur souffrance...

Svetlana, Tania et Ludya, 3 grands mères debout au milieu des ruines de leur rue bombardée
Sur les lisières Nord du quartier d'Oktuabrsky bordant la ligne de front survivent encore au milieu des ruines quelques dizaines de familles mais surtout ces personnes âgées isolées n'ayant ni les moyens mais aussi la volonté de quitter leur maison même lorsqu'elle est endommagée et leur petit jardin qui leur permet de survivre...

Cette semaine je suis allé à la rencontre de 2 "babouchkas" vivant dans une rue voisine et qui survivent depuis 3 ans dans leur maisons bombardées avec comme seules ressources leurs maigres pensions et l'entraide organisée entre voisins.


Tatiana, 67 ans

Tatiana était dans sa maison lorsque l'aviation ukrainienne a frappé le coeur de son quartier en 2014, à l'extérieur dans le jardin jouaient son petit fils et son fils (tous partis du Donbass depuis). Une roquette a frappé le toit de sa maison dispersant des éclats dans toutes les pièces aux plafonds déchirés. Tania a reçu alors un éclat dans le bras gauche qui fut quasi-sectionné. 
Après plusieurs opérations, cette babouchka est revenue vivre dans sa maison malgré les bombardements qui continuent depuis 3 ans. 



Lorsque je lui demande si elle a retrouvé l'usage de sa main, Tatiana en riant me dit qu'elle peut toujours faire des "Tcheboureki" (beignet traditionnel russe à la viande) cultiver son jardin et soigner ses fleurs...

Gentiment cette grand mère m'invite chez elle pour me faire visiter sa maison aux plafonds délabrés et murs troués. Si les vitres ont depuis été changées, dans les pièces les griffures des schrapnels sont toujours visibles figeant une vie blessée un jour de mai 2014...

Certes les aides humanitaires russes sont présentes, ici comme dans le reste du quartier, auxquelles il faut rajouter les colis de la "Croix Rouge" par exemple qui apporte un complément alimentaire de temps en temps. Mais le dernier maillon de cette chaîne de solidarité qui consiste à faire parvenir les matériaux et produits jusqu'aux bénéficiaires est souvent fragile voire inexistant quand il s'agit de personnes âgées sans moyens financiers ni de locomotion.
C'est ici qu'intervient la solidarité de quartier où l'entraide arrive à soulager les difficultés des uns et des autres.


Ludmila, 65 ans

Malgré une silhouette chétive trahissant des difficultés quotidiennes Luda affiche une vitalité intérieure intacte qui rayonne à travers un large sourire et des yeux pétillants. Lorsque je sors de chez sa voisine Tania, elle m'invite à son tour "Padiom padiom !" à découvrir sa maison ou plutôt les ruines où depuis 3 ans elle survit aux attaques de l'artillerie et du froid hivernal.



Rapidement cette grand mère, qui s'excuse encore du désordre de sa maison, fond en larmes lorsqu'elle me montre les pièces de sa maison plusieurs fois touchées par les bombardements et les tirs ukrainiens. 
Depuis 3 ans la vie semble s'être arrêtée dans cette maison dont les pièces ne sont plus éclairées en journée que par les déchirures du toit. 


Au milieu de la maison les restes d'un vieux fourneau à bois qui chauffait la maison gisent au sol, pas une seule pièce n'a été épargnée par les tirs ukrainiens qui ont complètement dévasté le toit, les fenêtres et les murs de cette modeste demeure.

Luda vit aujourd'hui dans une pièce qui autrefois était réservé aux chiens, malgré un toit crevé et un mur effondré par les bombardements, c'est aujourd'hui le lieu le plus "confortable" où cette grand mère prépare ses soupes et bouillies de "kacha" (plat de céréales traditionnel en Russie) qu'elle prépare en compagnie de ses voisines.


Avant de la quitter, je donne aussi à Luda 500 roubles, certes un geste misérable (moins de 10 euros) mais que j'essaye de multiplier au maximum autour de moi (dans la mesure de mes moyens) car il soulage ici grandement le ventre et le coeur de ces personnes prisonnières de l'enfer de la guerre.


Dans cette même rue pù vivent les grands mères de nombreuses maisons  sont détruites par l'artillerie ukrainienne
...où les combats, comme ici un coup direct porté par un char ukrainien sur la facade Nord de cette maison
Ces derniers jours, les bombardements ukrainiens ont à nouveau frappé durement le secteur, ainsi que hier matin le 14 juin où de nouveaux tirs ont résonné à partir de 5h30. Fort heureusement les impacts des soudards de Kiev sont arrivés dans des zones quasi désertées par les habitants.

Kiev, plutôt que de payer ses factures de gaz alimentant l'eau chaude de sa population, préfère entretenir une armée de 100 000 hommes pour continuer depuis 3 ans maintenant et en toute impunité ses bombardements à caractère génocidaire sur les civils de Donetsk et Lugansk.
Depuis 2 semaines une nouvelle escalade est en cours sur ce front du Donbass et chaque jour, chaque nuit, des innocents tombent sous les coups d'une artillerie ukrainiennes subventionnée par l'Union Européenne et conseillée par L'OTAN.

A Oktyabrsky, les murs et les portes sont devenus les pages tragiques d'une Histoire européenne honteuse
Si seulement l'armée russe pouvait être à nos côtés, comme le prétendent les communiqués fantasmés d'une merdiacratie occidentale délirante, cette guerre serait achevée en 2 semaines, les larmes et le sang cesseraient de couler dans le Donbass et les criminels condamnés iraient danser la gigue des pendus avec leurs commenditaires occidentaux.
Mais la Russie que sa mentalité et ses traditions commandent de se défendre plutôt que d'attaquer attend patiemment que Kiev "franchisse le Rubicon" (selon mon coeur qui vit ici à Oktyabrsky, la ligne rouge sang est franbchie depuis longtemps !)..

En attendant le Donbass, dont la population de la ligne de front est "fatiguée d'avoir peur" tente, à l'image de ces babouchkas héroïques,  de survivre  entre le bélier colonialiste occidental et le rempart impérial russe !


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Sous les blessures béantes des maisons abandonnées la vie reste là
 opposant une force de la Nature tenace et belle à la folie de l'Homme suicidaire et laid....


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S'il vous plaît, pour m'aider dans le travail de réinformation et l'aide engagée auprès des habitants sinistrés de mon quartier

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos, mais également par des crapules, jaloux ou obsédés du monopole de l'information venus jouer les vautours dans le Donbass..

Au delà de mes besoins de subsistance (8 000 roubles par mois (150 euros au taux de change local) j'utilise les dons supplémentaires pour aider des personnes isolées et des familles de mon quartier.

Merci d'envoyer vos contributions de soutien sur le compte référencé ci après à partir duquel sont envoyés des virements vers le Donbass

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel

Bien à vous
Erwan
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es crapules, jaloux ou obsédés du monopole de l'information venus jouer les vautours dans le  ci aprè

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