Kiev et la tentation du pire

 Dans le Donbass c'est l'automne qui risque d'être chaud !

Depuis plus de 2 ans j'ai parfois l'impression de bégayer, répétant régulièrement que Kiev s’apprête à lancer sa grande et nouvelle offensive contre le Donbass, et s'il n'y avait pas sur le front de nouveaux bombardements quotidiens et de nouvelles victimes civiles et militaires nus pourrions nous croire dans un remake du "Désert des tartare" de Buzatti.

Mais la réalité d'un élastique militaire qui se tend chaque jour un peu plus sur fond de négociations diplomatiques stériles et d'effondrement global ukrainien... et il va probablement finir par casser prochainement !



Depuis quelques jours, nous rendons compte du virage que veut prendre le pouvoir de Kiev dans sa gestion de la crise du Donbass et surtout de la volonté de radicaliser à la fois sa stratégie militaire mais aussi politique vis à vis des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk mais aussi (et surtout) vis à vis de la Russie qui est visée à travers elles...

Les précédents articles sur cette "loi de réintégration du Donbass" qui sera présentée bientôt soumise à la Verkhona Rada, le parlement ukrainien.

Aujourd'hui, conseillé par l'OTAN, et s'inspirant de la répression ethnique menée par les croates contre la république serbe de la Krajina, le pouvoir de Kiev veut réintégrer de force dans l'Ukraine les territoires séparatistes de Donetsk et Lugansk en 2 principales étapes qui peuvent être résumées ainsi :
  1. Guerre éclair 
  2. Purification ethnique
Pour tenter de rassurer les interlocuteurs à qui est cette stratégie hasardeuse est proposée, Kiev cite en exemple la réussite en 1995 de l' "opération Storm" (tempête) qui en moins d'une semaine a soumis les serbes de Krajina à force massacres, représailles sans compter les mois de terreur et épuration ethnique qui suivirent.

De prime abord ces délires ukrainiens aux promesses sanglantes sont inquiétants mais après les avoir déshabiller des oripeaux d'une psychopathie propagandiste cherchant à terroriser les populations du Donbass on peut observer que ces utopies ne sont d'abord que la conséquence (et par conséquent l'aveu) de 2 faiblesses majeures des appareils militaires et politiques ukrainiens :

Une guerre éclair est en effet également la seule option envisageable pour une armée désuète et usée par 3 années de guerre, au moral fragile et ne disposant pas des réserves stratégiques et d'une logistique suffisantes pour s'engager dans des grandes et longues offensives dans la profondeur.

Actuellement Kiev aligne bon an mal an 100 000 hommes sur la ligne de front qui restent malgré leur supériorité numérique dans un rapport de force toujours insuffisant  pour garantir la réussite d'un Blitzkrieg ukrainienne. Il faudrait au minimum entre 250 000 et 300 000 hommes pour donner à l'Etat major "ukrop" un confort dans la conduite des opérations.

Et encore, ne sont pas pris ici en considération la modernisation des équipements, les stocks logistiques et bien sûr le niveau moral des soldats qui restent fragiles du côté de Kiev... 

Le principal problème pour l'Etat Major ukrainien reste le contrôle des frontières du Donbass avec la Fédération de Russie qui est la condition sine qua non de réduire la résistance inévitable des villes républicaines par un blocus militaire et économique total. Hors cette opération frontalière s'avère aussi difficile que le contrôle direct et rapide des zones urbaines devenues depuis 3 ans des bastions militaires redoutables car :
  • Si les opérations durent trop longtemps les forces de Kiev vont à nouveau comme en 2014 se retrouver menacées par de nouveaux "chaudrons" des forces républicaines qui après avoir coupé leur approvisionnement logistique vont les épuiser par des harcèlements d'artillerie dans des zones encerclées.
  • Le risque de provoquer un "casus belli"avec la Russie et ses unités renforcées déployées dans le secteur de Rostov est important (déjà en 2014 des civils et soldats russes avaient été tués par des tirs ukrainiens traversant la frontière). Car malgré la propagande qui pérore le contraire la réalité est que l'Etat Major ukrainien n'a absolument pas envie de se retriuver face aux unité d'assaut russes.
Et quand bien même Kiev réaliserai une reconquête totale ou partielle du Donbass, ces opérations à grande échelle, provoqueraient des pertes militaires énormes (de l'ordre de 20 à 30 000 tués selon les experts) apporteraient un coup de grâce à l'armée ukrainienne et au pouvoir déjà fragilisés transformant cette reconquête en "victoire à la Pyrrhus".

Une épuration ethnique est quant à elle la preuve que la population du Donbass qui était déjà rétive aux coup d'Etat du Maïdan et sa politique russophobe hystérique est aujourd’hui carrément hostile à l'idée de revenir dans le giron d'un pouvoir coupable de crimes de guerre innombrables.

Si dans la malheureuse Krajina les croates ont pu mener leurs repressions militaires et ethniques avec succès, il est tout simplement impossible que ce scénario dramatique puisse se répéter dans le Donbass car :
  • Les Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk sont suffisamment organisées et puissantes pour imposer une guerre longue avec notamment des foyers de résistance urbains imprenables
  • Contrairement à la Krajina qui n'avait pas de frontière avec la Serbie, le Donbass dispose d'une frontière avec la Russie qui lui évite un isolement militaire et économique dans le cas d'une guerre totale avec Kiev.
  • Lors des tentatives de reconquête des zones urbaines quii ne peuvent s'envisager sans une appui massif de l'artillerie et même de l'aviation de combat, il est malheureusement probable que les pertes civiles seraient épouvantables et provoqueraient une intervention de la Russie.


Si concrètement l'application de cette "loi de réintégration du Donbass" est impossible aujourd'hui cela ne vaut pas dire pour autant qu'elle n'est pas envisageable, d'une part parce que dans l'effondrement de l'Ukraine irréversible et en phase terminale, Kiev n'a plus rien à perdre et que l'aile radicale et belliciste du pouvoir (Turtchinov, Timochenko, Paruiby and Co) y verrait l'occasion au pire de se débarrasser de Porochenko dont le gouvernement porterait la responsabilité de la débâcle et au mieux de provoquer en même temps un engagement direct de l'OTAN pour renforcer et sauver une armée alliée et un pays soumis.

Pour les psychotiques du "parti de la guerre ukropithèque", le départ de Porochenko, l'arrivée de l'OTAN, et vraisemblablement la rupture des relations diplomatiques avec la Russie valent bien quelques dizaines de milliers de cercueils militaires et de tombes civiles supplémentaires dans les cimetières dans ce Donbass russe haï par une folie suicidaire.

Quoiqu'il en soit, je pense que cette nouvelle et certainement ultime stratégie kiévienne autant criminelle que suicidaire, ressemblant plus au râle d'un agonisant haineux et dément qu'à un chant du cygne responsable et épique, ne pourra pas s'envisager avant l'automne, le temps de renforcer, préparer et conditionner les futurs kamikazes ukrainiens au baroud d'horreur !

En attendant, et malgré un énième cessez le feu annoncé ce 24 juin le front risque de subir la poursuite de la stratégie des "sauts de crapauds" engagée par Turtchinov et qui par un grignotage des zones grises du front entretient le feu sous le volcan et prépare la prochaine éruption...

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Sources de l'article : 

- Russie Politics (voir ci après)
- Vz.ru,et ici et ici

Sur l'opération "TStorm" en Krajina, voir le lien ici : Le Figaro


Ci après un article de Karine Bechet Golovko qui analyse l'option nettoyage ethnique proposée par les fous de Kiev.

Source de l'article : Russie Politics

L'Ukraine tentée par le nettoyage ethnique du Donbass


L'Ukraine continue à hésiter entre deux scénarii: raser le Donbass, sur le modèle croate du nettoyage ethnique opéré avec le consentement occidental, ou bien continuer cette guerre molle et grignoter du territoire de cessez-le-feu en violations en attendant les élections présidentielles russes qui doivent, selon certains experts ukrainiens, permettent la victoire de ... Navalny et donc le retour de la Crimée et du Donbass. Mais toute cette folie se conduit sur fond de guerre de palais, avec la préparation de l'impeachment de Poroshenko. 

Les milieux guerriers, mais pas seulement car le Premier ministre ukrainien les soutient, envisagent un scénario sur le modèle croate pour mettre fin à la résistance du Donbass. Il s'agit du nettoyage ethnique des enclaves serbes opéré par les autorités croates en 1995, pompeusement appelé Opération Tempête , toujours célébré comme une grande réussite. Cet exemple montre bien que l'Europe est tout à fait prête, au-delà de ses grands discours, à couvrir les nettoyages ethniques, la question étant simplement de savoir de quelle ethnie il s'agit. Les serbes de Croatie ou les russes d'Ukraine ne semblent pas devoir être dotés d'une suffisamment grande étole d'humanité pour déclencher les manifestations, l'allumage express de la Tour Eiffel ou les selfies de stars. Ce ne sont pas des victimes fréquentables.

Pourtant, si la question des pertes civiles dans le Donbass n'entre pas en considération, l'ampleur des pertes militaires ukrainiennes qui seraient attendues d'une telle opération de nettoyage se semble pas non plus être envisagée comme un élément écartant cette option. L'on parle de 20 à 30 000 soldats ukrainiens qui pourraient y laisser la peau ... sans même qu'une victoire ne puisse être garantie. Ce qui détruirait totalement l'armée du pays.

Ce qui, finalement, fait peur, est la proximité de la frontière russe: le but étant d'aller jusqu'à la frontière russe, avec tous les risques que cela comporte. A la différence du scénario croate, le Donbass n'est pas une enclave et penser que la Russie regardera calmement ce qui se passe en envoyant une note diplomatique est particulièrement naïf. Les ukrainiens ont finalement peur que la Russie ne finisse par envoyer réellement des forces militaires pour sauver la population russe de l'extermination prévue. Car c'est une chose de lutter virtuellement dans les médias contre une armée russe tout aussi virtuelle, c'est autre chose de la trouver sur le terrain devant soi.

Prenant le temps de la réflexion, un nouveau cessez-le-feu a été décidé du 24 juin au 31 août.

Cette idée folle d'une intervention éclair vient de la nécessité de mettre fin à l'opération anti-terroriste et renvoie au fameux plan secret de Poroshenko dont nous avons parlé ici. Mais comment y mettre fin, le combat continue sur le plan politique. Et Poroshenko lui-même se rapproche d'une procédure d'impeachment, dont l'idée est lancée par Timoshenko, mais qui fait des émules chez les autres partis. Pour la mettre en oeuvre, il faut adopter la loi réglementant cette disposition constitutionnelle, le projet a été déposé à la Rada et doit être discuté prochainement.

Tout cela sent la fin de régime, espérons qu'elle ne sera pas trop sanglante.

Karine Bechet Golovko

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S'il vous plaît, pour m'aider dans le travail de réinformation et l'aide engagée auprès des habitants sinistrés de mon quartier

Si l'argent est le nerf de la guerre il est malheureusement également aussi celui de la réinformation pour laquelle j'ai décidé de me consacrer seul et à plein temps malgré une absence actuelle de revenus et une censure de mon travail par les agences de presse occidentales collabos, mais également par des crapules, jaloux ou obsédés du monopole de l'information venus jouer les vautours dans le Donbass..

Au delà de mes besoins de subsistance (8 000 roubles par mois (150 euros au taux de change local) j'utilise les dons supplémentaires pour aider des personnes isolées et des familles de mon quartier.

Suite aux actions calomnieuses de militants pro ukrainiens qui engagent des procédures de fermeture de comptes bancaires, je vous demande de me contacter par mail : alawata@gmail.com pour que je vous transmette l'adresse où m'adresser les dons éventuels.

Observation : la plus petite somme (équivalent à celle d'un paquet de cigarette) est la bienvenue et vitale ici.

En vous remerciant par avance de votre soutien moral et matériel

Bien à vous

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