War is business but business is also war
"Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage"
Aujourd'hui beaucoup d'analystes prétendent que "le vent tourne" dans les relations entre l'Europe et l'Ukraine, mais personnellement, même si je le souhaite, je n'en suis pas convaincu, car si l’impopulaire Porochenko, empêtré dans les "affaires" autant que dans les échecs de sa politique, est abandonné progressivement par ses partenaires occidentaux c'est certainement plus pour n'avoir pas atteint les objectifs de l'OTAN en Crimée et dans le Donbass que pour ses histoires de corruption, mêmes si elles sont gravissimes.
Dans cette crise ukrainienne, beaucoup se sont fait rouler dans la farine étasunienne, rejoignant l'Oncle Sam dans sa croisade russophobe tentant de justifier la préemption territoriale du "pivot stratégique de l'Europe" cette immense territoire trait d'union entre l'Eurasie et l'Occident et que Washington a voulu transformer en bélier forçant les remparts de l'empire russe. Mais cette stratégie du chaos que les USA allument un peu partout dans le Monde depuis la fin de la guerre froide a un prix et surtout lorsqu'elle dégénère en guerre asymétrique dont l'argent est plus que jamais le nerf sensible et vital.
Et pour subventionner le chaos Washington, qui ne veut pas s'engager seul et directement, cherche le soutien et la légitimité de la "communauté internationale" qui s'est soumise à son autorité dans une servitude volontaire économique, idéologique et politique que pas un esclavagiste dans le passé n'avait réussi à imposer. Ainsi après avoir financé l'opposition et le coup d'état du Maïdan, les USA, furieux de voir s'échapper de leurs griffes la Crimée, ont entraîné les européens dans une spirale de représailles économiques contre Moscou mais qui impacte aussi gravement leurs propres économies déjà mises à mal par la crise économique mondiale. Ces "sanctions", les pays européens ont été forcé de les appliquer (à part la France et l'Allemagne, zélés suivistes de la politique de Washington) uniquement parce que Bruxelles, d'où elles ont été organisées, est prise en otage par les néo-cons étasuniens.
Mais il existe aussi une aide économique directe qui est accordé à l'Ukraine depuis le coup d'état pro-occidental du Maïdan. Comme pour les représailles appelées cyniquement "sanctions", cette aide économique qui représente 40 milliards de dollars sur 4 ans a été décidée par les USA et imposée à ces partenaires occidentaux via le FMI qui la supervise et y participe également à hauteur de 17,5 milliards de dollars.
Lorsque ce programme d'aide économique a été lancé au printemps 2014, il été question alors que le conflit du Donbass serait réglé avant la fin de la même année. Car en dehors du problème moral que représente ce conflit au coeur de l'Europe, il représente un véritable problème pour la réglementation du FMI qui stipule clairement que "les prêts ne sont pas octroyés à des pays en guerre", ceci expliquant entre autres raisons pourquoi, malgré la sémantique de sa propagande, le gouvernement de Kiev n'a jamais déclaré officiellement cette guerre, se contentant de voiler ses opérations et ses victimes sous le sobriquet hypocrite d' "Opération spéciale anti-terroriste" (ATO).
De son côté, le FMI a obéi à Washington qui est son principal bailleur de fonds, et depuis 3 ans bientôt ouvre les robinets de la perfusion occidentale tout en fermant les yeux sur cette guerre, les défauts de remboursements de la dette structurelle, ou le détournement frauduleux de cette aide économique normalement destinée à secourir une population ukrainienne menacée par la famine.
Car de fait, non seulement cette guerre qui fait rage dans le Donbass s'est amplifié jusqu'à aujourd'hui continuant de menacer la sécurité de l'Europe mais elle est devenue un gouffre financier pour Kiev qui y détourne une partie importante de l'aide du FMI. Ce détournement financier destiné à subventionner les massacres dans le Donbass a été récemment confirmé par l'ex député ukrainien Alexandre Onichtchenko, qui vient de dénoncer preuves à l'appui la corruption organisée par le gouvernement Porochenko.
« La plupart de l'argent est allé à la guerre, une guerre que Piotr Porochenko a tout intérêt à poursuivre. Tous les contrats relatifs à la guerre sont remplis par des entreprises proches du président. Pour eux (le président et son-entourage, ndlr), ce n'est qu'un business. »
On le voit bien, alors que les aides économiques occidentales peuvent constituer un formidable moyen de pression pour forcer Kiev à s'engager vers la paix dans le Donbass, le FMI est utilisé au contraire comme une armé de guerre subventionnant les multiples violations quotidiennes des accords de Minsk et les crimes de guerre perpétrés dans le les territoires occupés et sur la ligne de front du Donbass.
Si l'effondrement de la crédibilité de Porochenko, la victoire de Trump aux USA, les révélations des ingérence étasuniennes dans les affaires ukrainienne, provoque un changement de position progressif des occidentaux vis à vis de leur trublion ukrainien, incapable d'atteindre leurs objectifs, de plus en plus ingérable et de moins en moins fréquentable; mais cela ne veut pas dire pour autant qu'ils abandonnent la feuille de route géostratégique imposée par les USA dans cette région explosive.
Bien sûr la France de Hollande et l'Allemagne de Merkel entraînées par l'inertie de leur servilité stupide à l'Oncle Sam continuent d'aboyer sans renifler que le vent est en train de tourner... Quant aux voix occidentales qui commencent timidement à exprimer leur mécontentement de s'être fait entraîner dans cette pitoyable galère ukraino-étasunienne, elles restent bien hypocrites, agitant seulement le dossier de la corruption kiévienne pour tenter de noyer dans un écran de fumée victimaire, tous les crimes et massacres réalisés du Maïdan au Donbass et dont ils sont des complices politico-économiques condamnables.
Reste le choix du successeur de Porochenko, qui n'en doutons pas sera coopté par les USA pour essayer de redorer l'image d'une Ukraine qui aujourd'hui fatigue et exaspère même ses tuteurs européens. Ce sera à n'en pas douter une personne appartenant à la ploutocratie mondialiste, russophobe mais à l'apparence moins agressive et même capable de dialoguer avec Poutine, et surtout dont l'image médiatique plaira aux occidentaux ces esclaves de la "société du spectacle" qui mettront à nouveau la main au portefeuille les yeux fermés. Parmi le prétendants il y a Avakov, trop sulfureux mais qui pourrait tenter un coup de force, Iatseniouk, trop mêlé à l'échec du gouvernement Porochenko, mais qui pourrait tenter une alliance, Saakashvili, trop géorgien mais l'ami de l'Oncle Sam, les radicaux trop fous mais dangereux etc...
Il y a bien une intrigante, pas moins corrompue que Porochenko mais qui depuis le Maïdan se fait discrète, tapie dans l'ombre en attendant son heure, c'est Timochenko, l'égérie de la Révolution orange de 2004... et je ne serai pas surpris de voir la fausse blonde nattée sortir de la meute, soutenue par la ploutocratie mondialiste, parée d'une virginité politique médiatisée dont la poudre au nez sera surtout de la poudre aux yeux pour les européens payeurs.
Peut-être que je me trompe, mais quoiqu'il en soit cela ne changera pas grand chose que ce soit elle ou un autre, tant que l'OTAN restera aux commandes de la politique ukrainienne...
En attendant, ne nous leurrons pas, car pour les occidentaux, je suis convaincu que condamner aujourd'hui la "kleptocratie" de Porochenko, s'est juste se donner bonne conscience et en sacrifiant un chien jugé incompétent de pouvoir en choisir un autre un peu moins sale mais qui continuera n'en doutons pas à aboyer contre la Russie et mordre le Donbass.
Il reste encore du chemin vers la Paix et encore plus vers la Justice...
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
Source de l'article : Russie Politics
La Cour des comptes européenne reconnait l'échec
de la politique européenne en Ukraine
par Karine Bechet-Golovko
La Cour des comptes européenne vient de rendre un rapport spécial sur l'aide de l'UE en faveur de l'Ukraine. Et le constat est sec et sans appel: c'est un échec total, tant sur la manière dont l'aide a été apportée, que sur les effets produits puisque la conclusion est "malgré le nouvel élan donné aux réformes depuis 2014, les résultats obtenus à ce jour restent fragiles. Les résultats des mesures de lutte contre la corruption ne sont pas encore visibles.". L'Ukraine est un trou sans fond géré par des clans oligarchiques maniant la corruption en guise de politique d'Etat.
Le 7 décembre 2016, la Cour des comptes européennes a publiés un rapport spécial sur l'Ukraine, concernant la période 2007-2015. Les auditeurs ont fait beaucoup d'efforts pour ne pas trop porter d'attention au coup d'Etat du Maïdan et pour le considérer comme un des moments de la construction de la démocratie européenne ukrainienne. Mais finalement cela ne change pas grand chose à la conclusion: la politique de l'UE en Ukraine est un échec, car elle a été adoptée dans l'urgence, sans réflexion approfondie:
- L'Union a réagi promptement à la crise de 2014 en mobilisant une enveloppe de 11,2 milliards d'euros sur sept ans, mais cette solution a été décidée dans l'urgence. L'UE a octroyé et versé rapidement des sommes considérables, sans avoir établi de stratégie au préalable.
La décision était politique: il fallait payer la révolution, pour que ceux qui prenaient le pouvoir aient le temps de s'installer au pouvoir. Donc, forcément, il n'y a pas eu de critères particuliers dans l'octroie de l'aide, ni de suivi sérieux dans l'utilisation qui en a été faite:
- Des insuffisances dans la fixation des conditions de l'aide ou dans l'évaluation de leur réalisation ont affecté la conception de l'appui budgétaire et de l'aide financière.
Les auditeurs se rassurent en soulignant que des cadres législatifs furent adoptés en ce qui concerne la lutte contre la corruption ou la réforme des finances publiques. Ces remarques sur le travail législatif ukrainien tombent juste après que le député ukrainien Alexandre Onichenko ne soit allé aux Etats Unis remettre au ministère de la Justice des documents compromettant Poroshenko, réception des documents confirmée par le FBI. Par des enregistrements audios, il met en lumière comment Poroshenko achetait les voix des députés pour faire voter certains textes, de 20 000 à 100 000$ la voix selon le "cours" du député en question et l'importance du vote. Il met également en évidence comment une partie des fonds versé par le FMI est utilisée pour la guerre dans le Donbass, dans laquelle Poroshenko est personnellement intéressé. Sans oublier qu'il apris le contrôle, par l'intermédiaire de la nomination de proches, des grosses entreprises publiques: ils concluent des contrats avec des entreprises privées, qui elles servent à blanchir l'argent et à le reverser.
Le vent tourne, le FBI est intéressé par les documents présentés, l'UE par l'intermédiaire de la Cour européenne des comptes remet en cause sa politique de soutien aveugle et propose un certain mouvement de recul - en langage diplomatique:
- Les auditeurs formulent plusieurs recommandations visant à améliorer l'efficacité de l'aide de l'UE en faveur de l'Ukraine. La Commission et le Service européen pour l'action extérieure devraient: • accorder une plus grande importance à la gestion des finances publiques dans le processus de dialogue avec l'Ukraine; • améliorer la formulation des conditions de l'aide financière et les versements de cette dernière; • renforcer le suivi de la mise en œuvre de l'aide de l'UE; • accorder une plus grande importance à la mise en œuvre effective des réformes et à leur pérennité; • prendre des mesures pour rendre plus efficace l'aide de l'UE octroyée à l'Ukraine dans le domaine du gaz.
La période de l'aveuglement prend fin, les temps changent et le projet Ukraine ne semble plus aussi rentable politiquement au regard de l'évolution de la situation internationale.
Karine Bechet-Golovko
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