L'arc Svitlodarsk, premier bilan
Quand le voile de la propagande kiévienne
tente de cacher ses soldats sacrifiés
tente de cacher ses soldats sacrifiés
Même si la menace d'une reprise de l'offensive ukrainienne persiste au Nord de la ville de Debalsevo, les combats au sol se sont stabilisés dans le secteur de Kalinovka et Lozove dont les collines, entre le 18 et le 22 décembre 2016, ont été le théâtres de violents affrontements (voir les articles précédents dans le lien suivant : Debalsevo)
Il est difficile parfois de faire le tri entre les flux propagandistes qui de part et d'autre et en toute légitimité en temps de guerre, cherchent à présenter les faits sous le meilleur angle pour servir leurs intérêts patriotiques. Heureusement que l'immense forêt des réseaux sociaux (Tweeter, VK, Facebook) fourmillent de témoignages d'acteurs du terrain qui permettent de lever le voile des médias officiels et de distinguer la réalité déshabillée de ses costumes propagandistes.
C'est le cas de la bataille qui a éclaté le 18 décembre 2016 au Nord de Debalsevo qui a réveillé brutalement les observateurs d'un conflit qui comme eux s'était assoupi par des mois et des mois de guerre de tranchées dans une ambiance de cessez le feu hypocrite où les bombardements quotidiens enlisent la guerre jusqu'à l'ennui tragique...
Pourquoi Debalsevo ?
Sans revenir dans le détails des enjeux que représente le contrôle de ce carrefour stratégique situé entre les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk, il faut savoir que la libération de ce chaudron par les forces républicaines au début de l'année 2015 est une des plus importantes défaites de l'armée ukrainienne et qui est resté en travers de la gorge du Président Porochenko. Au terme d'une bataille où Kiev va perdre plus de 2000 hommes (certains évoquent même 4000) et des centaines de véhicules blindés et pièces d'artillerie, de nouveaux accords vont être signés en catastrophe ("Minsk 2") pour éviter que cet anéantissement du corps blindé ukrainien ne dégénère pas en déroute pour l'ensemble de l'armée ukrainienne.
Depuis 2 ans l'armée ukrainienne s'est reconstituée sur le papier et tente par des apparences (exercices, équipements, propagande) de sauver la réalité d'une armée désorganisée minée par un moral catastrophique qui provoque de véritables hémorragies dans ses rangs (désertions, alcoolisme, drogue, suicide ...). Pour schématiser, on y trouve une minorité de combattants motivés comme les bataillons spéciaux par exemple, mais qui ne savent pas se battre et une majorité de soldats expérimentés et qui commencent à être formés, mais qui ne veulent pas se battre.
Bref la machine de combat kiévienne, à l'image de l'appareil politique ukrainien, est en plein naufrage mais poussée par ses parrains occidentaux elle s'est lancée dans une fuite en avant suicidaire avant l'effondrement final et dont Debalsevo est certainement un objectif prioritaire.
Debalsevo cette petite ville de 25000 habitants située à mi chemin entre Donetsk et Lugansk représente surtout un carrefour stratégique de première importance régionale. C'est en effet un important nœud routier et ferroviaire entre Kharkov, Mariupol, Rostov-sur-le-Don, Taganrog et Moscou et surtout depuis la guerre lancée par Kiev contre le Donbass, le trait d'union entre les deux Républiques de Donetsk et Lugansk.
Son contrôle par les Républiques est vital et représente une menace importante pour la défense du Donbass s'il passe aux mains de Kiev.
L'offensive du 18 décembre 2016
Le 18 décembre au matin, par une violente préparation d'artillerie qui est même reconnue par les observateurs de l'OSCE qui enregistrent plus de 700 tirs de gros calibre en provenance de Svitlodrask, l'armée ukrainienne lance une offensive vers les positions républicaines protégeant la ville de Debalsevo.
Pour en finir avec la théorie propagandiste qui prétend que ce sont les républicains qui ont attaqué les premiers, il suffit d'écouter les blessés ukrainiens interrogés dans les hôpitaux à Artemvosk ou Karkhov ou de Tourtchinov le Secrétaire du Comité de Défense et de Sécurité nationale qui viendra le 21 décembre féliciter les soldats ukrainiens de l'avancée réalisée sur le terrain, pour comprendre en plus des pertes très importantes, qu'ils ont subi que ce sont bien les forces ukrainiennes qui ont initié la bataille.
Dans cette offensive, qui a engagé différentes unités d'assaut sous le commandement de la 54ème brigade ukrainienne en charge du secteur, on va observer dès les premières heures de la bataille un manque de préparation et de coordination flagrants ainsi que des fautes de commandement gravissimes, qui vont par exemple envoyer une unité dans un champ de mine ukrainien le 18 décembre (40 tués et blessés) ou le lendemain bombarder une autre unité ukrainienne par sa propre artillerie (11 tués et 8 blessés).
Au vu des axes d'attaques on peut estimer que Debalsevo est bien l'objectif final de cette offensive mais qu'il était précédé d'objectifs intermédiaires qui sont principalement un ensemble de collines et de crêtes situées à mi chemin de Svitlodarsk. Ces points hauts qui se situent dans une zone boisée entre Kalinovka et Lozove sont effectivement importants car ils peuvent être transformées en points d'appui et d'observation et soutenir un assaut sur Debalsevo où est solidement organisée la deuxième ligne de défense républicaine.
Les ukrainiens, après une préparation d'artillerie, ont lancé le 18 décembre leurs unités vers ce secteur clé surplombant leur objectif final. Cette offensive a été accompagnée par une intensification des attaques sur tout l'arc depuis le Nord de Gorlovka jusqu'à l'Ouest de Stakhanov ou des assauts ont également été réalisés (voir carte ci dessus). Egalement observée sur l'ensemble de la ligne de front une augmentation sensible des bombardements surtout sur la région de Donetsk-Yasinovataya.
Après avoir été bousculé sur leurs postes avancés, les forces républicaines ont réalisé des combats de freinage appuyés par des tirs de barrage en provenance de Debalsevo où les pièces avaient été repliées au moment de l'assaut.
Au cours de cette première journée les pertes ukrainiennes ont été très importantes: des dizaines de tués et plusieurs véhicules blindés d'infanterie détruits (3 ou 4)
Le lendemain 19 décembre, les républicains ont pu organisé des contre-attaques achevant de désorganiser les unités ukrainiennes qui se sont rapidement retrouvées isolées et sous le feu de l'artillerie républicaine tandis que des renforts arrivés sur le front les encerclaient. Par exemple, une unité ukrainienne s'est ainsi retrouvée piégée près de l'étang de Markov Yar qui selon les survivants du combat a eu 25 tués, 35 blessés et seulement 6 soldats indemnes.
Le 20 décembre, les assauts ukrainiens sont désormais contenus sur une ligne de front qui n'a que très peu évolué, les points stratégiques restant sous le contrôle des forces républicaines et ce malgré un "grignotage du terrain" réalisé par Kiev (environ 1,5 km dans le secteur de Lozove)
Le 21 décembre, tandis que des escarmouches persistent dans les collines ou certaines positions belligérantes ne sont qu'à 70 mètres l'une de de l'autre, les ukrainiens allongent leurs tirs d'artillerie et touchent la périphérie de Debalsevo où plusieurs maisons et immeubles d'habitation sont gravement endommagés. Tourtchinov au milieu des norias d'ambulances vient en inspection sur le front pour haranguer ses soldats et tenter de sauver la face d'une nouvelle opération insensée et suicidaire.
Le 22 décembre, les combats et les bombardements diminuent, achevant cette offensive ukrainienne qui se solde par un échec global et surtout très coûteux en vie humaines, car derrière les communiqués officiels farfelus qui annoncent 6 tués et une trentaine de blessés, les retours des témoins, des hôpitaux et des combattants avancent quant à eux un bilan de 100 tués et 300 blessés minimum.
Du coté des défenseurs républicains le bilan réel des combats, bien qu’inférieur à celui des ukrainiens, n'en est pas moins lourd : 28 tués et 63 blessés selon les dernières infos recueillies.
Quelles suites sont envisageables ?
Une offensive terminée, mais seulement en apparence
A Debalsevo, l'armée ukrainienne, pour avoir sous-estimé les forces républicaines et surestimé son organisation se retrouve aujourd'hui stoppée dans son élan vers Debalsevo et surchargée du poids de ses tués et ses blessés.
Que peut-elle faire désormais dans ce secteur face à un ennemi qui a renforcé ses effectifs, ses positions et l'attend désormais de pied ferme ?
Une reprise de l'offensive est toujours possible vu les moyens à disposition et le rapport de force toujours favorable à Kiev. MAIS au vu des pertes subies pour gagner 1500 mètres, la reprise de Debalsevo promet d'être pour Kiev une nouvelle hécatombe et surtout une aventure longue, incertaine et très coûteuse pour un gouvernement dont les jours sont comptés et qui voit son effondrement politique et économique atteindre un point de non retour.
Demain, pour ce secteur de Debalsevo, l'hypothèse militaire la plus probable est celle qui est déjà mise en oeuvre ailleurs sur le front comme à Yasinovataya par exemple où depuis leur attaque de mars investissant la "zone grise" (zone neutre être les lignes), les ukrainiens s'accrochent au terrain et semaine après semaine, bombardement après bombardement rampent jusqu'à 100 mètres positions républicaines, interdisant un tronçon de l'axe Donetsk-Gorlovka.
Une autre hypothèse est que Kiev décide de lancer une nouvelle offensive dans un autre secteur du front, comme à Dokuchaïevsk par exemple, la ville qui contrôle au Sud de Donetsk l'axe vers le front Sud de la DNR. La conséquence (et peut-être l'objectif) de ces offensives ukrainiennes différentes qui n'aboutissent pas mais mettent en place des zones de contact où s'exerce une pression permanente, est de mobiliser des renforts républicains et de les fixer sur ces secteurs du front, et ainsi de diminuer et disperser les forces de réserves disponibles.
Du côté des Républiques
Malgré une résistance globalement victorieuse, force est de constater que les Républiques, qui embellissent elles aussi à leur avantage l'évolution de la situation, subissent cependant un réel grignotage du front, qui permet à Kiev, même s'il est chèrement payé, d'avancer perit a petit des pions militaires en toute impunité sous un régime de cessez le feu.
De mémoire, du Sud au Nord, les principaux points sensibles où les ukrainiens ont investi progressivement la zone grise et même au delà :
Il est difficile parfois de faire le tri entre les flux propagandistes qui de part et d'autre et en toute légitimité en temps de guerre, cherchent à présenter les faits sous le meilleur angle pour servir leurs intérêts patriotiques. Heureusement que l'immense forêt des réseaux sociaux (Tweeter, VK, Facebook) fourmillent de témoignages d'acteurs du terrain qui permettent de lever le voile des médias officiels et de distinguer la réalité déshabillée de ses costumes propagandistes.
C'est le cas de la bataille qui a éclaté le 18 décembre 2016 au Nord de Debalsevo qui a réveillé brutalement les observateurs d'un conflit qui comme eux s'était assoupi par des mois et des mois de guerre de tranchées dans une ambiance de cessez le feu hypocrite où les bombardements quotidiens enlisent la guerre jusqu'à l'ennui tragique...
Pourquoi Debalsevo ?
Sans revenir dans le détails des enjeux que représente le contrôle de ce carrefour stratégique situé entre les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk, il faut savoir que la libération de ce chaudron par les forces républicaines au début de l'année 2015 est une des plus importantes défaites de l'armée ukrainienne et qui est resté en travers de la gorge du Président Porochenko. Au terme d'une bataille où Kiev va perdre plus de 2000 hommes (certains évoquent même 4000) et des centaines de véhicules blindés et pièces d'artillerie, de nouveaux accords vont être signés en catastrophe ("Minsk 2") pour éviter que cet anéantissement du corps blindé ukrainien ne dégénère pas en déroute pour l'ensemble de l'armée ukrainienne.
Depuis 2 ans l'armée ukrainienne s'est reconstituée sur le papier et tente par des apparences (exercices, équipements, propagande) de sauver la réalité d'une armée désorganisée minée par un moral catastrophique qui provoque de véritables hémorragies dans ses rangs (désertions, alcoolisme, drogue, suicide ...). Pour schématiser, on y trouve une minorité de combattants motivés comme les bataillons spéciaux par exemple, mais qui ne savent pas se battre et une majorité de soldats expérimentés et qui commencent à être formés, mais qui ne veulent pas se battre.
Bref la machine de combat kiévienne, à l'image de l'appareil politique ukrainien, est en plein naufrage mais poussée par ses parrains occidentaux elle s'est lancée dans une fuite en avant suicidaire avant l'effondrement final et dont Debalsevo est certainement un objectif prioritaire.
- Un objectif militaire
Debalsevo cette petite ville de 25000 habitants située à mi chemin entre Donetsk et Lugansk représente surtout un carrefour stratégique de première importance régionale. C'est en effet un important nœud routier et ferroviaire entre Kharkov, Mariupol, Rostov-sur-le-Don, Taganrog et Moscou et surtout depuis la guerre lancée par Kiev contre le Donbass, le trait d'union entre les deux Républiques de Donetsk et Lugansk.
Son contrôle par les Républiques est vital et représente une menace importante pour la défense du Donbass s'il passe aux mains de Kiev.
- Un objectif politique
Lors de la dernière réunion du quartet Normandie (Allemagne France Russie Ukraine), le 19 octobre à Berlin, dans le cadre de la réanimation des accords de Minsk, Porochenko avait demandé la restitution à l'Ukraine de Debalsevo, sous prétexte que le 15 février 2015, jour de l'application du mémorandum, il restait encore des soldats ukrainiens dans la ville (ils termineront leur évacuation le 18).
Ce faux prétexte grossier qui était d'abord destiné à saboter l'espoir de voir le processus de paix démarrer enfin montre cependant à quel point Debalsevo est important au yeux de Kiev.
- Un objectif psychologique
Comme Iliovaisk le dernier grand chaudron de l'été 2014, Debalsevo reste un traumatisme dans l'esprit des ukrainiens qui ont vu leur armée fondre sous les coups de l'artillerie des Républiques de Donetsk et Lugansk. Ce revers militaire pour l'Ukraine est une honte car tous connaissent le mensonge de l'intervention russe dans le Donbass et l'abandon de l'armée par un pouvoir inapte. Donc, une reprise militaire de Debalsevo non seulement redorerait le blason politique d'une Ukraine pathétique mais surtout adminitrerait une victoire thérapeutique à une armée en pleine dépression
L'offensive du 18 décembre 2016
Le 18 décembre au matin, par une violente préparation d'artillerie qui est même reconnue par les observateurs de l'OSCE qui enregistrent plus de 700 tirs de gros calibre en provenance de Svitlodrask, l'armée ukrainienne lance une offensive vers les positions républicaines protégeant la ville de Debalsevo.
Pour en finir avec la théorie propagandiste qui prétend que ce sont les républicains qui ont attaqué les premiers, il suffit d'écouter les blessés ukrainiens interrogés dans les hôpitaux à Artemvosk ou Karkhov ou de Tourtchinov le Secrétaire du Comité de Défense et de Sécurité nationale qui viendra le 21 décembre féliciter les soldats ukrainiens de l'avancée réalisée sur le terrain, pour comprendre en plus des pertes très importantes, qu'ils ont subi que ce sont bien les forces ukrainiennes qui ont initié la bataille.
Dans cette offensive, qui a engagé différentes unités d'assaut sous le commandement de la 54ème brigade ukrainienne en charge du secteur, on va observer dès les premières heures de la bataille un manque de préparation et de coordination flagrants ainsi que des fautes de commandement gravissimes, qui vont par exemple envoyer une unité dans un champ de mine ukrainien le 18 décembre (40 tués et blessés) ou le lendemain bombarder une autre unité ukrainienne par sa propre artillerie (11 tués et 8 blessés).
Au vu des axes d'attaques on peut estimer que Debalsevo est bien l'objectif final de cette offensive mais qu'il était précédé d'objectifs intermédiaires qui sont principalement un ensemble de collines et de crêtes situées à mi chemin de Svitlodarsk. Ces points hauts qui se situent dans une zone boisée entre Kalinovka et Lozove sont effectivement importants car ils peuvent être transformées en points d'appui et d'observation et soutenir un assaut sur Debalsevo où est solidement organisée la deuxième ligne de défense républicaine.
Dans cette vidéo faite par Graham Phillips le 22 décembre 2016,
on peut apprécier à la fois la nature du terrain et celle des bombardements,
sachant qu'ils étaient plus intenses les 2 premiers jours de l'offensive.
Les ukrainiens, après une préparation d'artillerie, ont lancé le 18 décembre leurs unités vers ce secteur clé surplombant leur objectif final. Cette offensive a été accompagnée par une intensification des attaques sur tout l'arc depuis le Nord de Gorlovka jusqu'à l'Ouest de Stakhanov ou des assauts ont également été réalisés (voir carte ci dessus). Egalement observée sur l'ensemble de la ligne de front une augmentation sensible des bombardements surtout sur la région de Donetsk-Yasinovataya.
Après avoir été bousculé sur leurs postes avancés, les forces républicaines ont réalisé des combats de freinage appuyés par des tirs de barrage en provenance de Debalsevo où les pièces avaient été repliées au moment de l'assaut.
Au cours de cette première journée les pertes ukrainiennes ont été très importantes: des dizaines de tués et plusieurs véhicules blindés d'infanterie détruits (3 ou 4)
Le lendemain 19 décembre, les républicains ont pu organisé des contre-attaques achevant de désorganiser les unités ukrainiennes qui se sont rapidement retrouvées isolées et sous le feu de l'artillerie républicaine tandis que des renforts arrivés sur le front les encerclaient. Par exemple, une unité ukrainienne s'est ainsi retrouvée piégée près de l'étang de Markov Yar qui selon les survivants du combat a eu 25 tués, 35 blessés et seulement 6 soldats indemnes.
Le 20 décembre, les assauts ukrainiens sont désormais contenus sur une ligne de front qui n'a que très peu évolué, les points stratégiques restant sous le contrôle des forces républicaines et ce malgré un "grignotage du terrain" réalisé par Kiev (environ 1,5 km dans le secteur de Lozove)
Le 21 décembre, tandis que des escarmouches persistent dans les collines ou certaines positions belligérantes ne sont qu'à 70 mètres l'une de de l'autre, les ukrainiens allongent leurs tirs d'artillerie et touchent la périphérie de Debalsevo où plusieurs maisons et immeubles d'habitation sont gravement endommagés. Tourtchinov au milieu des norias d'ambulances vient en inspection sur le front pour haranguer ses soldats et tenter de sauver la face d'une nouvelle opération insensée et suicidaire.
Le 22 décembre, les combats et les bombardements diminuent, achevant cette offensive ukrainienne qui se solde par un échec global et surtout très coûteux en vie humaines, car derrière les communiqués officiels farfelus qui annoncent 6 tués et une trentaine de blessés, les retours des témoins, des hôpitaux et des combattants avancent quant à eux un bilan de 100 tués et 300 blessés minimum.
Du coté des défenseurs républicains le bilan réel des combats, bien qu’inférieur à celui des ukrainiens, n'en est pas moins lourd : 28 tués et 63 blessés selon les dernières infos recueillies.
Quelles suites sont envisageables ?
Une offensive terminée, mais seulement en apparence
A Debalsevo, l'armée ukrainienne, pour avoir sous-estimé les forces républicaines et surestimé son organisation se retrouve aujourd'hui stoppée dans son élan vers Debalsevo et surchargée du poids de ses tués et ses blessés.
Que peut-elle faire désormais dans ce secteur face à un ennemi qui a renforcé ses effectifs, ses positions et l'attend désormais de pied ferme ?
Une reprise de l'offensive est toujours possible vu les moyens à disposition et le rapport de force toujours favorable à Kiev. MAIS au vu des pertes subies pour gagner 1500 mètres, la reprise de Debalsevo promet d'être pour Kiev une nouvelle hécatombe et surtout une aventure longue, incertaine et très coûteuse pour un gouvernement dont les jours sont comptés et qui voit son effondrement politique et économique atteindre un point de non retour.
Demain, pour ce secteur de Debalsevo, l'hypothèse militaire la plus probable est celle qui est déjà mise en oeuvre ailleurs sur le front comme à Yasinovataya par exemple où depuis leur attaque de mars investissant la "zone grise" (zone neutre être les lignes), les ukrainiens s'accrochent au terrain et semaine après semaine, bombardement après bombardement rampent jusqu'à 100 mètres positions républicaines, interdisant un tronçon de l'axe Donetsk-Gorlovka.
Une autre hypothèse est que Kiev décide de lancer une nouvelle offensive dans un autre secteur du front, comme à Dokuchaïevsk par exemple, la ville qui contrôle au Sud de Donetsk l'axe vers le front Sud de la DNR. La conséquence (et peut-être l'objectif) de ces offensives ukrainiennes différentes qui n'aboutissent pas mais mettent en place des zones de contact où s'exerce une pression permanente, est de mobiliser des renforts républicains et de les fixer sur ces secteurs du front, et ainsi de diminuer et disperser les forces de réserves disponibles.
Du côté des Républiques
Malgré une résistance globalement victorieuse, force est de constater que les Républiques, qui embellissent elles aussi à leur avantage l'évolution de la situation, subissent cependant un réel grignotage du front, qui permet à Kiev, même s'il est chèrement payé, d'avancer perit a petit des pions militaires en toute impunité sous un régime de cessez le feu.
De mémoire, du Sud au Nord, les principaux points sensibles où les ukrainiens ont investi progressivement la zone grise et même au delà :
- Shirokino depuis février 2015
- Marinka depuis juin 2015
- Dokuchaievsk depuis décembre 2015
- Yasinovataya depuis mars 2016
- etc...
- Et maintenant Debalsevo qui représente l'offensive ukrainienne la plus importante depuis 2 ans et sur l'un des secteurs les plus sensibles du front (avec Yasinovataya au Nord de Donetsk)
Les républiques populaires de Donetsk et Lugansk ont toujours jouer le jeu des accords de Minsk, dans une tradition russe qui "préfére une mauvaise paix à une bonne guerre", contrairement à Kiev qui n'a jamais cessé de multiplier les violations de ce processus de paix, lequel n'a pas avancer depuis 2 ans hormis sur le volet de l'échange des prisonniers qui a vu quelques concrétisations se réaliser.
Face aux attaques incessantes des ukrainiens, les gouvernements républicains ont à maintes reprises lancé des avertissements fermes en direction de Kiev mais sans obtenir en retour qu'une augmentation des attaques et des bombardements
Et le dilemme aujourd'hui pour les forces armées républicaines est savoir jusqu'où peuvent-elles supporter cette érosion du front et ensuite de trouver une réaction de "légitime défense" efficace qui ne puisse pas être l'occasion attendue par Kiev pour les responsabiliser et définitivement abandonner les négociations entamées à Minsk et qui restent pour beaucoup, même percée, la seule bouée pour sauver la paix dans la région.
Évidemment l'idéal serait que l'effondrement de Kiev intervienne avant que le front ne craque. Mais avec les tentatives désespérées des néo-conservateurs étasuniens de faire avorter l'élection de Trump et le jusqueboutisme de leurs laquais kiéviens, nous sommes en face d'une convergence des chaos qui nous oblige à envisager le pire.
Aujourd'hui l'artillerie ukrainienne a continué à bombarder le secteur de Debalsevo, endommageant dans cette vIlle martyre 5 nouvelles maisons et une école. ...
Et au moment où j'essaye de terminer cet article, de puissants bombardements frappent la couronne Nord de Donetsk, principalement le secteur de Yasinovataya...
Malgré cette guerre qui n'en finit pas, et pour finir sur une note plus joyeuse, aujourd'hui au centre de Donetsk la foule est venue fêter la période de Noël et l'illumination du sapin de Noël décorant la place Lénine, au coeur de la cité assiégée. ..
...car la vie continue, la Vie doit continuer !
Et le dilemme aujourd'hui pour les forces armées républicaines est savoir jusqu'où peuvent-elles supporter cette érosion du front et ensuite de trouver une réaction de "légitime défense" efficace qui ne puisse pas être l'occasion attendue par Kiev pour les responsabiliser et définitivement abandonner les négociations entamées à Minsk et qui restent pour beaucoup, même percée, la seule bouée pour sauver la paix dans la région.
Évidemment l'idéal serait que l'effondrement de Kiev intervienne avant que le front ne craque. Mais avec les tentatives désespérées des néo-conservateurs étasuniens de faire avorter l'élection de Trump et le jusqueboutisme de leurs laquais kiéviens, nous sommes en face d'une convergence des chaos qui nous oblige à envisager le pire.
Aujourd'hui l'artillerie ukrainienne a continué à bombarder le secteur de Debalsevo, endommageant dans cette vIlle martyre 5 nouvelles maisons et une école. ...
Et au moment où j'essaye de terminer cet article, de puissants bombardements frappent la couronne Nord de Donetsk, principalement le secteur de Yasinovataya...
Centre de Donetsk le 23 décembre 2016 - 17h |
Malgré cette guerre qui n'en finit pas, et pour finir sur une note plus joyeuse, aujourd'hui au centre de Donetsk la foule est venue fêter la période de Noël et l'illumination du sapin de Noël décorant la place Lénine, au coeur de la cité assiégée. ..
...car la vie continue, la Vie doit continuer !
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
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