A chaque jour suffit sa peine

Bombardements importants dans la banlieue de Donetsk


Depuis le début de ce mois de décembre, les pressions de l'armée ukrainienne se sont intensifiées sur la ligne de front du Donbass, par des attaques terrestres comme à Sahanka dans le Sud de la République de Donetsk où 2 assauts ont été repoussés ce week-end, mais surtout par des tirs continus aux armes légères jusqu'aux obusiers de gros calibre. 

Le nombre des tirs ukrainiens réalisés contre la DNR dépasse désormais les 1000 violations quotidiennes du cessez-le feu, principalement la nuit mais également et de plus en plus fréquemment en journée 

Comme chaque jour l'armée ukrainienne a bombardé hier les territoires de la République de Donetsk infligeant de nouvelles destructions et pertes parmi la population et les forces armées positionnées sur la ceinture autour de la cité de Donetsk.

Les tirs de la journées d'hier sont venus compléter des combats qui se sont déroulés tout au long de la journée dans les secteurs "de contact" où la zone grise séparant les tranchées n'est que de quelques centaines de mètres. 

7 décembre 2016 - Combats à Staromikhailovka (Ouest Donetsk)

Comme de coutume maintenant, l'artillerie ukrainienne a ciblé des objectifs importants au moment d'une réunion du groupe de contact chargé de trouver une solution pour débloquer le processus de paix signé à Minsk il y a plus de 2 ans.

Cette fois ce sont les unités d'appui de la 92ème Brigade Mécanisée ukrainienne qui ont bombardé l'usine chimique d'Avdeevka (au Nord Est de Donetsk) où un incendie s'est déclaré vers 17h00. L'incendie sera rapidement maîtrisé et la catastrophe écologique écartée.

Mais c'est pendant la soirée que les bombardements de Kiev ont été les plus intenses, surtout dans les quartiers Nord et Ouest de Donetsk dès le début de la soirée et jusqu'au milieu de la nuit.

Face aux tirs ukrainiens les unités d'artillerie de la DNR ont à leur tour engagé le feu vers 22h15 en réalisant des tirs de contre-batterie sur les positions ennemies repérées. 

7 décembre 2016 - Bombardements ukrainiens dans les quartiers Nord de Donetsk

Le bilan de ces bombardements est à la fois importants et chanceux car si  plus d'une douzaine de maisons ont été endommagées par les tirs, en revanche seuls 2 blessés ont été enregistrés pendant la nuit. La fourniture en gaz et en électricité a été également touchée grévant plus de 300 foyers de Kuybichevsky.

Ici, sur la ligne de front, les populations soumises aux bombardements quotidiens des ukrainiens depuis plus de 2 ans ont acquis des réflexes et des habitudes de détection des tirs, et de modes de vie à l'abri des explosions. Il faut également observer que la plupart des maisons sont dotées de caves et de matériaux de construction (pierres ou briques pleines) très résistants aux éclats et même aux coups direct (voir photo ci après)

Bombardement ukrainien du 7 décembre 2016 à Kuybichevsky

Les dégâts dans le quartier de Kuybichevsky (Nord Ouest de Donetsk)

Ce matin, de nouveaux bombardements erratiques ont frappé le quartier témoins de la haine et de l'impuissance d'une armée ukrainienne prise au piège du siège qu'elle a organisée autour du Donbass, car elle ne peux ni avancer, ses attaques se brisant sur les défenses républicaines, ni reculer car les territoires qu'elles occupent aujourd'hui rejoindraient aussitôt les Républiques de Donetsk ou Lugansk...





La solidarité des peuples de Russie s'amplifie 

Pendant ce temps là la vague de fond des flash-mobs se transforment en tsunami. 

Commencés en novembre à Zaporodje en Ukraine, les manifestations chantées des peuples de Russie contre leur ostracisation violente menée par le gouvernement de Kiev dont le président vient de déclarer vouloir "enterrer l'Union soviétique définitivement" gagne toutes les régions de la Novorossiya mais également la Russie, et même à l'Ouest de l'Ukraine.

Ainsi par exemple ce dimanche 4 décembre en Moldavie (qui vient d'élire un gouvernement pro-russe) une foule s'est réunie dans la gare de Chisinau pour entonner une série de chants populaires russes, montrant au monde que l'identité russe survivra aux régimes politiques qui s'en vont (URSS) où à ceux qui l'attaquent (Kiev, UE...)

Flash-mob antifasciste en Moldavie 

En Ukraine, les manifestations chantées continuent à la barbe des autorités qui semblent aujourd'hui débordées et impuissantes face à ce mouvement populaire pacifique et imprévisible, qui apparaît spontanément où bon lui semble obéissant seulement à un appel des coeurs indéfectiblement russes. 

Ainsi au centre de l'Ukraine, à Aleksandria dans l'oblast de Kirovograd, ou a été entonné la chanson patriotique "Zhuravli" (Les grues)



Comme la plupart des chansons choisies pour ces flash-mobs russes en Ukraine "Les grues" est devenue un mythe de la tradition populaire russe et immortalise le sacrifice des soldats tombés au chant d'Honneur. Le texte de la chanson est une traduction russe d'un poème oriental écrit par le poète daghestanais Rasul Gamzatov, membre du Soviet suprême de l'URSS dans les années 60, lorsqu'il revenait du mémorial d'Hiroshima au Japon ou les grues blanches symbolisent également les âmes des victimes de la guerre (ce thème existe également en France avec "les oies sauvages")

"Il me semble, parfois, que les soldats
Qui ne reviennent pas des champs ensanglantés,
Se sont couchés un jour, ailleurs que dans notre terre,
Et se sont transformés en grues blanches."


Rapidement cette chanson est devenue le symbole du souvenir des personnes tuées dans la Grande Guerre patriotique, Choisir cette chanson est d'autant plus symbolique, que Rasul Gamzatov, l'auteur du poème que Nahum Grebnev, son traducteur ont tous deux un lien avec l'Ukraine : en effet le frère de Gamzatov, Mohammed a été tué en défendant Sébastopol et Grebnev lui a combattu avec l'Armée rouge en 1941, à Kharkov, Donetsk et Stalingrad où il a été blessé 3 fois en défendant la ville...

Zhuravli - Les grues
Paroles: Rasul Gamzatov  (texte russe: N. Grebnev) - Musique: Ian Frankel, 

Il me semble, parfois, que les soldats
Qui ne reviennent pas des champs ensanglantés,
Se sont couchés un jour, ailleurs que dans notre terre,
Et se sont transformés en grues blanches.

Depuis lors, et aujourd'hui encore,
Ils volent et nous font entendre leur voix.
N'est-ce pas pour cela que, si souvent,
Nous nous taisons pour regarder tristement le ciel?

Les grues lasses volent en V dans le ciel,
Dans le brouillard, à la tombée du jour,
Et il y a un petit espace dans cette formation,
Peut-être est-ce une place pour moi.

Le jour va se lever et, de la volée de grues,
Je flotterai dans cette même brume bleuâtre,
En vous interpellant, comme un oiseau, dans le ciel,
Vous tous, que j'ai laissés sur terre.

Il me semble, parfois, que les soldats
Qui ne reviennent pas des champs ensanglantés,
Se sont couchés un jour, ailleurs que dans notre terre,
Et se sont transformés en grues blanches...


La célèbre version chantée par Mark Bernes


Et d'autres flash mobs ont explosé ce week-end un peu partout comme par exemple :

- En Crimée, vidéo le lien : ICI
- En Belarus, vidéo le lien : ICI
- En Ukraine, à Chuguev, vidéo, le lien : ICI
- Dans le Donbass, à Snezhnoye, vidéo, le lien : ICI

Les communautés russes d'Europe de l'Ouest chantent à leur tour leur solidarité avec les russes d'Ukraine, comme ici en Italie, en reprenant la chanson "Katioucha" :


Plus Kiev poursuivra sa fuite en avant imbécile et meurtrière, plus elle s'isolera dans sa folie suicidaire tandis qu'autour d'elle les voix s'élèvent pour manifester une solidarité invincible aux côtés des défenseurs du Donbass qui depuis 2 ans et demi résistent héroïquement à une agression militaire disproportionnée à caractère génocidaire.

C'est certainement ici dans les tranchées gelées du Donbass où sous les voûtes des gares occupées que s'exprime le mieux cette âme russe pour qui la patrie est tellement sacrée et source de force invincible que Dostoïevski écrira "Celui qui a renié sa patrie, celui-là a aussi renié son Dieu ! "

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya

Maisons détruites dans le quartier de Kuybishevsky le 7 décembre 2016





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