Les yeux américains du golem ukrainien

Ce que peuvent nous apprendre 
les vols de reconnaissance étasuniens dans le Donbass


Ses 13m de longueur, 35m d'envergure, 14 tonnes font du RQ-4 un des drones d'observation les plus performants du moment.

Au début très discrets, et mêlés aux exercices interalliés de l'OTAN réalisés en Ukraine ou en Mer Noire, les vols de reconnaissance des "Global Hawk" étasuniens ont augmenté leur fréquence et la visibilité de leurs cibles, à savoir la ligne de front du Donbass et les régions russes limitrophes.

Depuis août 2016, je signale régulièrement les apparitions dans le ciel du Donbass de ces drones RQ-4 qui depuis une haute altitude sont capables de fouiller le terrain jusqu'à 300 km de distance latérale et sur un rayon d'action de plus de 22 000 kilomètres. Mais ces dernières semaines ces missions de reconnaissance érasunienne au profit de l'Etat Major ukrainien se sont intensifiées et surtout ont, par leurs plans de vol repérables même sur les sites de l'aviation civile grâce à l'IFF laissé actif (pour éviter les tirs antiaériens de Kiev), montré quelles zones intéresse particulièrement la machine de guerre ukrainienne prête à bondir vers les Républiques de Donetsk et Lugansk.


Sur cette carte on peut voir la mission de l'UAV US immatriculé UE 5422 venant de la base aéronavale de l'OTAN de Sigonella en Sicile.qui après un vol d'approche au dessus de la Roumanie et l'Ukraine a réalisé une mission de surveillance :
  1. des frontières russes au Nord Est de Karkhov 
  2. de la ligne de front du Donbass entre Mariupol et Lugansk en passant par Donetsk
  3. des régions russes frontalières et pour finir de la péninsule de Crimée
Cela veut dire que l'armée ukrainienne, malgré sa supériorité numérique a besoin de plus de renseignements sur le dispositif de défense des Républiques et surtout envisage sérieusement une riposte russe à leur nouvelle agression préparée et même annoncée. 

En effet avec l'actuelle supériorité numérique de leurs forces les ukrainiens peuvent espérer enfoncer localement la première ligne de défense républicaine dont depuis 3 ans de guerre de position ils connaissent l'organisation et les capacités générales, et contenir ensuite une contre attaque de la deuxième ligne de défense grâce à leur capacité antichar renforcée par les 35 postes de tirs antichars Javelin et les 500 lance roquette PSRL-1 (copie US du RPG7 soviétique) livrés par les USA au début du mois de mai.

MAIS, le renfort d'une riposte russe est une inconnue majeure qui peut retourner très rapidement la situation en faveur des forces républicaines, surtout que la proximité des frontières permet à l'armée russe.
  • d'engager ses missiles et ses contre mesures électroniques depuis son territoire. 
  • de projeter des forces terrestres et aéromobiles dans un délai inférieur à la journée
Cette hypothèse doit d'autant plus inquiéter les forces ukrainiennes que les unités déployées dans les régions régions frontalières russes de Koursk, Voronej et Belgorod sont parmi les plus modernes et performantes de la défense Sud Ouest de la Fédération, comme par exemple les 3ème et 144ème divisions motorisées la 1ère division blindée de la Garde ou la 236ème brigade d'artillerie.

Peu avant et pendant l'offensive, ces drones de renseignement et d'observation stratégique vont donc être déployées sur le Sud Est de l'Ukraine pour tenter de prévenir et les réactions des forces de réserve républicaines et les éventuels et probables renforts russes...

Sauf que là... les vautours de l'OTAN risquent d'avoir leurs yeux brûlés par les contre mesures électroniques lancées par la 16ème brigade d'armée de guerre électronique qui est une des plus moderne du bouclier radio électronique russe déployé sur les frontières de la Fédération. 

Cette brigade est doté par exemple des systèmes mobile de lutte radio-électronique Krassoukha 2 et 4 destinés à lutter contre des radars terrestres et aériens, y compris les systèmes ultra sophistiqués AWACS et les drones de l'OTAN. Cet appareil peut bloquer le fonctionnement de tout radar existant dans un rayon de 300 kilomètres (les frontières russes sont à 100 km du front) et de neutraliser les systèmes de commande et de communication des drones du type des Global Hawk espionnant les frontières russes.

Krassoukha 2
Les échecs multipliés des raids aériens contre l'armée syrienne ont confirmé la supériorité russe dans le domaine de la guerre électronique et plusieurs unités navales et aériennes de l'OTAN se sont vu complètement aveuglés lors d'exercices menés dans les espaces internationaux lorsqu'elles se retrouvaient à proximité des brouilleurs russes.

Il est donc probable que parallèlement aux classiques préparations à une offensive (reconnaissances offensives, préparations d'artillerie, destructions des voies logistiques et dépôts ennemis etc... une guerre électronique sera lancée pour aveugler au maximum les forces en présence recherchant l'effet de surprise pour les attaques et les contre attaques a mener. Cette guerre électronique s'accompagnera certainement aussi de brouillage des communications civiles (internet, téléphone, radio etc). 

Donc c'est quand il n'y aura plus de nouvelles que l'on saura que le matin du grand soir a commencé. D'ici là on s'observe, on se jauge et surtout on se leurre...

Erwan Castel

Article référence : Topwar

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