Pour une rébellion totale

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"Face de bouc", dans l'incohérence débile de ses algorithmes, me propose ce matin de partager des souvenirs dont certains avaient été censurés lors de leurs publications initiales...

Depuis mon enchaînement hospitalier sur les rives du temps, c'est pour moi une nouvelle occasion de mesurer l'écoulement des mes années passées ici dans ce Donbass en guerre, et surtout de l'appel du front qui résonne chaque jour plus fort dans mon coeur, presque aussi fort que l'appel des "grands bois" guyanais...


Dimanche 5 avril 2020

Dans la gestion occidentale de la crise sanitaire du Covid19, on observe que l'inertie des bureaucrates n'a pas permis une anticipation appropriée à la pandémie même lorsque les politiques l'avaient correctement prise en compte. Et dans certains pays comme la France pn a vu que ce labyrinthe de procédures administratives où règne une expertocratie cupide peut même être un outil efficace pour un pouvoir amoral désirant profiter de la situation pour resserrer le carcan sur son peuple.

On s'aperçoit donc que la bureaucratie, quel que soit le Politis qu'elle prétend servir, est souvent elle aussi un problème...

Dans ces jeunes républiques de Donetsk et Lugansk, secouées par les combats, les bombardements et les sacrifices fondateurs, mais aussi malheureusement encore minées par les trahisons, le népotisme et la bureaucratie débile, le front est devenu au fil de ces 6 années de guerre le "coeur aventureux" de ce Donbass.

Et, entre les terrils silencieux et les mornes ruines qu'une nature toujours triomphante des folies humaines reverdit les noirceurs, les sillons crevassant en zigzags interminables cette terre cosaque, ne sont pas seulement les tranchées où se battent, vivent et meurent depuis plus de 2000 jours et nuits des milliers de combattants mais les veines ouvertes d'une Europe encore une fois infectée par ce virus idéologique occidental et cannibale que l'on nomme "pensée unique".

Après les clercs et les princes, ce virus contrôle aujourd'hui les banquiers qui sont au pouvoir grâce au trahisons des bourgeois, et pour les intérêt de cette nouvelle élite dominante qui leur est une fois encore totalement étrangère, les peuples s'étripent de moins en moins joyeusement mais avec de plus en plus de destructions, les uns contre les autres. Et le pire c'est que probablement ce virus survivra à l'effondrement de ce système financier suicidaire qu'il infecte pour s'imposer demain dans la nouvelle tyrannie qu'est l'intelligence artificielle décelable déjà à travers les dictatures des experts et des scientifiques, et dont les systèmes bureaucratiques aussi stupides que totalitaires ont été les pionniers..
Cette bureaucratie, plus ou moins policière et de plus en plus aveugle et amorale  est d'ailleurs la cage idéale dans laquelle les absolutismes enferment leurs peuples pour mieux les asservir, Mais tout comme les trônes, cette survit aux changements des pouvoirs dont chacun s'efforce d'en améliorer les barreaux. 


Heureusement il existe encore des hommes et des femmes qui osent se dresser face à l'adversité et refuser l'asservissement des peuples au système en cours. Et dans les tempêtes de l'Histoire ces Hommes sont comme Alexandre Zakharchenko, des capitaines menant leurs peuples vers la liberté On peut mesurer leur empreinte dans l'Histoire lorsque la tyrannie de la pensée unique tue leur corps, car leur esprit devient alors un puissant phare qui continue d'éclairer le chemin de la Liberté et alimenter les coeurs de ses combattants. 

De son vivant, Alexandre Zakharchenko savait passer par dessus les fourches caudines de l'administration lorsque les objectifs et l'urgence l'exigeaient. Car il était avant tout un chef de guerre.

Aujourd'hui l'Ukraine doit observer avec délectation, derrière ses bombardements terroristes des populations de Lugansk et Donetsk, le sabotage instinctif des jeunes républiques du Donbass réalisé par leurs propres systèmes bureaucratiques, d'où l'inertie stupide, la suspicion maladive et la corruption d'usage n'ont jamais vraiment disparu d'une machinerie désuète qu'il a bien fallu remettre en marche pour restaurer, en 2014, l'état de droit lorsque oligarques et fonctionnaires ukrainiens étaient partis planquer leurs magots du côté de Kiev.

Mais "les habitudes ont la vie dure" dit-on, surtout lorsqu'elle sont mauvaises et que, de la loi, la lettre écrase l'esprit. Et aujourd'hui, profitant de la normalisation des états républicains, des bureaucrates et autres ronds de cuirs qui seraient des modèles inépuisables si Georges Courteline est encore de ce monde...

Il y avait déjà ce centre ville de Donetsk qui, en reprenant vie autour des hauts ministères avait créé à quelques minutes seulement des champs de ruines du front une bulle spatio-temporelle d'où s'échappe depuis 6 ans la réalité de la guerre et de la souffrance (à part dans des sempiternels et insipides communiqués officiels que plus personne n'écoute). Et le pire aujourd'hui est que si la bureaucratie creuse encore plus profond le fossé entre la gouvernance et le peuple, ce n'est pas à cause d'une volonté politique mais bien à cause d'un ramassis de bureaucrates de couloir cachant leur stupidité inertielle dans les rouages rouillés de procédures du passé, 

Et cette amère constatation d'une bureaucratie qui, à l'heure de l'informatique, produit toujours plus de tonnes de paperasseries inutiles que de résultats n'est pas réservée qu'au Donbass où à la Russie mais est aussi visible dans tellement de pays dits "modernes" qu'elle me fait regretter la loi de la jungle et l'anarchie.

Heureusement, il reste les soldats du front pour maintenir vive dans la nuit cette flamme de l'espérance qui maintient l'Homme sur le cap de son coeur...  Et sur son chemin la bureaucratie, cette machinerie qui stérilise les peuples, devient un obstacle liberticide dès lors qu'elle ne partage pas les mêmes objectifs de victoire et le même sens du sacrifice que le soldat, le travailleur ou le rebelle. 

"Le sens de l’histoire de la Russie consiste à saisir ce complexe social et à le surmonter. Le libéralisme était inacceptable pour les monarchistes, pour les bolcheviks, pour les soviétiques, pour les intellectuels du « siècle de l'argent », et pour les traditionalistes orthodoxes à divers degrés. Les USA représentent le libéralisme dans sa forme définitive. Si le rejet du libéralisme au cours des siècles est l’essence de l’identité russe, cela signifie que la Russie s’identifie aujourd’hui à l’anti-américanisme."

Alexandre Douguine


Tous les états modernes souffrent de cette même gangrène bureaucratique dont l'absurdité devient même contre-productive comme par exemple lorsqu'il s'agit :
  • d'appliquer une procédure de plus de 6 mois pour l'obtention d'un passeport DNR, alors que l'obtention du passeport russe dont elle est la première étape est une expression administrative identitaire réclamée par l'ensemble de la population et la Fédération de Russie.
  • de suspendre pour 4 mois les accréditations de 2 reporters de guerre qui sont présentes sur le front chaque jour et pour l'une depuis le début du conflit, sous prétexte qu'elle n'ont pas appelé un responsable de secteur un dimanche matin avant d'aller interviewer des civils qui venaient d'être bombardés.
  • de convoquer au tribunal de Lugansk le nom d'un héros de la rébellion assassiné dans un attentat et qui auparavant par son engagement et son courage a permis en 2014 que soit créé la République de Lugansk !
  • etc...etc...

Si les gouvernements des républiques de Donetsk et Lugansk réussissent à survivre depuis 6 ans à l'ennemi extérieur, il serait temps et même urgent qu'elles s'occupent sérieusement aussi de l'ennemi intérieur en assainissant le marais putride de leur bureaucratie, dont l'inertie et la stupidité réglementaires ont de plus en plus souvent des airs de trahisons....

La république méritera pleinement de sa population le jour où elle aura su se débarrasser de ses vieux oripeaux.... Alors le printemps russe brillera haut et fort à nouveau au dessus de la steppe.

Erwan Castel


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