С праздником Пасхи !
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Dimanche 19 avril 2020
Bien qu'étant un affreux apostat s'étant retourné vers les dieux de ses forêts européennes, je reste respectueux de toutes les autres traditions religieuses sachant faire je pense la différences entre sacré, religion et église, ces trois déclinaisons de la foi spirituelle, ce dynamisme universel qui caractérise notre espèce humaine tout en embellissant les traditions de ses communautés multiples et diverses.
Après avoir explorer de nombreuses religions, je suis convaincu comme le rappelait le philosophe Ramakrishna, que, à l'instar des rayons d'une roue en bois, "elles mènent toutes au centre mais ne sont pas le centre". Et toute prétention communautaro-centrée exprimée par tel ou tel croyant n'est à mon coeur qu'une hérésie de la foi qui relève de cette pensée unique fanatique et intolérante qui a donné dans notre Histoire tant d'hégémonies idéologiques, qu'elles soient religieuses, politiques, économiques ou culturelles.
Dans le Donbass en guerre, la foi religieuse est devenue au fil des bombardements quotidiens un bouclier permettant de supporter l'insupportable et de renforcer cette capacité de résilience exceptionnelle des populations de Donetsk et Lugansk luttant pour leur libertés et traditions russes. Et ceci est valable autant pour les communautés chrétiennes, juives, musulmanes que païennes qui cohabitent harmonieusement dans un monde russe que beaucoup de Torquemadas français pseudo nationalistes devraient regarder de plus près au lieu de fantasmer sur une Russie blanche et chrétienne qui n'existe que dans leurs délires xénophobes dont les échos meurent dans des églises catholiques désertées.
Universel et universalisme, bien que de la même étymologie sont dans leurs déclinaisons ontologiques très différents, voire même opposés, car la foi religieuse qui est une réalité universelle qui historiquement ne survit et s'épanouit que dans le cadre de traditions communautaires respectées et non dans celui d'un universalisme idéologique prônant l'individualisme comme seul échelon du rapport au divin (voir par exemple Guillaume d'Ockham et les nominalistes).
Cet universalisme idéologique principalement monothéiste montre en Occident toute la vacuité de sa déclinaison ecclésiastique qui n'a connu des variables que pour mieux servir son prosélytisme ou le système politique dans un échange d'intérêts et de pouvoirs réciproques. Mais à l'heure du Mondialisme effréné, après avoir pendant des siècles concilié avec les traditions pré-chrétiennes que pour mieux s'implanter dans les campagnes européennes mais aussi en éradiquer les cultes anciens et endémiques (christianisations des fontaines, culte marial, calendrier solaire etc) le Vatican moderne, en épurant ses rites de toute leur dimension magico-religieuse héritée du passé, est revenu à l'essence même de son absolutisme abrahamique, et du discours paulinien de ses origines auquel répond en écho parfait le pape François lorsqu'il déclare "nous sommes tous des migrants".
Mais ici en Russie, à part quelques rares exceptions le clergé chrétien n'a pas détruit les traditions anciennes de même que les autres clergés avec qui il cohabite sereinement. Au contraire, les traditions préservées unissent les différentes communautés religieuses dont les grands rassemblements festifs sont ouverts à tous.
Pour conclure et illustrer mieux que mes lignes cette foi universelle protégeant les traditions contre l'universalisme de la pensée, voici un chant traditionnel russe célébrant la Pâques chrétienne orthodoxe....
Pâques, qui est par excellence la fête du Printemps, est un moment fort pour les chrétiens orthodoxes d'exprimer leur unité communautaire mais aussi une appartenance identitaire très ancienne et supra-communautaire qui dépasse celui de la seule célébration religieuse...
Alors que les catholiques ont oublié leurs racines européennes (jusqu'à prétendre qu'elles sont chrétiennes !), les traditions païennes dans le monde orthodoxe sont restées vives et même sacrées fusionnant, à l'instar de l'église chrétienne primitive celtique des premiers siècles, l'identité et la foi populaire natives avec un message religieux nouveau qui, lorsqu'il n'est pas trahi par son propre clergé, les respecte.
Bonnes fêtes de Pâques à tous et à toutes....
Erwan Castel