Photo du 13 juillet
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Le chant des oiseaux dissipe depuis une heure le voile sombre de la nuit, révélant aux sentinelles ce champ de bataille dont elles connaissent depuis des mois les moindres recoins à force de s'y user le regard.
Entre deux positions, au milieu des ruines désertées et des broussailles émancipées, gît la carcasse d'un char ukrainien, borne rouillée marquant cette ligne de front aux versants de laquelle s'affrontent les visions unipolaire et multipolaire d'un Monde post-moderne.
Ce char, aujourd'hui sous le feu des positions ukrainiennes témoigne de la violences des combats avant que cette guerre ne s'enterre dans des réseaux de tranchées et de casemates que seuls l'artilleur et le sniper peuvent inquiéter.
Mais derrière les lisières des forêts linéaires séparant les parcelles, d'autres chars font entendre régulièrement leurs grondements, rappelant à tous que la guerre n'est pas finie et que le pire est probablement encore devant nous.
Erwan Castel
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