Coup d'état indirect et guerre directe
Comment pousser Porochenko vers la sortie
pour ouvrir une entrée dans la guerre
Voilà le pire scénario qui se profile à court terme en Ukraine et dont le blocus économique n'est à priori que la première étape :
1 / Coup de force des radicaux par un blocus protégé par le ministre de l'intérieur Avakov
2 / Crise politique inévitable et départ volontaire ou forcé de Porochenko
3 / Etablissement d'un gouvernement provisoire dirigé par le néo-nazi Paruiby
4 / Instauration de la loi martiale pour geler la tenue de nouvelles élections ukrainiennes
5 / Déclenchement d'une nouvelle guerre ouverte dans le Donbass
6 / Réaction en chaîne de la Russie et peut-être de l'OTAN
Entamé en décembre 2016, le blocus du Donbass, mené par les ultra-nationalistes a montré par ses conséquences suicidaires pour l'Ukraine que son véritable objectif politique soutenu et certainement même initié par les têtes d'affiche de l'opposition ukrainienne (Avakov, Timochenko, Turtchinov, Iatsenouk etc...) dans l'ombre de leurs offuscations et dénonciations hypocrites, était la destitution du Président ukrainien Porochenko,
En effet, plus personne à Kiev ne veut voir Porochenko conserver sa fonction qu'il n'exerce que pour mieux s'enrichir personnellement. Mais cet oligarque, enflé par la cirrhose et la corruption et devenu aussi impopulaire que le bouffon qui squatte l'Elysée français, n'en reste pas moins protégé par le "label Maïdan" décerné par les parrains occidentaux du coup d'état de 2014, et s'attaquer violemment et directement à lui, risquerait de couper la perfusion financière occidentale qui est déjà fatiguée par 3 années d'enlisement ukrainien...
L'opposition a donc décidé par ce blocus protégé de pousser Porochenko à la faute, de "faire monter le roi sur son trône" pour mieux l'en faire tomber. En effet, soit le président ukrainien ne fait rien et endosse la responsabilité du chaos organisé, soit il réagit et se retrouve dans un conflit ouvert et violent contre les "patriotes" et une partie de l'armée. Dans les 2 cas il est poussé vers la sortie avec un coup de pied aux fesses ou une baïonnette dans le dos ! Le départ du président est donc vraisemblablement le principal objectif final recherché par ce blocus économique du Donbass qui veut :
- provoquer une escalade économique entre Donbass et Ukraine
- violer gravement les accords de Minsk qu'elle refuse de mettre en oeuvre
- affaiblir le gouvernement de Kiev en s'attaquant au business de ses oligarques
- occuper le terrain politique en déployant les radicaux sur le terrain public
L'erreur fatale de Porochenko a été de laisser s'installer et s'organiser le blocus, s'imaginant au mieux qu'il pourrait même peut-être l'exploiter sur le plan politique ou au pire qu'il serait juste un feu de paille qui s'éteignant rapidement avant de provoquer des dommages collatéraux. Mais d'une part le blocus s'est maintenu en se renforçant et d'autre part les Républiques de Donetsk et Lugansk, après 1 mois d'observation patiente ont contre-attaqué en 3 jours, en nationalisant les actifs ukrainiens pendant qu'elles engageaient plus loin encore leur rapprochement avec la Fédération de Russie.
L'erreur fatale de Porochenko a été de laisser s'installer et s'organiser le blocus, s'imaginant au mieux qu'il pourrait même peut-être l'exploiter sur le plan politique ou au pire qu'il serait juste un feu de paille qui s'éteignant rapidement avant de provoquer des dommages collatéraux. Mais d'une part le blocus s'est maintenu en se renforçant et d'autre part les Républiques de Donetsk et Lugansk, après 1 mois d'observation patiente ont contre-attaqué en 3 jours, en nationalisant les actifs ukrainiens pendant qu'elles engageaient plus loin encore leur rapprochement avec la Fédération de Russie.
Aujourd'hui les ultra-nationalistes Anatoly Vinogorodsky et Semen Semenchenko, principaux organisateurs des barrages autour du Donbass annoncent qu'ils vont les étendre aux voies de communication avec la Russie, décidés de provoquer un chaos général.
De son côté, Porochenko ne semble plus rien commander du côté de Kiev à part le départ vers l'Espagne d'avions privés emportant à loin de l'Ukraine vers sa résidence d'été de grosses quantités d'argent et des biens culturels de grande valeur.
En effet, les forces du Ministère ukrainien de l'Intérieur pourtant fortes de 300 000 hommes n'ont pas encore bougé pour libérer les routes et les voies ferrées bloquées par quelques centaines de vétérans de l'ATO. Les seules actions contre le blocus qui ont été observées sont celles d'employés de sociétés privées de l'oligarque Akhmetov qui ont tenté en vain de libérer une voie commerciale et de la police qui s'est contenté de séparer les antagonistes sans évacuer les barrages illégaux.
Donc, sauf si les radicaux ukrainiens changeaient miraculeusement leur fusil d'épaule, un chaos total et le départ du Président Porochenko semblent inévitables et ce, probablement dans les prochaines semaines.
D'accord, mais après ?
C'est justement lorsqu'on essaye de regarder au delà du départ probable de Porochenko que se profile à l'horizon du Donbass des nuages parmi les plus les plus sombres :
Le scénario catastrophe qui est évoqué depuis le début de cette crise ukrainienne devient effectivement de plus en plus plausible aujourd'hui avec la probable éviction brutale de Porochenko par les radicaux ukrainiens, car on assistera inévitablement, comme en 2014 après le coup d'état du Maïdan, à l'installation d'un gouvernement provisoire fasciste, sur fond de préparation d'élections anticipées.
Souvenons nous, c'est durant cette période intermédiaire radicale (de fevrier à mai 2014) que le pasteur sanguinaire Turtchinov en tant que Président par interim de l'Ukraine avait engagé la politique russophobe de Kiev, l'ostracisation des populations de la Novorossiya, laissé faire et couvert les massacres d'Odessa, de Mariupol etc...
Si l'Ukraine s'engage à nouveau dans une transition chaotique qui sera obligatoirement dominée par les radicaux néo-nazis, il est probable que durant cette période soit déclenchée une nouvelle guerre ouverte contre le Donbass car jamais le "parti de la guerre" n'aura réuni autant de conditions pour la déclencher :
- Le Président par intérim (désigné par la constitution) sera Andry Paruiby, l'actuel Président de l'assemblée ukrainienne, la Rada, qui n'est autre que le co-fondateur avec Oleg Tyanebock du "parti socialiste-national ukrainien" (remettre dans l'ordre svp) devenu depuis "Svoboda". Ce néo nazi russophobe est un des piliers du parti de la guerre.
- L'armée ukrainienne est sur les starting-blocks depuis janvier 2017, et les conditions logistiques comme les conditions météo sont aujourd'hui favorables à une offensive.
- Une guerre permettrait au pouvoir provisoire et qui n'a aucune chance de gagner des élections démocratiques d'instaurer la loi martiale de détourner l'échec économique et de conforter son pouvoir en gelant les élections.
- Avec un Trump empêtré dans ses contradictions et les entraves des néo-conservateurs qui contrôlent l'Union Européenne, les occidentaux ne pourront intervenir directement pour enrayer cette logique de guerre semée en Ukraine.
Si Kiev a les moyens d'engager à court terme une offensive d'envergure contre le Donbass, en revanche il est incapable de l'exploiter à moyen terme et encore moins de gérer les territoires qui seraient éventuellement conquis. Donc, le seul but d'une telle offensive sera de mobiliser l'Ukraine loin des échecs du Maïdan en provoquant en réaction une intervention russe légitime qui déclenchera à son tour une réaction en chaîne diplomatique et potentiellement militaire de l'OTAN restée sous le contrôle des néo-conservateurs, via un même jeu infernal d'alliances que celui qui, en 1914, a précipité l'Europe dans le 1er conflit mondial après l'attentat de Sarajevo.
Ce scénario du pire, que je ne souhaite pas devenir réalité, est aujourd'hui malheureusement possible par la paralysie des peuples occidentaux, la panique des néo conservateurs et la folie des radicaux ukrainiens...
Et l'Ukraine sera alors ce que les néo conservateurs ont toujours voulu : un bélier sacrifié lancé contre Moscou pour déclencher en Europe cette nouvelle guerre , détruisant ses peuple, boostant la finance internationale pour servir le suprémacisme de la ploutocratie mondialiste...
Et pendant ce temps là sur le front du Donbass...
Observateurs de l'OSCE ont à nouveau été pris sous le feu de l'artillerie ukrainienne le 4 mars 2017 (photo d'archive de 2016) |
L'accalmie de le ligne de front n'est qu'une illusion due à une légère diminution des tirs de l'artillerie lourde ukrainienne, car sur le terrain de la ligne de front les combats continuent jusqu'en lisières des quartiers résidentiels.
A Yasinovataya, si la station de filtration d'eau potable d'Avdeevka est à nouveau en service, elle continue à être la cible de Kiev comme hier lorsque une équipe d'observateurs de l'OSCE s'est retrouvée sous le feu de mortiers de 120mm ukrainiens.
Plus tard en fin d'après midi de nouveaux bombardements ont frappé des quartiers résidentiels de Yasinovataya.
Plus tard en fin d'après midi de nouveaux bombardements ont frappé des quartiers résidentiels de Yasinovataya.
Dans le Sud, du côté de Mariupol, les bombardements et attaques ukrainiennes sur Kominternovo s'intensifient, tandis qu'à Dokuchaiesk, les ukrainiens continuent de tirer régulièrement sur la lisière Ouest de la ville.
Dans le Nord, sur "l'arc Svitlodarsk", l'armée ukrainienne maintient également une pression offensive constante par des bombardements permanents qui s'étendent vers le secteur de Lugansk...
Quatre courtes vidéos illustrant la vie quotidienne sur le volcan du Donbass...
Kalinovo le 3 mars 2017
Aleksandrovka le 4 mars 2017
Makeevka le 4 mars 2017
Yasinovataya le 5 mars 2017
Les nationalisations réalisées dans le Donbass début mars en réaction du blocus ukrainien ont certes certainement surpris le pouvoir oligarchique de Kiev par leur rapidité d'exécution et leur organisation mais surtout ont piégé les radicaux nationalistes qui sont maintenant obligés d'aller jusqu'au bout de leur logique suicidaire...
Au cours des prochains jours, Kiev va donc certainement vivre une accélération du dérapage commencé il y a 3 ans sur le Maïdan et, soit par l'effondrement ou la guerre, la crise ukrainienne va s'achever bientôt comme elle a commencé ou incendier l'Europe entière...
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
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Erwan