Un ministère de la haine ukrainienne

Quand Kiev institutionalise le génocide 

Au lendemain du remaniement gouvernemental à  Kiev, le nouveau 1er ministre Groïsman à annoncé que l'organisation et la conduite de l'"opération spéciale" menée dans le Donbass qui jusqu'ici était confiée au Ministère de l'Intérieur, serait désormais sous la tutelle d'un nouveau Ministère exclusivement consacré à la guerre menée contre le Donbass !

Ruines de l'aéroport de Lugansk détruit par l'ATO ukrainienne 
Il y a deux, dans la foulée du renversement du gouvernement Ianoukovitch, une "Opération Anti Terroriste" (ATO) était lancée contre les populations russophones du Sud Est de l'Ukraine qui présentaient alors, en réponse à la russophobie des nouveaux maîtres de Kiev sortis de la fange du Maïdan, un projet de fédéralisation pour garantir leur identité slave.

Sans revenir sur les détails de cette opération disproportionnée il est cependant intéressant de relever 2 éléments importants qui montrent la vraie nature et les objectifs de cette ATO hallucinante qui a plongé l''Ukraine dans une guerre civile criminelle participant largement à sa faillite actuelle.

1 / LA SIGNATURE ÉTASUNIENNE DE L'ATO 

De l'aveu même de ses dirigeants, les USA mènent une politique d'ingérence en Ukraine depuis la chute de l'URSS, via des lobbies industriels, des "ONG" droiitdelhommistes, ou le financement et l'organisation indirectes des "révolutions" "orange" (2004) et du "Maïdan" en 2013.
On ne compte plus les allées et venues des grands capitaines du Nouvel Ordre Mondial venus soutenir et accompagner l'Ukraine vers le mirage occidental : Nuland,  Ashton, Biden (père et fils), Mac Cain etc... sans compter leurs aboyeurs de service comme l'incendiaire BHL.

Mais c'est surtout la présence plus discrète mais régulière des "services" étasuniens qui montrent que l'ingérence occidentale en Ukraine ne se limite pas seulement à un soutien politique et financier.

Le niveau de la présence de membres de la CIA montre généralement le niveau d'intérêt porté par l'administration étasunienne à l'objet de leurs missions. Dans le cas de l'Ukraine, nous avons affaire directement au "big boss" de cette agence sans nul doute la plus subservive au monde...

Le Directeur de la CIA, John Brennan, à Kiev le 14 avril 2014 
Il s'agit de John Brennan, 60 ans, spécialiste de la lutte anti terroriste ( et donc du terririsme !) Conseiller du Président Obama avant d'être nommé en 2013 Directeur de la très puissante "Central Intelligence Agency" qui a vu ses moyens et ses pouvoirs décuplés depuis le 11 Septembre 2001. Ce maître des secrets d'État est connu pour son cynisme quand par exemple il proposait de confier la compétence des "assassinats ciblés" au Pentagone tout en développant pour son agence un programme secret de drones tueurs ou, quand il organise  en Syrie des bombardements médiatiques sur les islamistes équipés  et entraînés par ses agens et leurs auxiliaires.

C'est lui que le Président Obama envoie de toute urgence à Kiev en avril 2014, lorsque les putschistes voient leur pouvoir remis en cause par un mouvement fédéraliste croissant dont la dynamique vient de ressusciter le projet politique et populaire de la "Novorossiya"...
Le Maïdan, ce cheval de Troie étasunien, risque alors, comme en 2004 d'être un nouveau mort-né privant Washington des récoltes géostratégiques tant espérées et dont l'importance vitale est trahie par ce fait que ce soit le "big boss" de la CIA en personne qui se déplace à Kiev.

Car il faut frapper vite et fort !

Brennan se rend donc le 14 avril avec une cohorte de "techniciens" et "conseillers" qui resteront sur place, véritable avant garde d'une armée de l'ombre qui aujourd'hui est présente dans tous les poings du pouvoir depuis les étages du Ministère de l'Intérieur jusqu'aux camps d'entraînements des unités militaires déployées sur le front...

Cette "opération spéciale" dont le bilan provisoire s'élève aujourd"hui à plus de 10 000 tués, des dizaines de milliers de blessés sans compter les réfugiés et les destructions innombrables, va être déclenchée dès le lendemain du retour du faucon vers la Maison Blanche. 

Il n'y a pas de hasard !

2 / LA RADICALISATION POLITIQUE DE L'ATO 

Lorsque Kiev veut mater la contestation, les militaires envoyés au devant des piquets de protestation des pro-fédéralistes sont les premiers à juger disproportionnée cette opération "qualifiée d'anti terroriste" : les hésitations des soldats lancés contre leur population et parfois leurs propres communautés, vont rapidement se transformer en refus d'obéissance, de soldats lucides qui pactisent et désertent l'abjection d'un génocide annoncé...

Fin avril 2014, tandis que les barrages se transforment en "blokbposts" défensifs des unités complètes passent du côté des manifestants devenus séparatistes. Le Commandement militaire qui hésite a basculer dans les massacres se voit retirer la conduite de l'ATO, qui désormais passe sous le commandement du "Conseil National de Sécurité et de Défense de l'Ukraine"
Ce dernier sera confié rapidement par le nouveau Président Porochenko à un certain Pariuby, néo-nazi notoire et cofondateur du "Parti Socialiste-National Ukrainien" qui se cachera plus tard derrière là neutre appelation de "Svoboda" (Liberté). Pour couronner le tout, son bras droit est Dmitry Iarosh, le "commandeur" fanatique mouvement paramilitaire "Prayvi Sector" (Secteur Droit), bras armé de Svoboda et vivier des bataillons spéciaux politiques et autonomes qui commencent à être déployés sur le front du Donbass mais aussi pour dans des opérations de maintien de l'ordre sur les territoires russophones occupés.


Des soudards du médiatique bataillon spécial "Azov" dont le drapeau est ici volontairement inversé  pour présenter plus explicitement,  s'il en était besoin, l'interprétation  idéologique adoptée dans le choix symbolique de la rune "Wolfsangel". 

Dès l'été 2014 , l'ATO cesse définitivement d'être une opération de "maintien de l'ordre" et devient alors une véritable guerre idéologique et génocidaire menée contre les populations russophones d'un Donbass qui résistent courageusement à ce qui est une agression par procuration de l'OTAN contre le monde russe. 
Le Donbass encaisse le choc tant émotionnel que militaire et reste debout, malgré des pertes de plus en plus importantes dans les rangs de ses milices mais aussi parmi les civils quotidiennement bombardés. De son côté l'ATO commence à subir des défaites successives qui vont aboutir en 2015 a enliser le front dans une guerre de positions fatigante et toujours meurtrière...

Kiev engage aussi parallèlement à cette agression militaire un véritable conditionnement russophobe de la population ukrainienne distillé par une propagande de guerre occidentale orchestrée depuis Washington autour du mythe devenu récurrent d'une invasion russe. Cette campagne mensongère et grossière est destinée a cacher la faillite du pouvoir et motiver les soldats envoyés sur le front. 
De plus ce conditionnement des populations s'élargit à  tous les pays occidentaux, afin de les préparer au pire qui pourrait être l'étape suivante dune stratégie du chaos décidée par les USAvêtements visant la destruction d'une Russie non alignée.

Et si cette "croisade" contre "l'ennemi russe" n'est toujours pas officiellement déclarée, c'est parce que, tout simplement, il n'y a aucune preuve de l'invasion, et pour cause ! mais aussi parce que, tout cupidement, le FMI qui est la perfusion d'une Ukraine moribonde n'a pas le droit (officiellement) d'aider des pays en guerre. 


Parubyi et Groïsman, les deux nouveaux hommes forts du régime ukrainien. 

Cette semaine à Kiev, le gouvernement Iatsenouk a démissionné et le remaniement réalisé a mis en place, en attendant de nouvelles élections rions législatives une nouvelle équipe dirigeante épurée des éléments radicaux néo-nazis que comptait la précédente équipe.

Il ne faut pas crier victoire ni même pousser trop prématurément un soupir de soulagement  car d'une part les chiens fous du Maïdan sont toujours présents et même appréciés comme l'atteste la nomination à la Présidence du parlement ukrainien de Pariuby, l'un des leaders néo nazis de Svoboda (voir article au lien : ICI), et surtout ce sont les faits et les actes qui vont nous montrer si Kiev a décidé de calmer le jeu ou de jeter de l'huile sue le feu...

Concernant les premières déclarations et intentions du nouveau 1er Ministre ukrainien Groïsman, tout laisse malheureusement à penser que Kiev n'a pas l'intention de revenir à la raison, bien au contraire ! :
En effet, dès l'inauguration de ses nouvelles fonctions, le jeune 1er Ministre par interim, Volodymyr Groïsman, à déclaré "vouloir panser les blessures des ukrainiens en reprenant la Crimée et le Donbass"

Sur le front de la guerre, les soudards ukrainiens eux, continuent d'appliquer concrètement et avec zèle ce genre de discours haineux et belliciste en bombardant quotidiennement les quartiers civils du Nord de Donetsk et de Gorlovka notamment où de nouvelles victimes et destructions ont été recensées cette semaine encore.

LE JEU ÉTASUNIEN DU BÂTON ET DE LA CAROTTE. ..

Le moins que l'on puisse dire est que la situation actuelle du pouvoir ukrainien est des plus catastrophiques (et je ne vais pas les plaindre !) avec l'échéance proche de ces nouvelles élections anticipées au milieu d'une crise politique qui est loin d'être réglée, d'une faillite économique exponentielle, d'un enlisement militaire coûteux dans le Donbass, et d'une contestation croissante dans les territoires occupésventre autres problèmes. ..

Le Maïdan semble définitivement enlisé et dans une impasse et de plus en plus seul !

Mais surtout, en plus d'être régulièrement menacé par un coup d'État nationaliste, la pression la plus forte certainement subie par les bouffons kieviens semble maintenant celle qui vient de leur parrain étasunien lassé de ne pas voir ses chiens de chasse lui ramener le gibier espéré (je demande ici pardon à la gêne canine de cette comparaison insultante)

En effet, Washington, qui souvenons-nous honorait encore il y a peu le Maïdan en y de dépêchant personnellement le vice Président des USA ou le patron de ses espions, vient d'envoyer à Kiev Michael Carpenter, un obscur sous secrétaire adjoint à la Défense afin d'exiger de ses valets ukrainiens des résultats militaires avant juillet 2016 au risque de leurs couper les vivres...

Du coup le "Piètre" Porochenko, qui n'a plus d'autre choix que d'obéir à son tuteur et maître réclamant les trophées de son pouvoir semble bien décidé à jouer la carte de cette guerre totale dont il sait qu'elle se terminera pour lui, logiquement et très rapidement, dans un bunker au milieu d'un champ de ruines...

A moins que, les fumées hallucinogènes du Maïdan se dissipant et dévoilant les dégâts occasionnés par ces marionnettes, le peuple ukrainien se décide (enfin) a mettre un terme à cette mascarade de gouvernement. On a le droit d'espérer !

En attendant, et jusqu'aux probables prochaines élections ukrainiennes qui devraient se dérouler au même moment que prendra fin cet ultimatum du département d'Etat étasunien, l'obligation de résultats exigée par ce dernier pèsera certainement lourd dans les décisions futures de Kiev et dans la destinée des populations russophones de la Novorossiya...

C'est ainsi par exemple que Kiev a décidé de créer un Ministère dédié exclusivement à cette ATO. Cela en dit long sur les intentions d'aboutir rapidement et pacifiquement à une résolution du conflit  !

Après avoir vu apparaître, au nom de l'information, un Ministère du mensonge, voici donc désormais en gestation un Ministère de la haine, autre pilier de cette nouvelle dictature européenne servante d'un Nouvel Ordre Mondial tyrannique...

Plus que jamais, dans cette région d'Europe devenue une poudrière mondiale, il nous faut, comme le rappelait Antonio Gramsci, "allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté"


Erwan Castel

Source de l'article :

-Site "Russie Insider", le lien : ICI






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