La bas au delà du fleuve


Ce que veux garder dans mon coeur de ce magnifique monde slave côtoyé ici dans le Donbass 

Le chant traditionnel est certainement la plus belle expression de l'identité d'un peuple car en se transmettant oralement il garde vivante dans le coeur de chaque génération le cisèlant vers sa perfection, cette Tradition pour laquelle nous devons nous battre car elle est l"arhanor de notre Humanité.

Cette magnifique complainte militaire comme seuls les russes savent lever, évoque la bataille de Yingkou qui se déroula sur les rives du fleuve Liao  Hé, lors de la guerre de Mandchoue de 1904. Mais ce cadre historique, bien qu'héroïque et tragique, n'est de fait que le vêtement bolchevique d'un vieux chant traditionnel multi-séculaire slave, et ce fleuve asiatique pourrait finalement être un autre fleuve du monde et les japonais un autre ennemi de l'Empire, (c'est d'ailleurs le fleuve Seïm qui, en 1924, aurait inspiré à son auteur Nicolaï Martynovich Kool (1902-1974), cette version) 

Car cette complainte traditionnelle, qui fut tour à tour larmes de paysan, de bagnard et de soldat, est avant tout le chant de cette âme slave éternelle, avec laquelle les peuples de Russie ont scellé la destinée d'un empire avec le sang de leurs héros.

Ici, sur le front ou dans les cités rebelles du Donbass il m'à été donné la chance et l'honneur d'entendre ces chants de l'âme, sortis des coeurs que la guerre à mise à nu, comme celui du soldat "Moskva", quelques jours avant sa mort au combat, ceux d'enfants dans un orphelinat bombardé ou encore ceux de "babouchkas" déposant dans une église leurs larmes au pied des icônes ancestrales.

Rares mais intenses furent ces moments de communion, car ils justifient à eux seuls l'engagement accompli. ..

Car aujourd'hui plus que jamais, dans notre monde menacé de destruction par la cupidité et la stupidité, il est important de ne pas oublier comme le rappelait Milig ar Scanv que "le fric tarit mais le chant féconde "

Erwan Castel 

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Transcriptions :

Version de Nikolaï Kool :

La bas au loin, de l’autre côté du fleuve - Там вдали за рекой

La bas au loin, de l’autre côté du fleuve, se mirent à briller des lumières,
Dans le ciel clair, le crépuscule finissait de se consumer.
Une centaine de jeunes combattants des troupes de Boudionnov
Partaient en reconnaissance, galopant à travers champs.

Ils avancèrent longuement dans le silence nocturne
A travers la large steppe ukrainienne.
Soudain au loin, prés du fleuve, se mirent à briller les baïonnettes
S’étaient les chaines de la garde blanche.

Et sans peur, la compagnie galopa à la rencontre de l’ennemie,
S’engagea un combat sanglant.
Et le jeune combattant, inclina sa tête brusquement:
Un cœur komsomol était transpercé.

Il tombât auprès des sabots du cheval moreau,
Et ferma ses yeux bruns,
Toi mon petit cheval moreau, transmet mon ami,
Que j’ai périe honnêtement pour les travailleurs…

La bas au loin de l’autre côté du fleuve, s’étaient déjà éteintes les lumières,
Dans le ciel clair l’aurore s’enflammait.
Des goutes de sang épais, de la jeune poitrine,
Dans l’herbe verte, s’échappaient.

Autre  version:

De l’autre côté du fleuve Liáo hé - За рекой Ляохэ

La bas au loin, de l’autre côté du fleuve, se mirent à briller des lumières,
Dans le ciel clair, le crépuscule finissait de se consumer.
Une centaine de jeunes combattants des troupes de Boudionnov
Partaient en reconnaissance, galopant à travers champs.

Ils avancèrent longuement dans le silence nocturne
A travers la large steppe ukrainienne.
Soudain au loin, prés du fleuve, se mirent à briller les baïonnettes
S’étaient les chaines de la garde blanche.

Et sans peur, la compagnie galopa à la rencontre de l’ennemie,
S’engagea un combat sanglant.
Et le jeune combattant, inclina sa tête brusquement:
Un cœur komsomol était transpercé.

Il tombât auprès des sabots du cheval moreau,
Et ferma ses yeux bruns,
Toi mon petit cheval moreau, transmet mon ami,
Que j’ai périe honnêtement pour les travailleurs…

La bas au loin de l’autre côté du fleuve, s’étaient déjà éteintes les lumières,
Dans le ciel clair l’aurore s’enflammait.
Des goutes de sang épais, de la jeune poitrine,
Dans l’herbe verte, s’échappaient.


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